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EAN : 9782714493330
192 pages
Belfond (13/02/2020)
3.78/5   89 notes
Résumé :
Il existe au cœur du cœur de la forêt un endroit où vivent les sapins les plus anciens, protégés du vent comme de l’exposition au soleil, de la pluie, de la neige. Protégés aussi du regard des hommes. Une combe lointaine et tempérée qui fut un jour une frontière infranchissable devant laquelle l’enfant s’était dit « Quand je serai grand, je vivrai là. »

Dans ces bois du fin fond de la Corrèze, un jeune garçon trouve refuge en 1918, en compagnie de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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C'est après avoir découvert le très beau " Gamine Guerriére Sauvage " que j'ai voulu en savoir un peu plus sur Eric Cherrière , un auteur qui , je l'avoue m'avait vraiment conquis .
Heureux hasard , la parution , dans le même temps , en poche , de " Mon coeur restera de glace " , un précédent opus qui , si j'en crois les notes attribuées par les amis et amies babeliotes , avait déjà reçu un accueil suffisamment favorable pour attiser ma curiosité....
Ma librairie favorite ...et l'objet , dés notre première rencontre a tout pour me plaire . J'adore cette couverture mystérieuse, floue , sur laquelle une masse de conifères embrumés se mirent dans les eaux opaques d'un lac . Un monde menaçant, trouble , un peu " glaçant " , il faut bien l'avouer , une impression de " malaise " portée à son paroxysme par le titre et par une disposition centrale de lettres noires , en milieu de couverture . Sobriété , efficacité aussi , tant je suis certain que , comme moi , vous la fixerez longtemps après avoir tourné la dernière page et que vous apprécierez mieux encore la dextérité du concepteur à créer une " atmosphère " avant même de découvrir les premiers mots de l'intrigue. J'ai toujours soutenu l'idée que , pour moi , la couverture jouait un grand rôle , en voici une belle ..." illustration " .
Bon , comme il n'est tout de même pas conseillé de ne " partir "qu'avec la couverture , voyons la quatrième . Là , mes chers amis et amies , qu'est- ce que je fais ? Je vous la recopie ou je vous laisse la découvrir à la librairie ?
J'ai choisi , vous êtes suffisamment " grands " pour savoir si ce livre vous plaira ou non et puis , je le sais bien , vous n'attendez que ça, " faire un saut " chez votre libraire préfèré , surtout un jeudi , jour de parution des nouveautés. Là, avouez- le , je suis fort , hein ....
Tout de même , je vous donne quelques éléments, trois dates , 1918, 1994 , 2020 . le coeur d'une forêt de sapins au fin fond de la Corrèze. Une unité de soldats allemands . Des photos ,. Des arbres peints .Un secret et l'heure de révélations terribles ....
Pas plus , vous n'en saurez pas plus , j'assume .
Cependant , je me dois de vous dire que vous tenez entre les mains un roman noir , un " sacré " roman noir , un roman " sacrément " noir. Certaines descriptions sont dures , difficiles , cruelles et se " marient " avec une extraordinaire poésie qui nimbe une nature omniprésente , aussi belle, aussi sublime qu'angoissante , oppressante , menaçante.....
L'écriture fait le " lien" entre l'homme et la nature et il faut se montrer particulièrement attentif pour suivre les méandres de la pensée de l'auteur .Le bougre , il sait où il va , il connaît le chemin , il sait tordre les mots , les phrases , il sait nous mener où il veut , soumis , impuissants à renoncer , à quitter cet endroit aussi fascinant que dangereux . Par contre , si vous vous éloignez trop de lui ....Personnellement , j'ai adoré ce roman et je le conseille aux " amateurs du genre " , sans aucune hésitation. Par contre , je connais l'aversion de certains amis pour la violence ( ...surtout des amies du reste , à qui j'adresse un amical clin d'oeil ) et donc....
La grande richesse de la littérature, c'est son éclectisme , sa tolérance . La littérature offre et s'offre à tous . A nous d'y tracer un chemin et de refuser de tous suivre le même . Je pénètre dans la forêt , que ceux qui veulent m'accompagner le fassent , quant à ceux qui veulent suivre d'autres voies , on se retrouve un peu plus loin , promis . Allez , bonne route et ...à très bientôt .
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En 1918, Lucien Faure, maire et boulanger d'un petit village de Corrèze, se voit accablé du deuil de son fils et de ses petits-fils : le premier a été porté disparu au front, l'aîné de ses petits-enfants en est revenu gravement estropié, et le plus jeune, enfui au plus profond de la forêt proche, n'a jamais plus été revu. Vingt-six ans plus tard, en 1944, un convoi allemand traverse la même forêt et disparaît à son tour… Ce n'est qu'en 2020, lorsqu'au seuil de la mort un criminel de guerre allemand décide enfin de raconter son passé, que le mystère de Corrèze s'éclaircit…


