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La mécanique Chandler est bien huilée : un riche client fait appel aux services de Marlowe et le détective prend conscience dès le début de l'enquête qu'il a mis les pieds dans un nid de vipères. Il va devoir affronter des policiers corrompus et des gangsters déterminés. Et il va s'en prendre plein la tête, une nouvelle fois. Mais notre privé a la peau dure et est bien décidé à percer le mystère qui entoure la disparition de Crystal, l'épouse de Derace Kinglsey. L'enquête va se dérouler en partie à Bay City la crapuleuse, sur la côte pacifique, mais aussi dans la forêt de San Bernadino où Kingsley est propriétaire d'un chalet situé au bord d'un lac. C'est d'ailleurs dans ce lac que la compagne du gardien va refaire surface après un séjour d'un mois dans les profondeurs. Les premiers éléments semblent accabler le gardien, un mutilé de guerre alcoolique, mais c'est sans compter sur la sagacité de Philipp Marlowe qui va chercher à démêler le vrai du faux...

Le récit se déroule en pleine Seconde Guerre mondiale : le caoutchouc est rationné, les barrages sont protégés par l'Armée et la nuit, les villes californiennes sont soumises au black-out. « La dame du lac » est le quatrième roman de Chandler et s'il y a bien des redondances dans les intrigues, elles ne lassent pas le lecteur. le Los Angeles de Chandler a mieux vieilli que celui de Connely, bien qu'un demi-siècle sépare les deux écrivains. Le roman est toujours agréable à lire et fortement conseillé aux amateurs de polars. Un classique qui n'a pas pris la poussière.
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En littérature comme chez les Inconnus, il y a le bon et le mauvais classique. La différence ? le bon ne prend pas une ride malgré les années.

Ouvrir quatre-vingts ans après sa sortie La Dame dans le lac de Raymond Chandler – dans une nouvelle traduction de Nicolas Richard – c'est être frappé par le côté impeccable de l'oeuvre, perfection du noir classique.

Dans les pas de Philip Marlowe, privé mythique qui en a inspiré tant d'autres, on passe en revue les codes du genre : une épouse disparue ; un cadavre de femmes dans un lac ; une affaire qui resurgit du passé ; quelques flics corrompus ; un peu d'alcool et de castagne ; un panier de crabes rempli de menteurs.

Sillonnant la Californie de L.A. à Puma Point, Marlowe, caustique et détaché, entre immédiatement dans les habits du héros empathique et atypique qui plane au-dessus d'une société vénale et individualiste.

C'est simple - et si apparemment simple qu'on imagine le travail fourni pour y parvenir – magnifiquement écrit dans les phases quasi-poétiques où la tension retombe, et sans jamais chercher l'inutile surenchère de style ou d'action qui plombent tant de polars contemporains.

Pour les adeptes du noir et de « la noire », on se précipite !
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Il y a quelque temps, je m'étais décidée à élargir mon horizon s'agissant des polars. Seulement, je ne savais pas par où commencer, aussi j'ai consulté la liste des 100 meilleurs romans policiers de tous les temps, publiée par un magazine anglais, si mes souvenirs sont bons. Certains auteurs n'étaient cité qu'une seule fois et d'autres, comme Raymond Chandler, étaient cité plusieurs fois. N'ayant pas trouvé les romans que je cherchais de cet auteur (pour l'instant, je ne désespère pas de mettre la main dessus), j'ai emprunté le seul roman disponible, la Dame du lac.

Cette première incursion dans l'univers de Chandler a été plus que prometteuse. Une vraie révélation, un immense bouleversement dans ma vie de lectrice. Je suppose que vous avez tous un jour entendu parler de Philip Marlowe. En ce qui me concerne, la seule chose que je savais de lui était qu'il avait été interprété par Humphrey Bogart (entre autres), au cinéma.
Mais pour ceux qui l'ignorent, Philip Marlowe est détective privé. Mais pas le genre Sherlock Holmes ou Hercule Poirot mais plutôt le genre "flic à l'ancienne". Intuitif, fouille-merde, irrévérencieux, tenace.

