Nous écrivons pour quelques âmes soeurs et quelques frères éparpillés dans l'espace et le temps, mais l'espace nous est mesuré et le temps nous est compté. Je suis ce frère à chaque instant foudroyé.
Rien de tel qu'une bonne lime à ongles pour arrondir ses fins de moi.
L’idée de raser les châteaux de la Loire afin de développer sur leurs sites de grandes zones d’activité économique et commerciale fait son chemin dans l’esprit des élus qui imaginent déjà quel bénéfice tireront les entreprises locales de la formidable affluence touristique observée en ces lieux.
Je me montre toujours généreux lorsqu’un enfant scout quête dans la ville. Mon Dieu, que ce malheureux petit puisse au moins se vêtir décemment !
Tout l’émerveille. Elle dépouille délicatement de son emballage le présent minuscule que le garçon lui a apporté avec son café : oh ! un sucre !
Tout le jour, les basques de leurs redingotes flottant au vent, Bouvard et Pécuchet surfent sur Wikipédia.
Les marionnettes du théâtre de Guignol n’amusant plus les enfants, je suggère qu’elles soient désormais employées par les jardins publics où elles se produisaient et, eu égard à leurs aptitudes et qualifications, affectées prioritairement à la surveillance des pelouses. Dès qu’une taupe pointera son museau hors de sa galerie, en effet, elles sauront lui fracasser le crâne d’un coup sec et précis de leur petit bâton.
Évoluant en marge de la zone d’activité, je regrette parfois de ne pas connaître la solidarité née dans l’épreuve commune du tripalium, la moite intimité des sueurs partagées dans la mêlée de l’effort collectif, le rauque ahan jaillissant à la fois de cent cravates dans les espaces feutrés du bureau paysager, mais curieusement ce regret court en zigzag dans mon dos comme un frisson et passe.
Je déposai une offrande sur les marches de l’autel. Aussitôt le dieu pointa son nez et les mâchoires de fer de mon piège se refermèrent sur lui.
A ma mort, je demande que soit détruit le manuscrit inédit que vous trouverez dans le deuxième tiroir de mon bureau, certainement mon chef-d'oeuvre, où je livre quelques secrets de ma double vie tout en renouvelant radicalement l'art du roman, mais que je ne peux laisser paraître pour des raisons de moi seul connues et qui sont d'ailleurs à l'origine de ces pages vénéneuses, un dossier rouge, n'oubliez pas, au feu.