Indéniablement, l'histoire est bien menée, ménageant suspense et surprises, dans un style narratif fluide, vivant et extrêmement visuel. Tordue à souhait, l'intrigue surprendra sans doute tous ses lecteurs, peut-être un peu trop d'ailleurs : à force d'intrications, l'ensemble en perd sa vraisemblance et se transforme en une fable d'une extrême violence que ne renierait pas Quentin Tarantino.


Guerre rime avec violence me direz-vous, et l'on sait les horreurs aussi bien des tranchées que des forfaits commis sur les civils, mais rien ici ne vient voiler la confrontation directe avec l'atrocité, celle des exécutions sommaires sous la pression nazie, ainsi que celle dictée par la folie à l'état pur. Certains aspects de l'histoire m'ont évoqué le film le vieux fusil, mais la vengeance déborde ici dans un délire sans fin, où il devient impossible de discerner ami ou ennemi : le Mal est universel, ce sont les circonstances qui vous y poussent ou vous en préservent, quel que soit le camp.


A défaut de l'avoir de glace, c'est le coeur bien accroché qu'il vous faudra aborder ce roman qui interroge sur la barbarie dont sont capables les hommes : pour ma part, sa violence sans fard me l'a laissé au bord des lèvres.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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«  La folie humaine prend des formes inattendues, le diable n'est le serviteur de personne: Cette jouissance du mal que l'on donne » ..

C'est l'histoire d'un certain Lucien Faure, boulanger de son état et maire d'un petit village de Haute Corrèze .
En 1918 Il perd son fils et ses petits - fils, le premier disparu au front , l'ainé de ses petits- fils revenu très abimé , le plus jeune enfoui au plus profond de cette forêt de chasseurs, épaisse , vivante et ténébreuse ( Les bois et les secrets enfouis ) , n'a jamais été revu.

En 1944, un convoi allemand traversant la même forêt disparaît aussi.

En 2020, seulement , un ancien criminel de guerre allemand est sur le point de révéler la vérité , le passé s'éclaircira - t- il?

Va t - il révéler les secrets de cette forêt qui ébranlera les existences et bien des certitudes , bien des familles aussi?

La trame narrative révèle trois histoires parallèles : 1918, 1944, 2020, et parvient à lever doucement , de manière progressive, les mystères au coeur de cette forêt multiple , sombre et dense, merveilleusement décrite.

Les scènes durant les deux conflits sont davantage des instantanés mettant en avant des personnages «  ordinaires » que le «  sang » va lier jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un témoin du côté allemand .

Suspense et surprise: le décor en forêt est magnifiquement visuel, chaque page tournée offre un contraste saisissant entre la poésie insolente des lieux et l'atrocité des actions des hommes , livrés à de bas instincts primaires, le «  Croque-mitaine » , figure du mal absolu hante cette forêt .

