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Citations sur Une douce lueur de malveillance (72)

Vicki et Lucky étaient de mauvais parents. Wave le savait, vaguement, depuis des années. Ils ne ressemblaient pas aux parents qu’on voyait à la télé, ni même aux parents de ses camarades de classe qu’elle avait rencontrés et qui, pour la plupart, étaient des bêtes de sommes normales, gentilles, vieillissantes.
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Quand j’ai découvert que ma mère allait mourir, j’ai pleuré pendant cinq bonnes minutes. Dix, grand max.
Mais c’est le genre de pleurs que vous n’oublierez jamais. Appelons ça des sanglots. Vous ne pourrez pas faire la différence tant que vous ne l’aurez pas vécu – votre corps devient soudain un organisme ; toutes les molécules s’évaporent et vous vous remplissez d’une matière plus chaude, plus lourde.
Jusque-là, vous pensiez que les émotions prenaient naissance dans le cerveau, mais voilà que vous réalisez qu’elles prennent en fait naissance dans le corps, qu’elles sont des diverticules de vos muscles, de vos poumons et de vos os.
Ma mère se trouvait dans un centre de soins palliatifs et, à l’époque, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Mon père m’a emmené dans le patio de l’établissement, avec sa promenade en planches bordée de treillages, histoire de nous faire croire qu’on passait sous une tonnelle de vigne.
« Je ne suis pas sûr que ta mère s’en sorte », m’a-t-il dit. Puis il s’est éclairci la voix. « En fait, je suis pratiquement sûr. Qu’elle ne s’en sortira pas. »
Et voilà que dix mois plus tard, il était inquiet parce que je n’avais pas suffisamment pleuré. L’absence de larmes était un symptôme.
J’étais allé voir un de ses confrères qui m’avait prescrit du Zoloft. Que, soit dit en passant, je revendais. J’étais allé en voir un autre qui pensait que j’avais besoin de prendre du lithium. Que personne ne cherchait à acheter.
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Dustin s’assit sur les marches et regarda dans la même direction. Au bout d’un moment, Rusty se retourna.
Il avait l’air grave, fraternel peut-être.
« Qu’est-ce que tu regardes ? » lui demanda-t-il, et Dustin haussa les épaules.
« Approche. » Dustin obéit et Rusty resta un moment silencieux.
Puis il examina le visage de son frère adoptif. « Tu veux que je te raconte un truc ?
– Quoi ? » Et Dustin respira profondément, immobile sous son regard.
« Ma vraie mère est morte. Les gens disent qu’elle s’est pendue, mais moi je pense qu’on l’a tuée.
– Qui ? demanda Dustin. Qui l’a tuée ? »
Rusty se contenta de hausser les épaules. Puis, brusquement, il fit un geste en direction du ciel. Et pointa l’index. « Tu vois, là-bas ? C’est l’étoile du
Berger. »
Il posa fermement ses paumes sur les oreilles de Dustin et inclina sa tête, la faisant pivoter comme un télescope. « Tu la vois maintenant ? Elle est juste…
là ! »
Et il traça une ligne avec le doigt, du nez de Dustin jusqu’au ciel.
Celui-ci hocha la tête. Il ferma les yeux. Il sentait la moiteur fraîche des mains de son frère, pareille à celle de la glaise. Le bruit qu’il entendait ressemblait à celui que fait un coquillage collé à l’oreille.
« Je la vois », répondit-il d’une voix douce.
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Russell et Dustin – Rusty et Dusty, c’était ainsi que les appelaient parfois
leurs parents, comme s’ils formaient un duo.
Même si, bien évidemment, ils n’avaient pas choisi le prénom de Russell. Il
avait déjà été placé en famille d’accueil avant d’arriver chez eux, fils d’une
mère toxicomane et de père inconnu. Il avait vécu plusieurs années dans cette première famille, mais la maison avait brûlé et il s’était, de nouveau, retrouvé orphelin.
Cette tragédie avait bouleversé le père de Dustin.
Russell avait quatorze ans quand ils l’avaient adopté, Dustin huit, et il se
rappelle très bien ce jour-là.
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« JESSE HAMBLIN, dit Aqil, vingt et un ans, étudiant à Michigan State,
disparu le 04/04/04.
« Jamais retrouvé.
« CLINTON COMBE, dix-neuf ans, étudiant à Brownmeyer College,
disparu le 05/05/05. Retrouvé le 16/05/05, Olentangy River. Cause du décès :
noyade. Taux d’alcool dans le sang : 0,34.
« ZACHARY OROZCO, dix-huit ans, étudiant en première année à Ohio
University, disparu le 06/06/06 ; ça donne à réfléchir, non ? Retrouvé le
08/06/06, Hocking River, cause du décès : noyade. Taux d’alcool dans le
sang : 0,34.
« JEFF WAMSLEY, vingt et un ans, Ohio Northern, disparu le 07/07/07,
retrouvé le 24/07/07, Maumee River. C’est intéressant – son père déclare aux
journalistes qu’il y aurait, je cite, selon la rumeur, un noyeur fou parmi nous.
« Maintenant, écoutez ça. JOSHUA MCGIBONEY. Étudiant en
microbiologie, université de Dayton. Disparu… vous avez deviné, docteur, je
le vois bien… le 08/08/08 après une soirée rugby, son corps a été retrouvé
trois jours plus tard dans la Wolf Creek. Taux d’alcool dans le sang : 0,40. On
peine à imaginer comment il a pu marcher, soûl comme il était…
« C’est intéressant, non ? Ça éveille votre curiosité, hein, docteur ?
« LUKE GORRINGE, étudiant à Delta College, dans la ville de Bay City,
Michigan, porté – remarquez bien : porté – disparu le 11/09/09 à East
Lansing, Michigan. Retrouvé le 15/10/09, Red Cedar River.
« VINCE NORBY, un autre étudiant de Brownmeyer College – disparu le
10/10/10.
« Retrouvé le 11/02/11. Olentangy River.

– Il y en a combien ? » demanda Dustin. Il regarda le dossier qu’Aqil avait
à la main, une liasse de feuilles, et Aqil eut un petit sourire ironique.
« Combien ? En comptant Peter Allingham, vous voulez dire ? »
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Une partie de moi voulait croire que l’on pouvait parvenir à saisir la signification de ce monde insensé. 
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Les pauvres se transmettent leurs luttes et leurs souffrances comme les riches leur héritage.
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Les pauvres n’ont pas de chance […] Nous vivons dans un monde capitaliste. Pour le meilleur et pour le pire. Les gens économiquement défavorisés subissent un nombre d’épreuves inimaginables.
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Kate croyait que, dans l’ensemble, tout ça était vrai. Ou du moins dans l’esprit de la vérité ; ça représentait l’essence de ce qu’ils savaient de Rusty, de ce dont il était capable, même si ça ne s’était pas forcément passé dans cet ordre.
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– On leur expliquera un jour, disait-elle. quand ils seront prêts.
Je ne savais pas très bien quand ils le seraient. Comment expliquer à ses enfants que ses propres parents ont été assassinés ? Et à quel âge seraient-ils suffisamment mûrs pour assimiler cette information ? A douze ans ? A seize ans ? Aujourd’hui – à dix-sept et dix-huit ans, juste après le décès de leur mère ?
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