Citations sur Chère George Sand (19)
La disposition de cet appartement permet d’éviter les mauvaises surprises et d’y vivre en toute liberté. Cette liberté à laquelle Mme Dudevant a gouté et qu’elle considère comme « le premier des biens ». Prendre ses repas à l’heure qu’elle veut, se coucher quand, et avec qui elle veut, voilà qui vaut pour Aurore les plus grandes richesses du monde.
Le figaro, fondé en 1826, était un petit journal comptant peu de rédacteurs et peu d’abonnés. Mais ce petit journal pratiquant l’opposition systématique faisait grand bruit et était régulièrement poursuivi par le gouvernement.
Forte de sa facilité d’écrire […] elle veut être un artisan des lettres, rien de plus. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas vendre ses textes qu’admirent ses amis ? Pourquoi ne pas mettre à profit ce don de raconter aux autres les histoires qu’elle se raconte à elle-même depuis son enfance ? Être libre, être indépendante.
Eblouie, bonne-maman déclare à qui veut l’entendre qu’il s’agit là d’authentiques chefs-d’œuvre. Nettement moi admirative, maman se moque de ses balbutiements littéraires : « Tes belles phrases m’ont bien fait rire, j’espère que tu ne vas pas te mettre à parler comme çà. » Aurore, qui, comme Sand, est indifférente aux critiques, répond : « Sois tranquille ma petite maman, je ne deviendrai pas une pédante, […]. » Décidément, bonne-maman et maman ne s’accorderont jamais, même pas pour reconnaître les talents littéraires de leur Aurore.
Aurore aime tant sa mère que c’est à sa mère que s’adresse sa première lettre d’amour, écrite dans la fièvre, les larmes, à la lueur d’une bougie. La correspondance de Sand, qui comptera tant de lettres écrites dans la passion, dans la nuit, à la lueur d’une bougie […] commence là, avec cette première lettre écrite à Sophie-Victoire.
Bonne-maman veut avant tout que sa petite-fille acquière les grâces en vogue sous l’ancien régime. […]. Tout cela est pour Sophie-Victoire le comble du ridicule et du démodé ! Forte de l’approbation maternelle, Aurore déclare : « Je voudrais être un bœuf ou un âne ; on me laisserait marcher à ma guise et brouter comme je l’entendrais au lieu qu’on veut faire de moi un chien savant. » Mme Dupin de Francueil et ses vieilles comtesses en frémissent d’horreur ; Aurore veut être une sauvage. La sauvage qu’elle sait être, en cachette, celle qui saute par la fenêtre pour courir la campagne et cuire des pommes de terre sous la cendre.
« Ma mère et ma grand-mère, avides de mon affection, s’arrachèrent les lambeaux de mon cœur », se plaindra plus tard George Sand
Mme Dupin […] est prête à mettre le prix qu’il faudra pour obtenir la garde d’Aurore. Laquelle comprend confusément qu’elle constitue, entre les deux femmes, un enjeu financier. Mme Dupin de Francueil promet à Sophie-Victoire une rente, si elle lui laisse l’entière responsabilité de l’éducation d’Aurore.
―Figure-toi, intervient Maurice, que ces enfants ont une petite éruption de boutons et que Sophie s’imagine qu’ils ont la gale. ― Gale ou non, je me charge de celui-là, répond Mme Dupin de Francueil en prenant Aurore dans ses bras, Aurore qui n’oubliera jamais ce geste. « Elle m’emporta dans sa chambre, et, sans aucun dégoût de l’état horrible où j’étais, cette excellente femme, si délicate et si recherchée, me déposa sur son lit. » Telle qu’elle est, fiévreuse et galeuse Aurore a conquis sa grand-mère.
Ce besoin de miniaturiser ou de grandir les hommes qu'elle aime fait qu'Aurore voie rarement ses amants (amis) dans leur dimension réelle, cette confusion engendre bien des désillusions