Tordue à souhait , cette fable, plutôt un conte naturaliste, traite de l'horreur de la guerre , interroge sur la barbarie à visage humain, confrontant le lecteur à l'atrocité des exactions et exécutions sommaires, celle dictée par la folie à l'état pur .
Le Mal est Universel, ça se lit avec attention, émotion contenue , réflexion, questions....douleur .....
Comment appréhender une telle réalité cruelle ? Cette histoire dense, âpre , absorbante qui empêche de respirer parfois tellement elle bouscule, chahute, horrifie, glace, questionne sur notre propre humanité ?

Les personnages sont finement décrits , l'écriture sublime, travaillée au petit point, ciselée, révèle aussi le beau à l'envers du malheur , couvre un siècle de guerres fratricides
L'auteur en décrivant la noirceur , les horreurs auxquelles l'homme peut s'adonner dessine la trame commune à la guerre et la mémoire de guerre .

Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire jusqu'au bout ce roman noir , court, puissant , bouleversant , sombre , strié de lumière parfois, brutal mais d'une vraie beauté stylistique !
Cet écho de la guerre en fait une lecture difficile , douloureuse mais nécessaire !
«  Invisible et silencieuse , l'ombre se propage de sapin en sapin , emportant avec elle un vieux fusil de chasse.
«  Ces hommes - là qui se disent adieu se haïssent autant qu'ils s'aiment , comme s'ils avaient besoin de se raccrocher à quelque chose d'autre que des montagnes d'enfants morts »....

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s rencontré en 2015 au festival du film policier de Baune pour son long métrage "Cruel "mais il revient en force en cette année 2020 .

Il a finalisé il y a peu ," Ni dieux ni maitres, un film d'aventures médiéval qui devrait arriver sur nos écrans au cours de l'année, et surtout il a publié un formidable roman "Mon coeur restera de glace", qui vient de sortir chez Belfond et qu'il viendra défendre dans un mois à Quais du polar.

Ce roman traite de l'horreur de la guerre et de la barbarie à visage humain, mais sous la forme d'un conte poétique et naturaliste qui se déroule au fond d'une foret sombre et dense de Haute Corrèze.En jouant sur trois temporalités différentes : 1918, 1944 et 2020, et sur un personnage de légende, le Croquemitaine, figure du mal par excellence hante cette forêt qui traque les soldats allemands, Eric Cherrière fait de son récit une sorte de film très visuel qui joue avec les montages et les temporalités sur plusieurs générations .

Usant de la métaphore poétique pour contrer le réalisme le plus cru , "Mon coeur restera de glace " a la grande originalité de tisser en fonction de ces trois histoires parralèles et sa mécanique narrative parvient à lever progressivement les mystères qui lient ces trois récits entre eux.

"Régénéré à l'idée de combattre un véritable ennemi, Papa von Wissen donne l'ordre de continuer et voit Stolker porter la main sur son coeur, là où il range ses photos de famille .Là où il se réfugiait pour pouvoir éxécuter les ordres dans les villages de Bilérorussie. Un territoire ou rien ne l'atteint, sauf un avant."

De quelle sauvagerie sont capables les hommes? Inspiré par le livre de Christopher Browning "des hommes ordinaires", Eric Cherrière tente de sonder l'animalité qui se cache derrière le soldat le plus lambda pour arriver au crime le plus barbare.

Gardant sa part de mystère à la fin de la lecture, "Mon coeur restera de glace " raconte la fabrique des bourreaux mais le fait non pas de manière frontale, mais avec la poésie et le sens de la mépahorie qui réussisent à nous tenir à distance et en même temps à nous forcer l'admiration.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le devoir de mémoire. Un sujet plus complexe qu'il n'y paraît, jusqu'où peut-on aller pour creuser les tréfonds de l'Histoire.

1918, 1944, 2020. Un passé pas si lointain, quelques rares témoins encore présents d'une époque, la seconde, dont les liens sont indéfectiblement liés au début du siècle et au siècle nouveau. Les traces sont là, il faut arriver à les suivre.

