Elle sent d'avance qu'elle va en avoir besoin.
– Il désire qu'Olivier vienne passer la fin du mois chez lui, dans le Var, en compagnie de ses frères et sœurs.
– Quels frères et sœurs ? lance Olivier qui s'est débrouillé, avec son intuition toujours en éveil, pour surprendre l'échange de propos entre sa mère et sa grand-mère.
– Tes demi-frères, si tu préfères, lui répond Éliane. Ne fais pas l'idiot, c'est déjà assez compliqué comme ça...
– Je n'ai ni frère ni sœur, réplique Olivier, buté. Ces gens-là, je les connais à peine et je ne les aime pas.
– Que tu le veuilles ou non, vous avez le même père, lance Éliane du ton sec qu'elle prend toujours quand elle est à vif. Et le même sang.
– La moitié seulement, riposte Olivier qui s'est mis à se faire des passes avec le ballon rond gisant en permanence dans le jardin. Et pas la bonne !
– Le problème n'est pas là, intervient Antoinette qui cherche, dans ces cas-là, la ligne de plus grande objectivité. (Cela ne veut pas dire qu'elle la trouve.) Ton père te réclame pour la première fois dans sa maison et dans sa famille, il faut en tenir compte...
– Sa famille, t'as dit sa famille ! Tu vois bien que c'est pas la mienne !
– Il ne s'agit pas d'ergoter, mais de savoir si tu y vas ou non.
– Non! décrète Olivier.
– Il faut en discuter d'abord, peser le pour et le contre. Un père, c'est important, ça compte !
– Pas le mien.
– Tu ne dis pas ça quand il t'invite à un match de foot !
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