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Admiratrice de Louis Chedid et de son fils Matthieu (alias -M-), je me suis demandée d'où venait ce talent, cette intelligence du verbe. Comme disent nos voisins anglais "the apple never falls far from the tree" ou, in french "les chiens ne font pas des chats" et blablabla je remonte à Mme Andrée Chedid. Et enfin, j'ai lu un de ses livres et c'est confirmé, elle n'est certainement pas étrangère à leurs talents car c'est beau, c'est poétique, et pour celui-ci en particulier, c'est tragique.
Andrée Chedid illustre ici avec beaucoup de tact ce que la guerre peut avoir d'absurde et de cruel. C'est parfois un peu difficile à suivre puisqu'on navigue entre 1932 et 1975, entre les souvenirs de Kalya (la voix directrice du roman) et le début de la Guerre du Liban. C'est une écriture poétique, tout en suggestions, on dirait presque un tableau impressionniste (pour ce que j'en connais...), au début on ne voit que des taches de couleur, on sent plutôt qu'on ne déchiffre et puis en observant l'oeuvre plus attentivement, on en perçoit toute la beauté, on en ressent toute la douleur.
Ceci dit tout comme l'appréciation d'un tableau, mon ressenti de ce roman est tout personnel, ce qui est sûr c'est que je lirai d'autres écrits de Mme Chedid et que tout comme son fils et son petit-fils elle est entrée dans la liste de mes tendresses.
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Andrée Chedid a l'art et la manière de nous livrer un récit bouleversant, tragique et à la fois poétique.
Le récit alterne entre deux époques 1932-1975 , la grand-mère de Sybil se remémore sa propre jeunesse et les moments avec sa propre grand-mère.
Croyant faire découvrir à sa petite fille Sybil le temps des vacances la terre de ses ancêtres, Kalya emmène sa petite fille à Beyrouth en 1975. Elle ignorait bien que le conflit en ébullition allait éclater sous leurs yeux, et en faire les frais. La guerre commence, pourront-elles rester et attendre que ça se calme ou doivent-elles repartir tant qu'elles le peuvent.
Je ne peux écrire plus au risque de dévoiler la fin.
Andrée Chedid, nous tient en tension, et plus on lit plus on devine, ressent cette tension à Beyrouth, jusqu'au dernier souffle.
C'est intense émouvant.
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Sybil, la petite fille vit aux Etats-Unis, Kalya , la grand'mère vit à Paris. Elles décident de se revoir pour partager des moments inoubliables dans ce Liban, pays lointain de leurs ancêtres. Pour Kalya ce fut le lieu de son enfance et surtout le lieu de ses vacances heureuses d'adolescente. Ce sont bien ces souvenirs que vient chercher Kalya dans ce lieu détaché de son quotidien. Une multitude de souvenirs remontent en elle et font écho à travers toutes ces années, au face à face que Kalya a eu avec sa grand'mère Nouza.
Deux récits se mêlent l'un à l'autre, l'un est fait de souvenirs, l'autre est actuel, il se passe au présent autour d'une place, Kalya est à sa fenêtre pour voir arriver Ammal et Myriam, deux amies que rien ne parviendra à en faire des ennemies.
L'histoire débute autour de cette place déserte. Ces deux jeunes filles veulent se rejoindre, l'une est musulmane, l'autre est chrétienne (au Liban même si on ne pratique pas ; la religion prime tout, elle marque toute l'existence, disait il y a des années déjà le grand-père à Kalya), par cet acte, elles veulent rassembler, l'issue est un chemin de vie ou de mort. Au moment où elles se rencontrent, un coup de feu est tiré et l'une d'entre elles est touchée. Des menaces obscures pèsent sur les habitants, nous sommes à la veille des événements au Liban, peu à peu la guerre semble inévitable.
Kalya est témoin de ce qui se passe, elle a peur, le danger d'une guerre est bien réelle, que penserait Nouza, sa grand'mère, si elle la voyait. On sait que Nouza ne se déplaçait jamais seule, sans être pratiquante elle ne se déplaçait jamais sans son icône de la vierge brunâtre et dorée. Anaïs, sa femme de chambre gréco-maltaise était toujours auprès d'elle. On fait la connaissance, à travers les clichés de la famille de l'oncle Farid, personnage haut en couleurs, l'oncle Salim, Mitry le cousin poète, Ghassan, la tante Hind, le grand-père Nicolas qui avait introduit le verre à soie en Egypte, tous se sont installés à l'étranger sauf Slimane, le soudanais au visage d'ébène, qui veille toujours sur la tante Colette. Kalya est attachée à tous ces personnages car ils sont reliés à des situations passées qui furent des moments heureux.