Dans la présente histoire, Marlowe est engagé pour retrouver la femme d'un riche homme d'affaires, supposée partie avec son amant. Une histoire simple en apparence mais beaucoup plus compliquée en réalité. L'enquête de Marlowe va le conduire à découvrir un cadavre, enquêter sur un vieux dossier, faire face à des policiers corrompus, découvrir un second cadavre, puis un troisième, avant la révélation finale. Et tout cela en trois jours.

Aucun répit n'est laissé au lecteur, qui se retrouve plongé au coeur de l'histoire, aux côtés de Philip Marlowe, anti-héros par excellence. Marlowe se fiche d'heurter les sensibilités des autres personnages.
Les mots me manquent pour décrire mon état d'esprit lors de la lecture de la Dame du lac. J'ai vraiment adoré ce livre, un vrai bijou très bien écrit qui m'a donné envie de lire tous les romans de Raymond Chandler.

Si vous aimez les polars à l'ancienne, avec un héros...pardon un anti-héros bourru mais avec un bagoût et une classe folle, et doté d'un flair sans faille, si vous aimez les enquêtes qui vous embrouillent l'esprit à tel point que vous suspectez tous les personnages du roman (même les morts) pour être certain d'avoir raison sur l'identité du coupable, alors la Dame du Lac est fait pour vous.
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Crystal Kingsley a disparu. Ce n'est pas qu'elle manque beaucoup à son mari qui l'a déjà remplacée, mais elle a un certain génie pour se retrouver dans de sales histoires et ça c'est mauvais pour les affaires. Ses affaires, monsieur Kingsley y tient : les produits de beauté Gillerlain, c'est lui.
Philip Marlowe est donc chargé de la retrouver. Il a peu d'éléments à sa disposition : elle a séjourné dans un chalet qu'ils possèdent dans les montagnes (quand on est riche on ne passe quand même pas l'été sous le brouillard de Los Angeles) et a écrit une lettre annonçant son prochain mariage au Mexique avec son gigolo du moment.
Marlowe commence par le chalet : Chrystal n'y est plus mais il ne s'est pas dérangé pour rien : il trouve là son premier cadavre, la femme du gardien, une jolie blonde elle aussi, du moins avant qu'elle ait passé plusieurs semaines dans le lac.
Le gigolo lui, n'est pas au Mexique et affirme qu'il n'a jamais été question de mariage. Il habite à Bay city (Santa Monica, en fait, où Chandler habite quand il écrit le livre et il est très rare qu'il transforme les noms de lieux) La petite ville, la police surtout, a été pourrie par la prohibition et ne s'en est pas encore remise.
Marlowe s'en aperçoit rapidement en enquêtant sur le gigolo : la police lui reproche de faire,en fait, des recherches sur le suicide de sa voisine d'en face, la femme du docteur Almore. Comme plus il veut en savoir sur Lavery, l'ex-futur marié, plus on lui reproche de travailler sur madame Almore, sa curiosité est éveillée.
Quel rapport entre cette femme morte depuis plusieurs années et Chrystal Kingsley ? Comptez sur Chandler pour en imaginer un en nous promenant à travers la Californie, ses montagnes et son bord de mer avec toujours ce même humour, Il n'a pas été élevé en Angleterre pour rien !
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Philip Marlow, notre détective préféré, se voit confier par Derace Kingsley, un riche entrepreneur, la mission de retrouver son épouse volage. L'enquête de Marlowe le conduit vers le gardien du chalet des Kingsley, dont l'épouse a également disparu. Très vite, un cadavre apparaît, flottant dans le lac.
THE LADY IN THE LAKE a été traduit sous le titre LA DAME DU LAC, par Michèle et Boris Vian en 1948.
En 2023, est sorti LA DAME DANS LE LAC (traduction littérale, légitime) sous la plume de Nicolas Richard.
En dépit d'une volonté sans faille adossée à une brève docilité qui me vit taper le code ISBN de la 4ème de couverture, je n'arrive pas, sur Babelio, à dissocier les deux traductions.

***

A titre de comparaison, voici quelques passages des deux traductions, un régal, sur la forme, comme sur le fond. A lire et relire.

***

(traduction de Nicolas Richard)
"Je lui souris. La petite blonde au standard dressait une oreille semblable à un coquillage et se fendit d'un mignon petit sourire. Elle semblait joyeuse et enthousiaste, mais pas très sûre d'elle, comme un nouveau chaton dans une maison où on ne fait pas grand cas des chatons".

