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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bernard Chambaz, né en 1949, est un romancier, historien et poète français ayant enseigné l'histoire au lycée Louis-le-Grand à Paris. Son père, Jacques Chambaz, fit partie du bureau politique du PCF de 1974 à 1979 et son frère Jean, médecin et chercheur est le président de l'université Pierre-et-Marie-Curie. Après une agrégation de lettres modernes et d'histoire, il se tourne vers l'écriture. Prix Goncourt du premier roman en 1993 pour L'Arbre des vies, il est aussi couronné d'un prix de poésie en 2005 pour Eté. Dernières nouvelles du martin-pêcheur est sorti cette année.
Durant l'été 2011, Bernard Chambaz se lance dans une traversée des Etats-Unis en vélo, d'Est en Ouest, de cap Cod à Los Angeles, escorté par sa femme Anne en Cadillac. Ni exploit sportif, ni voyage d'agrément, l'auteur se livre à un périple à travers la mémoire. Son fils Martin est décédé il y a dix-neuf ans, ce parcours toute la famille l'avait déjà fait en voiture, Bernard, Anne, Martin le fils cadet et ses deux frères ; aujourd'hui l'écrivain prend ce pèlerinage comme prétexte pour retrouver les traces de l'enfant disparu.
Roman double, d'un côté il y a ce récit de voyage à travers une Amérique vue par le petit bout de la lorgnette, les petites villes, les motels, les paysages au coeur du pays, les gens croisés croqués à petites touches, les références éclectiques, musicales, littéraires ou historiques liées aux lieux traversés. Et puis de l'autre, ce souvenir permanent du fils perdu qui s'immisce en fil rouge dans cette étoffe dont chaque brin fait le lien entre des enfants décédés (ceux de Lindbergh, Roosevelt…) et les oiseaux dont une légende prétend qu'ils reviendraient de l'au-delà sous cette forme. Bernard pédale, Anne conduit, à priori seuls chacun dans leurs univers jusqu'à l'étape, mais en fait accompagnés par Martin, fantôme bienveillant se montrant parfois à leurs yeux crédules et consentants.
Le livre est très bien écrit, j'avouerai y voir là son principal attrait. Si l'Amérique décrite dans ces pages m'est agréable, elle m'est aussi familière par d'autres ouvrages. Quant au deuil de l'écrivain, si je lui témoigne un respect poli, j'ai ressenti une légère gêne devant la banalité de la douleur et le convenu des souvenirs du défunt, évidemment garçon parfait, même s'ils sont exprimés avec beaucoup de poésie et de tact. Un roman plus intellectuel que sentimental mais très agréable à lire.
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J'avais lu à sa sortie "Martin, cet été", dans lequel Bernard Chambaz parle du décès accidentel de son fils à 15 ans. Presque 20 ans ont passé, la douleur et la tristesse sont toujours présentes et vives chez les parents mais il faut continuer à vivre. Ils décident de traverser les Etats-Unis d'est en ouest, lui à vélo, elle en Cadillac. Ils se remémorent un même voyage avec Martin, ils découvrent des villes, des lieux, des personnages historiques qui ont vécu aussi la perte d'un enfant. Ecriture très poétique, pas de pathos, se lit très bien.
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Il n'y a pas de mot pour qualifier l'état d'être "orphelin de son fils ou de sa fille décédé avant soi" Vivre après la mort d'un de ses enfants et faire son travail de deuil voici le thème de ce roman. L'auteur et son épouse Anne, traversent en 35 étapes d'est en l'ouest les Etats Unis comme ils l'avaient fait quelques années plus tôt avec leurs 3 enfants mais là seuls; lui à vélo et elle en voiture. Une façon, 19 ans après sa disparition, de dire adieu à Martin, leur fils décédé dans un accident de voiture, en racontant l'histoire de l'Amérique mais de façon bien particulière, en racontant la vie de parents qui ont eux aussi perdu leurs enfants jeunes. Théodore Roosevelt, Lindbergh, Abraham Lincoln et d'autres anonymes qui tous ont vu leur vie bouleversée par ce drame. Un bel hommage à ce fils disparu, un beau travail de deuil.
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" La grand-route nous absorbe, Anne et moi. Elle nous tire en avant et, plus nous sommes tirés en avant, plus nous pouvons regarder en arrière sans y rester empêtrés."

Dix neuf ans après la mort de son fils, Bernard Chambaz reprend cette route des États-Unis qu'il avait faite en famille avec ses trois fils. Trente cinq étapes de la côte Est à Los Angelès, parce que Martin aurait eu trente cinq ans en 2011. Lui sur son vélo parce que chaque coup de pédale est un effort pour aller de l'avant et sa femme le suit en Cadillac de location.

Sur ce chemin, l'auteur nous fait découvrir non seulement les paysages mais aussi des anecdotes sur chaque endroit traversé et parfois s'appesantit un peu plus sur la vie de grands hommes comme Théodore Roosevelt ou Anne Morrow, la femme de Charles Lindberg. Ces rencontres ne sont pas anodines. Célèbres ou anonymes, chacun a perdu un ou plusieurs fils.

" A la mort de son petit-fils … Anne Morrow dit à sa fille : " L'horreur passera, je puis te l'assurer. L'horreur passe toujours. Mais la tristesse, c'est autre chose. La tristesse demeure." "

Ce roman n'est pas triste. Martin reste vivant dans la mémoire. Il apparaît au souvenir d'un lieu ou dans l'image d'un martin-pêcheur. Chaque petite chose est une manière de le retrouver comme ce 11 juillet fatidique qui fut aussi la date où Charlie Chaplin a enterré son fils de trois jours,ou simplement une pointure de chaussures commune entre Lincoln et Martin.

Ce récit impose le respect pour ce couple durement touché par la mort accidentelle d'un fils, un couple qui s'impose de persévérer sur cette route, de croiser d'autres destins qui prouvent l'universalité de leur expérience.

Évidemment, ce n'est pas une lecture rythmée qui déclenche le coup de coeur, mais une force tranquille sûrement entretenue par l'effort physique nécessaire et la volonté de continuer à être vivant et de faire vivre Martin.

" Que nous ressentions le deuil comme un état intangible n'empêche pas de vivre.
Du simple sentiment de la vie, il résulte la possibilité d'être joyeux. le deuil est compatible avec la joie. le tout était de l'écrire une bonne fois pour toutes et d'en faire la démonstration. Cette traversée et ce roman en sont le corollaire."
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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