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Citations sur La maison sans racines (41)

Je me redresse, j'allume la lampe de chevet : -Il est tard ? Elle sourit. Tard ! Pourquoi tard ? Pour qui ? Ce mot n'a aucun sens. La vie est longue, enveloppante, pourquoi calculer, se presser ? Qu'y a-t-il à rattraper ? Aucune menace ne pèse. La saison sera longue, aucun conflit, aucune guerre ne viendra l'interrompre. La folie des hommes a lieu ailleurs, très loin.
-Une oasis ! répé tait Farid. Nous sommes nés dans un Eden ! Au moins, dans nos pays, nous pouvons être certains de mourir de mort naturelle !
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Paris !... Peut-on aimer une ville comme une personne ? C'est pourtant comme cela que je l'ai aimée.
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- Apprends autant que tu peux. Vis. Moi, je n'ai rien su. Je ne sais même pas si j'ai vécu. Apprenez aussi, toutes les deux, à vous connaître.
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–C'est fragile. Chaque jour de paix est un miracle. N'oublie pas cette pensée. Où que tu sois, au plus profond de ta tristesse, elle t'aidera à sourire.
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-Orthodoxe, c'est quoi ?
Nouza n'avait rien d'une dévote, elle s'ermmêlait dans les principes, dogmes, fêtes et cérémonies de nos diverses communautés. Évitant de me fournir des explications, cecuménique avant l'heure, elle déclara:
-Toi, ma petite-fille, tu es à la fois catholique et orthodoxe, qu'est-ce que ça change ? Le bon Dieu est au carrefour de tous les chemins.
-Le bon Dieu, tu y crois, grand-maman ?
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- Ici, la religion prime tout, elle marque toute l'existence.
-Croire est une affaire intime.
-Si tu penses comme ça, alors tu te trompes de pays, de peuple, de contrée!
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Exposée de toutes parts, Kalya progresse lentement vers le centre de la Place, comme si elle suivait une procession. Elle avance dans une zone de silence opaque, entourée de maisons engourdies. Un silence sinistre, à l'opposé de tous les silences qu'elle aime. Un silence qui contraste avec celui des lacs, des arbres, des montagnes. Un silence rempli de menaces, étranger au silence paisible de ses chambres d'enfant, de ses chambres d'adolescente, de ses chambres d'adulte. Un silence à mille lieues de tous ces silences qui débordent d'images, de rêves, de chants intimes.

De tous ces silences voulus, désirés. Les Elles viennent vers elle, du fond de sa mémoire, toutes ces chambres. La dernière surtout, plantée dans la ville, au ceur de Paris. Les vagues, les pulsations du dehors battent contre les les turbulences s'amortissent contre les murs. de la cité imprègnent cependant les pierres, s'infiltrent comme des ondes dans cette chambre, l'emplissant de vivantes rumeurs. Silence plein, dense, riche de paroles tues. Silence pareil à celui du corps qui, secrètement, se régénère. mouvements vitres, Rien de tel ici. C'est un silence funeste qui se rabat comme un couvercle sur la Place. L'endroit est étouffant, clôturé par des bâtisses de trois à six étages.

Toutn'est que fermeture et torpeur. Du fond de cet amas d'étoffes jaunes il y a plusieurs minutes que le cri a surgi, puis s'est tu. Kalya l'a entendu de là-haut. penchée pour la dernière fois à la fenêtre. Un seul cri, enterré sous le poids des silences.
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Sous nmes yeux, Anais se changeait en une autre. Sa peau devenait translucide, ses hanches émergèrent de leur gangue, son visage irradia. Touchée, éblouie par la grâce de cette métamorphose, j'en fus longtemps marquée. - La montagne fait des miracles. As-tu remarqué la bonne mine d'Anais ? Nouza s'était-elle doutée de l'aventure ? Elle choisit de l'ignorer. Ayant connu flambées et désespoirs, sachant la précarité de certaines amours, la constance de certaines autres, elle avait acquis bienveillance et même considération pour tout ce qui touchait aux tumultes du coeur. Elle se fit moins exigeante: sans en avoir l'air, elle s'arrangea pour qu'Anais vécût sa chance à fond. Ce furent dix-sept jours d'un bonheur fougueux et bref.
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-Chez toi ce ne sont pas les mêmes arbres, Sybil ? -Ni le même soleil, ni la même mer, ni les mêmes gens...
-Tu vas aimer, tu crois?
- J'aime déjà. J'adore.
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Quittant le seuil du vieil immeuble bistre, pénétrant dans cette Place que cernent portes closes et volets tirés, cette Place sur laquelle pèse la solitude des petits matins, Kalya, tout au début de cette lente marche, se répète encore ces paroles : « Tout s'arrange ! » Elle repousse l'idée que c'est la mort - celle de l'une des deux jeunes femmes ou la sienne - qui l'attend au bout du chemin. Mort qui en déclenchera une autre, puis une autre, puis une autre encore. Engrenage que nul ne pourra arêter. Inexorable enchaînement déclenché par l'action d'un seul. Pourtant, ce matin, tout devait se renouer. Il n'est peut-être pas trop tard. Malgré les violences de cette dernière semaine, la paix peut encore être sauvée. Kalya avance peu à peu, se dirige vers le centre de la Place. ' Ne noircis pas le jour avant qu'il ne soit terminé. '

Ce proverbe tournoie dans sa tête. Elle marche, posément, pour ne pas provoquer d'autres coups de feu. Elle va, sans se presser, pour nepas effrayer Sybil qui se tient derrière elle - en pyjama, pieds nus, collée au lourd battant de l'entrée - et qui observe chacun de ses gestes par l'entrebâillement du portail. Cette marche dont l'issue demeure incertaine, ce chemin de mort ou de vie se déroulera longtemps. Longtemps.

Des morceaux de passé, des pans d'existence s'y accrocheront. Images lointaines, scènes plus proches. Résidus de terres anciennes basculant vers les océans d'oubli. Signes avant- coureurs qui assaillent. Prémonitions qu'elle a repoussées, ces derniers temps. Aveuglement inconscient ou conscient ? Elle prend appui sur un pas après l'autre. Elle se force à ralentir, surveillant chaque recoin de la Place, craignant à chaque instant qu'un franc-tireur - caché on ne sait ou, défendant on ne sait quelle cause, ou jouant à terroriser - ne tire une fois encore sur ce tassement d'étoffes jaunes, là-bas, secoué de tremblements ; ne crible de balles ces deux jeunes femmes qui ne sont plus que plaintes confuses et remous. Kalya auance, avance, avance, sans hâte apparente...
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