(traduction de Michèle et Boris Vian)
"Je lui dédiais mon rictus le plus vache. La petite blonde dressa une oreille pareille à un petit coquillage rose et sourit, d'un sourire doux comme un duvet. Elle paraissait enjouée et empressée, mais pas très sûre d'elle. Tout à fait le chaton débarquant dans une maison où l'on se fout éperdument des petits minous".

***

(traduction de Nicolas Richard)
"Une demi-heure et trois ou quatre cigarettes plus tard, une porte s'ouvrit derrière le bureau de Mlle Fromsett, et deux hommes en sortirent à reculons, en riant. Un troisième homme leur tenait la porte et les aidait à rire".

(traduction de Michèle et Boris Vian)
"Au bout d'une demi-heure et de trois ou quatre cigarettes, une porte s'ouvrit derrière Miss Fromsett.
Deux hommes sortirent en riant. Un troisième leur tenait la porte et les aidait à rire".

***

(traduction de Nicolas Richard)
"Cette histoire a plus de facettes que je n'en vois pour l'instant".

(traduction de Michèle et Boris Vian)
"Il doit y avoir beaucoup plus de façons d'envisager l'affaire que je ne peux en concevoir maintenant".

***

(traduction de Nicolas Richard)
"Vos manières ne me plaisent pas, dit Kingsley d'une voix sur laquelle on aurait pu casser une noix du Brésil.
- Pas grave, dis-je. Je ne les vends pas".

(traduction de Michèle et Boris Vian)
"Je n'aime pas vos façons, me répondit Kingsley d'une voix à casser des noix de coco dessus.
- C'est parfait, je ne les vends pas, vous savez ! "



***

Je laisserai les mots de la fin à Chandler. Des mots qu'il aime puisqu'il les a déjà employés dans BAY CITY BLUES (l'une des nouvelles dont s'inspire THE LADY IN THE LAKE), dont le chapitre 5 commence ainsi :

« J'empestais le gin. Non pas tout bonnement comme si j'avais sifflé quelques verres, mais comme si le Pacifique était rempli de gin pur et que j'y avais nagé tout habillé. J'avais du gin plein les cheveux, les sourcils, la figure, et plein ma chemise sous le menton »


The lady in the lake (traduction de Nicolas Richard)
« J'empestais le gin. Non pas légèrement, comme si j'avais bu quatre ou cinq verres, un matin d'hiver, pour arriver à sortir du lit, mais comme si l'océan Pacifique était du gin pur et que j'avais piqué une tête depuis le pont d'un bateau. J'avais du gin dans les cheveux et les sourcils, sur le menton et sous le menton. Il y en avait sous ma chemise. Je fleurais le crapaud mort. »

« The lady in the lake (traduction de Michèle et Boris Vian)
J'empestais le gin. Non pas légèrement, comme si j'avais bu quatre ou cinq verres, un matin d'hiver, pour arriver à sortir du lit, mais comme si l'océan Pacifique était du gin pur et que j'avais piqué une tête depuis le pont d'un bateau. J'avais du gin dans les cheveux et les sourcils, sur le menton et sous le menton. Il y en avait sous ma chemise. Je fleurais le crapaud mort. »