Kalya, en voyant la scène qui se passe au présent sous sa fenêtre est prise d'agitation et d'angoisse, elle se précipite vers l'extérieur pour venir en aide à ces jeunes filles et elle crie à Slimane de garder auprès de lui Sybil et Colette...
Ce n'est pas un livre triste, il y a toujours dans les écrits d'Andrée Chédid de la poésie et de l'espérance.
Les hommes sont autoritaires, passionnés, aimants et tellement entiers !!
Les femmes sont tendres, légères, fortes, capricieuses, fougueuses et indomptables !!
Tous ont une grande envie de vivre, c'est en ce sens que j'aime infiniment les personnages d'Andrée Chédid.
L'enracinement et l'universalité sont les maîtres-mots qui décrivent bien les personnages de cette maison sans racines.
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C'est tout l'insondable du drame libanais qu'incarne cet émouvant récit, autour du rendez-vous que se sont donné à Beyrouth, en 1975, une enfant de douze ans qui habite aux USA et sa grand-mère, qui vit en exil à Paris. Retour aux sources dramatique pour ces deux déracinées. Histoire symbolique, lucide et intense.
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En ce jour, hommage à Andrée Chedid.
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Ce court roman d'Andrée Chedid, dont je ne connaissais que les textes écrits pour son petit fils le chanteur -M-, nous plonge dans les prémices de la guerre du Liban. C'est une guerre que je connais mal, j'étais trop petite à l'époque pour comprendre ou même entendre ce qu'il se passait. Certains éléments m'ont donc peut-être manqué à la bonne compréhension de certains passages, notamment ceux concernant les affrontements mais ce n'est pas réellement ce que je retiens de ce livre. Parce que ce récit c'est avant tout le récit d'une terre et d'une famille que l'on découvre à travers diverses époques mêlant passé et présent, et de trois femmes. Trois générations de femmes cosmopolites. Des femmes du Monde, nées ici, grandies là, vivant ailleurs. Sans frontières. Chacune porte dans son coeur un amour inconditionnel pour le Liban terre de leurs ancêtres, de leurs amours, de leurs vacances, terre d'accueil.
Le livre parle de religion, sans trop en dire, juste avec quelques phrases, très justes. Il parle de la guerre, mais sans la nommée. Il parle de la mort, sans voyeurisme. C'est un récit terriblement émouvant, poignant.
Aux souvenirs de Kalya enfant, de ses vacances luxuriantes avec sa grand mère se mêlent la tension et la froideur de l'attaque de la place de Beyrouth. le tout servir par l'écriture très poétique de l'auteur.
A découvrir.
Lien : http://alittlepieceof.fr/la-..
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Comme dans une famille nombreuse et remuante, il y a dans le roman d'Andrée Chedid beaucoup de noms, de personnages et leur histoire, de souvenirs qui nous la rendent attachante et en même temps difficile à suivre, parfois.

L'alternance des deux époques (1932 et 1975) et des évènements qui s'entremêlent retrace les ressentis de chacun. Devant ce qui pour beaucoup a été imprévisible, les deux jeune femmes « Myriam et Ammal cherchaient, en utopistes, à rallier toutes les communautés dans un même but » (p 93) : la paix. Mais ce qu'elles ont reçu n'a été qu'une violence plus grande encore.

Le dénouement, d'une injustice flagrante progresse lentement vers son paroxysme. Cependant, si l'incompréhension est bien montrée, la tension imprimée au départ avec le coup de feu a tendance à se dissiper au milieu des images d'une famille heureuse, unie et aimante, aisée de toute évidence. Il n'en demeure pas moins que ce témoignage, sans donner d'explications ni de leçons, est poignant. 
anne.vacquant.free.fr/av/

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Oeuvre construite en flash-back avec alternance des scènes 1975 / 1932 annoncées par une numérotation particulière. Tragique histoire car il ne fait pas bon vivre à Beyrouth à cette époque mouvementée. Et toute lutte y est vaine pour ceux qui veulent réconcilier les êtres. Toujours un texte plein d'humanité.
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