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Citations sur Eloge d'une soupçonnée (39)

RICHE DE LARMES

Merveilleux moment que celui où l'homme n'avait nul besoin de silex, de brandons pour appeler le feu à lui mais où le feu surgissait sur ses pas, faisant de cet homme une lumière de toujours et une torche interrogative.

[…]

Pourquoi changer la pente du chemin qui conduit du bas jusqu'au sommet et que nous n'avons pas le temps ni la force de parcourir en entier ?

L'art est fait d'oppression, de tragédie, criblées discontinûment par l'irruption d'une joie qui inonde son site, puis repart. Laissons l'énergie et retournons à l'énergie. La mesure du Temps ? L'étincelle sous les traits de laquelle nous apparaissons et redisparaissons dans la fable.

La seule liberté, le seul état de liberté que j'ai éprouvé sans réserve, c'est dans la poésie que je l'ai atteint, dans ses larmes et dans l'éclat de quelques êtres venus à moi de trois lointains, celui de l'amour me multipliant.

La zone d'écriture si difficile d'accès, nue au bas de l'abrupt, mais retirée à lui.

Il faut à tout moment expulser de soi ce qui trouble cette source, et couche jonc et roseaux, chers à l'Aimée. Plus de place, sur la planète, même en se serrant.

pp. 175-178
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LES VENTS GALACTIQUES

- Que fait ton amour, alors que, la maison achevée, tu t’occupes de dresser pour lui un parterre de fleurs, d’élargir une allée de graviers nains, de broder et d’ajouter la calotte nocturne du ciel pour l’arrière de sa tête ?

- Jalonnant la campagne, il jouit d’une autre aise, il creuse des fossés, il enjôle des murs, il rêve d’un cheval gris qui piaffe sous les pommiers.

p. 69, Effilage du sac de jute, 1978-1979
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LÉGÈRETÉ DE LA TERRE

Le repos, la planche de vivre ? Nous tombons. Je vous écris en cours de chute. C’est ainsi que j’éprouve l’état d’être au monde. L’homme se défait aussi sûrement qu’il fut jadis composé. La roue du destin tourne à l’envers et ses dents nous déchiquettent. Nous prendrons feu bientôt du fait de l’accélération de la chute. L’amour, ce frein sublime, est rompu, hors d’usage.
Rien de cela n’est écrit sur le ciel assigné, ni dans le livre convoité qui se hâte au rythme des battements de notre cœur, puis se brise alors que notre cœur continue de battre.

p. 46, Fenêtres dormantes et porte sur le toit, 1973-1979, III, « Comment te trouves-tu là ? Petite marmite, mais tu es blessée ! »
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Allégeance

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?
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Avant de se pulvériser, toute chose se prépare et rencontre nos sens.
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Comme on s'extrait de l'épaisseur du soir, disparaître de la surface de ses livres pour que s'en déverse le printemps migrateur, hôte que notre corps multiple gênait.
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L'Amante

Tant la passion m'avait saisi pour cette amante délectable, moi non exempt d'épanchement et d'oscillante lubricité, je devais, ne devais pas mourir en sourdine ou modifié, reconnu des seules paupières de mon amante. Les nuits de nouveauté sauvage avaient retrouvé l'ardente salive communicante, et parfumé son appartenance fiévreuse. Mille précautions altérées me conviaient à la plus voluptueuse chair qui soit. À nos mains un désir d'outre destin, quelle crainte à nos lèvres demain?
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L'instant est une particule concédée par le temps et enflammée par nous.
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Monter, grimper. .. mais se hisser ? Oh ! Combien c'est difficile.
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Combien sont épris de l'humanité et non de l'homme ! Pour élever la première ils abaissent le second.
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