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Citations sur L'explosion de la tortue (34)

C'est un homme bafoué qui se venge, s'il fallait une preuve encore de sa qualité d'écrivain.
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Pour ceux – j’en suis – que ce crime révolte comme un assassinat dépourvu de circonstances atténuantes (tandis que, vibrant entre les omoplates de la paralytique, le manche de bronze du poignard orné d’arabesques niellées d’argent et serti de pierres précieuses fait oublier sa lame haïssable), les fanfaronnades de Novat ajoutent à sa honte, à son ignominie, à sa bêtise et à son déshonneur.
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Trois œufs est un récit autobiographique qui commence comme une fable animalière. Trois œufs – de là sans doute le titre de l’ouvrage – éclosent sous un buisson. Du premier, s’extrait un caneton; du second, un crocodile; du troisième, un têtard. Découvrant ses deux frères, le caneton se demande s’il est lui-même un crocodile ou un têtard; le crocodile, un têtard ou un caneton ; le têtard, un caneton ou un crocodile.
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Vous faites confiance au fabricant du bouchon de caoutchouc noir de votre baignoire, vous lui faites la confiance aveugle à quoi vous invite ce monocle. Il vous a implicitement assuré que son bouchon – semblable plutôt au bout de sa chaînette perlée à la médaille de baptême qui commémore l’ablution sacramentelle, laquelle également exige une vasque étanche – empêchait l’écoulement de l’eau, qu’il rendait votre baignoire parfaitement hermétique et vous vous reposez sur cette promesse.
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Les nerfs à fleur de peau, ce n'est pas la caractéristique que nous observons d'abord chez la tortue.
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Peut-être après tout ne s’agissait-il que d’un problème de plomberie défaillante, nous n’accusions personne, nous aimerions que nos noms ne soient pas mêlés à cette histoire, tout au plus avancions-nous une hypothèse qui ne demandait qu’à être infirmée, mais qu’allez-vous penser, c’est pour fermer une piste que nous nous sommes décidés à venir, le concierge est un brave homme qui a toute notre confiance, il serait injuste de tirer des conclusions de son physique ingrat, de ses façons grossières et de son regard bas qui souvent s’attarde sur le cul d’Alo, nous n’affirmions rien, que cela soit bien entendu et compris, le sang qui tache régulièrement le lin blanc de son innocente goinfrerie doit provenir de pièces de boucherie dévorées à belles dents, et ce n’est certes pas un petit rat qui assouvirait
une telle faim...
Mais déjà la police attachait ses cheveux, attelait ses chevaux, déjà la cavalerie encerclait l’immeuble.
Nous avions suivi le mouvement.
Nous assistâmes depuis notre fenêtre aux sommations d’usage à la porte de la loge.
Puis celle-ci fut défoncée d’un coup de bélier. C’est le plombier en effet que l’on aimerait voir intervenir avec une telle détermination quand les tuyauteries engorgées glapissent dans le silence lugubre des copropriétés.
(Et son furet délogera le renard.)
Nous descendîmes dans la cour pour nous mêler aux voisins que le fracas de l’intrusion policière avait arrachés à leur indifférence. Il faut cela, ou de l’acide versé sur leurs orteils.
– Que se passe-t-il? demanda Aloïse de cette voix ingénue que je n’avais plus entendue depuis le jour de nos premiers ébats, quand elle avait fait mine de découvrir le fonctionnement de l’appareil génital masculin (puis en cherchant de la glace pour ma hanche luxée, j’avais trouvé sept fœtus dans son congélateur).
Une voisine nous explique que les flics ont fait irruption dans la loge du concierge, que cela doit être en rapport avec le rapt de la gosse, qu’elle a toujours soupçonné Forcinal d’être un prédateur pervers, qu’il ne reste plus qu’à espérer que la petite soit toujours en vie et que la police ne nous demande pas de quitter les lieux au
moment de leur évacuation.
Nous refusâmes d’ajouter foi à de telles allégations, d’imaginer de telles horreurs. p. 214-215
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La tortue comme le chat fait le gros dos. Ce n’est pourtant pas un poil soyeux qui soudain se hérisse, chargé d’électricité, mais une écaille dure et revêche qui se bombe et forme même un dôme définitif.
Elle ne va pas ramollir et se dégonfler sous la caresse, la tortue.
Ronronner dans notre giron, non.
Vous allez plutôt vous casser les ongles en gratouillant sa dossière.
Cette carapace est un bouclier solidement sanglé sur son corps ingénu, vulnérable, qui demeurera voluptueusement ignorant de tout.
Celle de Phoebe cependant céda sous mon pouce.
Tout à coup, elle rompit sa garde.
Était-ce une preuve de confiance, d’abandon? Était-ce une preuve d’amour ?
Voici ma tortue molle enfin comme un chaton peloté.
Pelotonné.
Cette tendresse inattendue qu’elle me manifestait !
J’en aurais pleuré.
Je me retins.
Car Phoebe, je le savais, ne s’était pas attendrie ainsi à cause de la douce caresse de mon pouce ni de mon odeur familière, rassurante, ni de mes soins aimants.
La cause en était le défaut de calcium. Nul affect. Pas de sentiment. Juste cette carence en calcium qui blanchit pourtant les ongles de l’homme sans lui ôter ses rêves d’amour.
Et ce serait moi la brute?
Alors que la longévité de la tortue de Floride peut atteindre cinquante années, Phoebe explosa entre mes doigts après quelques mois d’existence au simple motif qu’elle manquait de calcium !
À se demander quelle est la part du caprice là-dedans.
Toujours est-il que je retournai aux Mélèzes rendre visite à mon grand-père, je ne suis pas un ingrat, afin d’approcher Marguerite Montségur – j’avais lu son nom sur la liste des pensionnaires – et d’essayer d’en savoir plus sur ce Louis-Constantin Novat dont elle possédait un livre si remarquable.
p. 104-105.
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Phoebe ne se souciait aucunement de nous, voilà la vérité. Jamais ingratitude ne fut si bien sertie dans de l'écaille. Elle ne venait à notre rencontre que lorsque nous saupoudrions de daphnies la surface de son plan d'eau. D'un bord à l'autre et son rocher même, je tiens à le préciser. Elle jouissait pourtant d'une vue remarquable sur notre intérieur (aussi) depuis le buffet du salon où trônait son aquarium, exactement à l'endroit où nous aurions pu mettre un Bouddha rutilant. Mais elle se fichait bien de nos allées et venues. Jamais je n'ai vu sa petite tête collée à la vitre quand nous nous unissions sur le tapis. Le spectacle pourtant ne manquait pas d'intérêt. Forcinal, en tout cas, le trouvait à son goût, ... p. 17-18
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Le combat pour la vie exige de toute créature la faculté de trouver des ressources en elle-même ou dans sa cave quand les conditions alentour lui sont défavorables.
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Toute cette féminité pleurnicharde et démonstrative ne faisait que retourner le couteau dans la plaie de mon cuir lacéré, alors que j'essayais d'encaisser dignement la douleur, de résister comme je pouvais à la vague de chagrin qui me soulevait, à cette houle de larmes qui montait en moi comme la rivière en crue jusqu'à l'étage où dort, fenêtres ouvertes, le petit garçon que je fus, ne voulant pas donner le spectacle lamentable de mon désespoir aux dieux sans miséricorde qui me narguaient depuis leur empyrée.
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