Mon coeur restera de glace n'est pourtant pas un livre de guerre, pas au sens premier. L'histoire se déroule en trois temps, mais les scènes durant les deux conflits sont davantage des instantanés qui mettent en avant des individus ordinaires, que le sang va lier à travers le temps. Jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un témoin, du côté allemand, dont on attend qu'il raconte. La grandeur de l'Histoire n'est en fait que la combinaison de petites histoires.

Voilà un récit court mais percutant, sombre mais strié de rais de lumières (qui font tout aussi mal, à leur manière), brutal mais d'une vraie beauté stylistique.

Ce roman est une arme à deux coups. Métaphoriquement, le premier vous frappe au coeur à travers un récit qui ne peut laisser insensible. le second vous touche à la tête, tant l'écriture est ciselée, travaillée. Émotions et réflexions.

Voilà un livre qui n'est pas facile à appréhender. Pas le genre qu'on peut lire en pensant à autre chose. Il mérite investissement et attention pour apprivoiser cette écriture subtile et parfois violente.

Eric Cherrière est écrivain, réalisateur et scénariste (Grand Prix du festival de Cognac pour le film « Cruel »). Un talent protéiforme, très personnel, original. Une approche poétique dans la manière de donner de la force aux émotions par le pouvoir de mots choisis, par le soin apporté au style.

Et c'est bien cette écriture si travaillée qui rend ce roman inclassable. L'histoire est forte (certaines scènes sont vraiment dures), les personnages tout autant, et c'est cette plume ambitieuse qui rend la lecture singulière.

On pourrait croire, avant de le lire, que le roman est bien court. Mais au final il est très bien ainsi. La puissance de ces mots n'a pas besoin de davantage d'espace, et la profondeur de la forêt où se déroule une partie du récit vous happe en quelques pages. Ambiance.

Il est question de transmission, de ceux qui gardent une part d'humanité ou au contraire retournent vers leur animalité, quel que soit le camp.

Si vous êtes à la recherche d'un roman à l'écriture soignée et à la construction atypique, mises au service d'âpres émotions, votre coeur ne devrait pas rester de glace à la lecture du nouveau livre d'Eric Cherrière.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
«  Plus loin, le lance- flammes fonctionne enfin, crachant le feu entre deux gorgées d’alcool, gnôle, vin ou liqueur de noix.
Un chien est attaché à un poteau et brûlé vif.
Une odeur de poils cramés se répand entre les faces rouges des soldats hilares .Les hurlements de la bête se perdent dans le chaos de la place et les ordres vociférés , les rires, les cris des femmes dont on agrippe les seins, les fesses.
Des mains grasses pénètrent des culottes déchirées pour saisir des toisons pubiennes et tirer et arracher jusqu’à brandir des touffes bouclées dans un poing serré » ....p 38.
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«  Il y a eu tant de morts qu’ils doivent recouvrir la planète toute entière et se parler les uns aux autres » , s’est dit l’enfant la première fois qu’il a ouvert la terre avec ses mains et a collé son visage pour y confier ses secrets à voix basse. Comme les vivants ne l’écoutent pas, les morts seront ses messagers , et peut- être loin, très loin sur le champ de bataille , son père entendra sa petite âme.
Il y aura bien, s’est convaincu l’enfant, dessus le vacarme des combats , une place pour quelques murmures et des sanglots » ....
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"C'est à l'aube que l'enfant pénètre dans les bois, leurs tronc alignés dressent une muraille que peu de villageois franchissent et le coeur de la forêt demeure un refuge ."
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Une fois que le mal est fait, il est fait. « L’âme n’est pas une ardoise », c’est son père qui le lui a dit sur son lit de mort.
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«  Tous les drapeaux ont tellement été souillés de sang et de merde qu’il est temps de n’en plus avoir du tout . »

Gustave Flaubert .
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