En réalité, on ne peut se désirer soi-même que si un autre vous désire. C'est l'amour de l'autre, le regard de l'autre qui font exister.
Plus on est proche de quelqu'un, plus on risque de le perdre, d'en être haï et de le haïr.
Au contraire, si on n'entretient avec autrui que des rapports supperficiels, ils peuvent se perpétuer sans coup férir jusqu'au bout de l'existence. Serait-ce ça, la sagesse ? Conserver ses distances, comme vous y enjoint par un semis d'accents circonflexes jaunes sur la chaussée une campagne incitant à la prudence au volant ?
Que cela devait être délectable, autrefois, la supériorité sociale, du seul fait qu'on avait de l'argent ! Des "moyens", comme on disait. Maintenant, tout le monde est moyen, et le sera de plus en plus.
Quel talent chacun déploie pour monter des intrigues, des complots, échafauder des manigances ! Un être qui se croit trompé à l'imagination assi fertile qu'un agent double, un romancier... Juste pour se faire du mal.
Le désir serait-il une maladie ?
Alors la vie entière en serait une, puisqu'elle est sous-tendue par l'envie permanente d'échanger ce qu'on est ou ce qu'on a contre autre chose.