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Citations sur Les héritiers Euffe (8)

[...] Ainsi s'etait-il ménagé partout des sympathies. Cette conduite lui valut les plus beaux éloges posthumes.

Le lendemain de l'accident, le Petit Dauphinois consacrait un important article nécrologique à M. Constant Euffe, fondateur de La Filoche, juge au Tribunal de Commerce, président du Syndicat de l'Alimentation et de la Mutuelle des Consommateurs, vice-président de l'Automobile-Club dauphinois et de la Fédération départementale des Sociétés de chasse de l'Isère, membre bienfaiteur de l'Académie delphinale, membre honoraire de la Société des Amis des arts de Grenoble, de la Société des Alpinistes dauphinois, du Football-Club de Grenoble, du Cyclo-Tourisme dauphinois, etc.
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Offensé, Mme Euffe se tourna vers le zèle paroissial et les manifestations d'une ostensible piété. Elle mit Dieu dans son jeu, mais elle l'y mit d'une façon étroite et qui ne pouvait que le rendre détestable, [...]
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On retrouve le plaisir de l'écriture des auteurs du début du XXeme siècle, ces descriptions des personnages, de leur vie sociale, familiale, professionnelle, de leur cadre de vie... Bref on plonge complètement et avec plaisir dans l'univers de l'époque. Mais trop de longueurs et l'on se prend à s'ennuyer et à se dire que l'on va passer quelques pages... Dommage...
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- Tu as tué M. Euffe, un homme important de Grenoble. Maintenant, il s'agit de le payer.
- Pardon, dit doucement Pamphile, je n'ai pas tué M. Euffe.
- Et qui donc l'a tué ?
- Le vase de Flavie, tombé de ton domicile à toi, Félix Lacail. Je suis, moi, Pamphile Garambois, dégoûtant et voyou si tu veux, mais je ne suis pas un vase à fleurs et je ne réside pas ici. Un enfant à la mamelle comprendrait ces choses.
- Tu oublies que si tu n'avais pas empoigné brutalement le sein de Flavie, M. Euffe ne serait pas mort. Voilà qui établit ta responsabilité.
- Pardon ! dit Pamphile, le sein de Flavie n'est pas un vase. Je n'ai pas touché le vase, mais le sein de Flavie, et ce n'est pas ce sein qui est tombé dans la rue. Ce n'est pas un sein qui a fendu le crâne de M. Euffe. [...]
- Mais il y a ton geste, nom de Dieu ! Hurla Félix Lacail. Ton ignoble geste !
- Tu ne convaincra personne que le fait de caresser un sein, d'ailleurs platoniquement, à un quatrième étage de la rue Turenne, doive avoir pour conséquence logique et fatale la fracture du crâne d'un passant. Tu dois sentir toi-même l'absurdité d'une telle affirmation.
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Dans l'extrait ci-dessous, Pamphile Garambois, secrètement amoureux, doit s’expliquer devant son ami, mari de Flavie, pour avoir, par surprise, pris la taille de son épouse pendant son absence. Surprise qui a provoqué la chute du vase fatale à Constant Euffe…

- Un dégoûtant, un voyou, un abominable individu, voilà ce qu’il est, ton inséparable Pamphile !
- Voyou est trop fort, chère Flavie, protesta humblement Pamphile Garambois. Je n’ai pas agi vraiment en dégoûtant comme vous le prétendez. Je vous respecte trop pour cela.
- Vous respectez les gens d’une drôle de façon ! Enfin, oui ou non, m’avez-vous pris le sein, en vous approchant par-derrière ?
- Lui as-tu, oui ou non, pris le sein ? demanda sévèrement Félix Lacail.
- Je lui ai effleuré le sein, d’un geste de bonne amitié. Je voulais lui faire une surprise. Si elle n’avait pas pris peur…
- Effleuré, menteur ? Effleuré, vous osez dire !
- Précisons bien, dit Félix Lacail, car la distinction est importante. Lui as-tu pris ou seulement effleuré le sein ?
- Effleuré un peu fort, si tu veux, Félix…
- A poignée, il me l’a pris En sauvage, en brute ! Je le jure à la face de ce sale individu ! Je le jurerais sur la tête de ma mère.
- Pamphile, à poignée, tu l’entends ?
- J’ai peut-être arrondi la main, Félix, parce qu’il n’y avait guère moyen de faire autrement. Au contact, le geste a pu dépasser mon intention. Ce sein avait un galbe qui m’a bouleversé, je l’avoue, Félix. Mais tiens compte que c’était sa fête, que je venais avec un bouquet, tout heureux à l’idée de la voir sourire. Tiens compte aussi de ce printemps…
- Tu entends ce qu’il dit, Flavie ? Il n’y est pas allé en brute. Il n’avait pas de mauvaises intentions.
- Combien de fois faudra-t-il te répéter qu’il s’est conduit en vrai satyre ? Ignoblement !
- Tu l’entends Pamphile ?
Pamphile Garambois fit signe qu’il avait bien entendu mais qu’il préférait ne rien ajouter pour l’instant.
- Ainsi, conclut tristement Félix Lacail, tu as posé la main sur le sein de ma femme en mon absence. Toi !
- Ton absence, s’écrira Pamphile, voilà bien le malheur ! Pouvais-je supposer que tu la laisserais seule le jour de sa fête ? Si tu avais été là, rien ne serait arrivé.
- Mais tu sais bien que j’ai mes heures de bureau.
- Tes heures de bureau ! Si j’étais à ta place, il n’y aurait pas pour moi de bureau qui tienne, le jour de la fête de Flavie. Surtout par un temps pareil. Nous serions allés tous les deux manger la truite à Pont-de-Claix, en amoureux, au bord du Drac.
- Mêle-toi de ce qui te regarde ! coupa sèchement Félix Lacail. Je commence à croire que Flavie a raison, que tu es dégoûtant et sale individu.
- Crois ce que tu voudras. Oublie même que j’ai porté ton sac aux grandes manœuvres, que j’ai écopé pour toi de quinze jours de salle de police qui t’ont peut-être sauvé du conseil de guerre. Oublie tout ce que tu veux, Félix ! Mais, j’ai été ton ami plus que tu ne peux le supposer. Tu ne sais pas quels sacrifices j’ai faits à notre amitié, depuis six ans.
- Pourquoi, depuis six ans ?
- S’il faut tout te dire : parce que depuis six ans j’aime ta femme en silence.
- Tu n’en avais pas le droit, Pamphile !
- Ecoutez ce bon imbécile, Flavie ! As-tu seulement aimé, toi, Félix ?
- La question n’est pas là !
- C’est toute la question au contraire. Si tu avais aimé, tu comprendrais qu’on n’est pas libre de décider : aimons ou n’aimons pas. On aime un beau jour, rien à faire à cela…. Tu n’as jamais aimé, toi Félix ?
- Mais, dit Félix, j’ai aimé Flavie. Je l’aime encore…
- Laisse-moi rire, mon vieux ! Un petit amour popote et pantouflard comme le tien, ça n’existe pas ! Une femme comme Flavie, je t’apprendrai, moi, comment on doit l’aimer.
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On ne lui demanderait pas comment lui venait l'argent, pourvu qu'il en eût beaucoup. On lui demandait seulement d'être bien-pensant, à la manière des gens de la secte où il entrait, c'est-à-dire opposé de toutes ses forces à ce que d'autres pussent accéder rapidement à la fortune. Il fallait aussi barrer le plus possible le chemin au mérite, ce petit ambitieux qui se donne des airs de moraliste.
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On a les opinions de sa fortune.
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Bizarre époque, où rien ne se mérite et tout s'obtient.
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