Ce livre propose une découverte de l'Inde très crue à travers les yeux d'Agastya ou Auguste un jeune de bonne famille qui a grandi dans une grande ville, un fonctionnaire en formation qui aime bien se droguer, envoyé dans une bourgade appelée Madna.
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Ce roman est un peu au croisement de « Au coeur des ténèbres » et des « Caves du Vatican ». La chaleur, l'ennui, le détachement de la réalité, la désagrégation de la personnalité, la perte de repères, sont des thèmes extrêmement présents.
Le roman est un peu répétitif, moins dans les événements que dans les émotions. Chaque visite, rencontre ou action est motif à une pleurnicherie du personnage.
C'est moins une plongée dans l'Inde contemporaine que dans une psyché perdue. Agastya est un jeune homme qui ne sait pas où il en est, où il veut aller, ce qu'il veut faire ou pas, ni même ce qu'il ressent ou pas.
On constate néanmoins le problème endémique à l'Inde : un mélange d'incompétence et de corruption qui rend l'administration complètement inefficace. Soit les agents sont originaires de la région et en profitent, soit ils viennent d'un autre État et le sentiment de déracinement, la barrière de la langue, voire de la culture, créent une barrière insurmontable et un fort rejet de la région d'accueil.
Il y a aussi la disparité grande ville / ruralité qui créent une différence proche de celle entre deux pays éloignés. Sans compter l'occidentalisation des citadins qui sont trop américains pour l'Inde profonde et pas assez indiens pour les États-Unis, sorte d'El Dorado.
La sexualité est très présente, sorte d'obsession chez les hommes, que ce soit l'abstinence forcée ou voulue, les écarts conjugaux, les films pornos ou le regard concupiscent porté sur les femmes.
J'estime qu'il y a une grosse erreur dans la traduction française du titre. Je m'attendais à un roman léger, humoristique, adapté pour les vacances. Or, le titre d'origine est « English Ogu », le surnom d'Agastya. Il dit bien plus sur la dualité de l'Inde et du personnage. le mot « déjanté » est excessif, car on est plus au bord d'une folie dépressive que festive (selon moi, « déjanté » à une connotation « foufou qui fait sourire »). Sans compter l'absence totale d'humour. À moins que je sois complètement insensible à l'humour indien traduit en français.
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Comment à-t-on pu affubler un texte moins idiot qu'il en a l'air un titre aussi stupide? Pavillon est une collection sérieuse et souvent de haut niveau... Et on a réussi à traduire "English August" (référence à l'acculturation tragicomique du héros ) en un titre débile (affublé d'une couverture consternante). C'en est à se demander si l'éditeur a LU le texte...
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