Raymond Chandler (HIMSELF)
« I smelled of gin. Not just casually, as if I had taken four or five drinks of a winter morning to get out of bed on, but as if the Pacific Ocean was pure gin and I had nosedived off the boat deck. The gin was in my hair and eyebrows, on my chin and under my chin. It was on my shirt. I smelled like dead toads. »
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À quoi reconnait-on un bon noir ? À ses nuances de gris.
Rien n'est clair, le brouillard met des plombes à se dissiper et ça peut virer au drame sur une remarque déplacée.
Ne vous fiez pas aux apparences. Les personnages paraissent stéréotypés. Leur tempérament se lit sur leurs tempes et leur jeu, dans leurs joues creusées. Leurs traits physiques sont taillés sur leurs humeurs, mais ce ne sont que des masques (« Debout, c'était un grand bonhomme, un dur. La graisse n'était qu'un surplus de gaieté » ; « La partie supérieure de son visage donnait une impression de sérieux. La partie inférieure disait juste au revoir »).
Dans le roman du génial Raymond Chandler, les flics ont une idée contestable de la loi, les filles apprêtées ne s'embarrassent pas de la morale et Marlowe n'en mène pas large sous ses airs de détective imperturbable.
Les répliques tabassent. Elles tuent plus que les armes à feu. On se jauge, on s'empoigne, on s'étripe dans les dialogues (ex : page 23, 67, 83). Un régal.
« La Dame dans le lac » montre la différence entre un bon roman policier dont les dialogues se prêtent à une adaptation cinématographique et un roman policier bas de gamme qui semble avoir été écrit pour une série télé (espèce très répandue de nos jours).
Je vous conseille cette nouvelle traduction d'un classique des classiques.
Bilan : 🌹🌹
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Le détective privé Philip Marlowe opposé à une affaire très abstruse. Un certain Derace Kingsley Patron d'une grande boite commerciale embarque le célèbre détective d'enquêter sur la disparition de sa femme Crystal. de jour en jour, la situation se complique et Marlowe doit travailler sur une seconde disparition, celle de Muriel Chesset, et l'assassinat de Levy un gigolo de notoriété . Quel est le lien entre ces trois faits et qui est à l'origine de ce lugubre tour d'adresse ? Jusqu'à la dernière ligne du récit Chandler fait régner le suspense d'une manière remarquable .Se dévore goulûment..
Un polar très correct.
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Très bon polar !

Première lecture pour ma part de Raymond Chandler avec cette réédition. Publiée intialement en 1943, cette intrigue n'a pas vieilli !

Un récit parfaitement orchestré qui fait la part belle aux rebondissements !

Marlowe détective à l'humour acéré, droit dans ses bottes et d'une intelligence subtile, navigue dans les méandres d'une enquête de plus en plus compliquée sans se départir de sa capacité d'analyse et de son intégrité.

Les rebondissement rebattent les cartes de l'enigme régulièrement et pourtant l'ensemble reste parfaitement clair.

Mensonges, trahisons, corruption : les ingrédients pour une intrigue haletante dans laquelle les personnages ne sont pas toujours ce qu'ils paraissent au premier abord. Les dialogues sont percutants, souvent ironiques.

Bref, un très bon moment de lecture qui m'incite fortement à aller découvrir les autres romans de l'auteur.
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J'ai lu ce roman voici déjà quelques années. Ce fut mon premier Raymond Chandler et, pour illustrer mon ressenti du moment, je ne peux vous dire qu'une chose : j'ai dévoré tous ces livres les uns après les autres.

Le maître du roman noir, à mes yeux, dévoile ici une histoire alambiquée comme on les aime, avec son personnage mythique, Philip Marlowe (Humphrey Bogart couché sur le papier), charismatique, acéré, chapeau vissé sur la tête, cigarette aux lèvres, avec une désinvolture qui fait rêver. Des femmes sulfureuses, aux longues jambes et aux lèvres rouges. Un air de musique. Une volute de fumée, et vous voilà transporté dans un film en noir et blanc des années 50.

Sauf que, ce livre a quelque chose en plus, quelque chose qui ajoute une plus-value non négligeable (si vous achetez la bonne édition, bien sûr), il a été traduit par le non-moins talentueux, Boris Vian.

Deux monstres de la littérature réunis autour de cette dame du lac mystérieuse.

Foncez, lisez, vous ne serez pas déçu.
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Un article assez récent évoquant la réussite de la nouvelle traduction de "La dame du lac" m'avait donné envie de lire ce classique de Chandler (dont je connaissais l'adaptation cinématographique de Robert Montgomery tourné en 1947 en caméra subjective - procédé que je n'avais guère aimé).

Et voilà que parcourant les rayons d'une belle librairie de St Germain, l'Ecume des pages, je tombe sur le livre, ancienne traduction de Boris Vian. Même avec cette traduction la lecture a été un plaisir. J'ai apprécié l'atmosphère, le héros qui mène son enquête flegmatique et pugnace, les rebondissements, le dénouement. Et agréablement surpris de ne pas me perdre et de ne rien comprendre à l'histoire comme dans certains films noirs...




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