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Citations sur Le numéro un (63)

"Oui, oui, Marina m'a déjà tout raconté, mais je n'ai aucun parent proche. Quant à la ressemblance, ça arrive, après tout on descend tous du même singe."
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Bien des années ont passé, oui bien des années avant que je ne comprenne une vérité toute simple. Ils ne savent rien sur nous. Rien du tout. À part ce que nous leur racontons. Sur nous-mêmes et sur les autres. Et toutes ces légendes sur leurs yeux qui sont partout et leur omniscience diabolique ne sont que du bluff, un mythe, un appeau à moutons. La seule chose qui leur permet de nous contrôler, c’est notre peur.
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"Il nous semble seulement, à nous citoyens de Russie, que nous vivons tous dans des mondes différents. Dans l'un, les oligarques, les ministres et les députés avec leurs villas sur la chaussée Roublev, leurs Ferrari, leurs Lamborghini, leurs jets privés, leurs yachts à Saint-Tropez et leurs hôtels particuliers à Londres. Et dans l'autre, les gens ordinaires : ouvriers, ingénieurs, enseignants, médecins ou autres dont le souci principal est de tenir le coup jusqu'au prochain salaire mensuel.
C'est une impression trompeuse.
De multiples liens existent entre nous dont le réseau forme ce qu'on appelle l'économie russe. C'est un gâteau commun que mangent les retraités aussi bien que les oligarques. Et si quelqu'un rafle une trop grosse part, c'est que quelqu'un d'autre est condamné à se serrer la ceinture."
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"_La vie est faite d'imprévus, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit souvent que c'est dans l'ordre des choses. Mais je te comprends, bien sûr, changer brusquement de mode de vie, ce n'est pas facile. Mais tu es jeune et ça t'ouvre de belles perspectives d'avenir qui continueront à profiter à tes petits-enfants. Tu as peur de prendre une autre nationalité ? Mais pourquoi ? Le monde a changé, et il continue de changer encore plus, les frontières sont devenues une simple formalité."
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"Quand énormément d'argent passe entre tes mains, tu dois forcément faire preuve d'attention. Pas tant parce qu'il s'agit de sommes colossales, mais à cause de l'identité de leurs propriétaires."
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Certaines choses ont tendance à vous mettre les nerfs à vif, par exemple se promener seul dans la partie la plus dangereuse du Bronx à trois heures du matin ou traverser le Niagara à gué, mais celui qui n’a pas projeté d’informer sa mère de son intention de convoler en justes noces ne sait pas ce qu’est le stress.
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La première étape consiste à faire passer l’argent par la frontière entre deux mondes : la Russie et les territoires adjacents d’un côté, le secteur bancaire civilisé mais aisément effarouché de l’autre. C’est le rôle des « frontaliers » : les banques des pays Baltes et de Moldavie, pays qui font déjà partie de l’Europe, mais en y regardant de plus près, on peut trouver des lacunes dans leur législation et des gens prêts à fermer les yeux sur lesdites lacunes.
L’étape suivante, ce sont les offshores. En principe, plus il y en a dans le circuit, plus c’est sûr, plus le traçage de l’argent s’avère difficile. Mais forcément, ça augmente aussi le prix de la course : formalités, services et taxes. Tout dépend du client. S’il a des protecteurs très haut placés ou s’il est juste particulièrement avare et culotté, il économise sur la longueur de la chaîne. Les plus prudents et les plus avisés préfèrent payer.
Et enfin, l’accord final, la partie la plus cruciale et la plus délicate : l’arrivée au port d’attache. Et à ce propos, l’attrait des États-Unis et de la Grande-Bretagne n’a rien de si mystérieux. Le parc immobilier y est bien sûr de bonne qualité, et son prix augmente constamment, mais le détail clé, c’est que les propriétaires peuvent conserver leur anonymat.
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Je n’y repense qu’un an et demi plus tard, quand la vie devient soudain difficile du jour au lendemain. Tout semble pourtant aller pour le mieux : une vingtaine de variétés de saucissons dans les magasins, tous les livres imaginables en vente libre, le droit de voyager librement... bref, tout ce dont nous rêvions. Le seul problème c’est qu’on n’a pas de quoi se le payer.
Tous les organismes à brasser du vent qui m’emploient régulièrement comme interprète simultané – le Comité soviétique pour la paix, le Comité des femmes soviétiques, l’Union des associations d’amitié avec les pays étrangers – ferment les uns après les autres, me privant de mes boulots alimentaires. Ioulia bosse comme une dingue du matin au soir dans son journal pour un salaire de misère : passion à la pelle et enthousiasme à gogo, mais elle ne gagne même pas assez pour s’acheter une nouvelle paire de collants.
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Il nous semble seulement à nous citoyens de Russie, que nous vivons tous dans des mondes différents. Dans l’un les oligarques, les ministres, et leurs députés avec leurs villas sur la chaussée Roublev, leurs Ferrari, leurs Lamborghini, leurs jets privés, leurs yachts à Saint-Tropez et leurs hôtels particuliers à Londres. Et dans l’autre les gens ordinaires : ouvriers, ingénieurs, enseignants, médecins ou autres, dont le souci principal est de tenir le coup jusqu’au prochain salaire mensuel. (…)
Le véritable malheur de l’économie russe, c’est qu’elle repose sur la corruption. Détournements de fonds, et dessous de table, fausses factures et blanchiment : voilà sa vraie nature ses principaux mécanismes et, peut-on dire, son but essentiel.
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On m’a chargé de fonder deux entreprises, l’une à Moscou l’autre à New York. Leur but était de faire sortir l’argent de Russie et des autres ex républiques soviétiques, de le légaliser et de le placer. En Occident, principalement aux États-Unis et en Grande Bretagne, il se transformait en biens immobiliers, en yachts, en avions, en actions.
Ça a continué pendant plus d’une décennie. Durant ce laps de temps nous avons blanchi, pour appeler les choses par leur nom et selon mes calculs, près de six milliards de dollars. Nous n’étions pas la seule et certainement pas la plus grosse organisation chargée de cette activité.
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