*L'enfant a peur de la nuit car elle est invisible et qu'il s'y reflète. Il lui appartient. Il est la nuit et il la hait car elle le dérobe à lui même. Lorsque ses yeux se ferment, il ne dort pas. Malgré lui, il voit des choses tristes, auxquelles il ne prend aucun plaisir. [....] Lorsque l'enfant ferme les yeux, la nuit lui apporte des hommes aux proportions gigantesques, des têtes déformées, flasques, très grosses. [...] Il les voit mais il ne les entend pas. Il n'entend qu'un bourdonnement qui résonne et sature son tympan. Sa tête prend alors des dimensions énormes, elle devient lourde, si lourde qu'elle s'enfonce derrière son traversin, que tout tourne et se retourne. L'enfant est avalé par quelque chose sans fond, sans forme, pourtant de toutes les formes. Quelque chose de tranchant et de mou, de vide et de plein, de matériel et d'immatériel. Sale et gigantesque. Obscur. Une machine à organes qui n'aurait aucune utilité, une caverne béante, un trou noir. Une respiration humide, qui l'enveloppe et dévore son corps d'enfant. Écrase sa cage thoracique, la fouille, en retire la vie, puis l'y remet. Étire ses membres jusqu'à les disloquer, les mélange, puis pétrit les chairs pour leur faire prendre toutes les formes de l'univers.
" Je remarque que je ne parle déjà plus de lui comme d’un individu mais comme d’un agrégat, un copier-coller, la composante d’une multitude. Une créature qui ne s’appartient plus mais qui appartient au groupe, non pas qu’elle s’est choisi, mais qui l’a choisie. À partir du moment où je ne vois plus l’individu mais le modèle qu’il s’évertue à être, je sais que je ne ferai plus marche arrière. Je sais que je tuerai. Je sais qu’il souffrira."
Un bon thriller mais malheureusement la fin est bâclée.
On pardonne beaucoup de choses aux enfants. Lorsqu'ils sont tout petits, on excuse les pleurs, les besoins, les caprices. Mais plus ils grandissent, moins on leur pardonne. Et puis un jour, on ne leur pardonne plus. Plus ils grandissent et plus on leur en veut.