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sur 8165 notes
Les liaisons dangereuses est, comme tout le monde le sait sans doute déjà, un roman épistolaire du XVIIIème siècle. Je vous vois déjà partir en courant à l'évocation du mot épistolaire et XVIIème siècle dans la même phrase, mais attendez un peu, vous pourriez être surpris.

Ce roman a tout simplement été un coup de coeur pour moi. On y rencontre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, deux êtres des plus surprenants qui se plaisent à se jouer de la société et des moeurs du XVIIIème siècle. Ensemble, ils correspondent en se tenant respectivement au courant des dernières aventures de l'autre, mais également dans un intérêt commun (que je vous laisse découvrir). Autour de cela, d'autres lettres sont envoyées par d'autres personnages, qui tous ont une place bien définie dans l'histoire, qu'ils soient acteurs ou victimes.

Une des choses que j'ai bien évidemment le plus aimé est le plaisir que l'on prend à être au courant de tous les complots et manipulations. On lit les lettres avec délectation, s'imprégnant de leur ironie et avec pour seule envie de savoir jusqu'où celles-ci nous conduiront. Une chose est sûr, un jeu malsain peut parfois aller très loin.

Certains pourraient peut-être être rebutés par l'aspect épistolaire du roman, et si c'est le cas, je peux vous dire que vous avez tout faux. Ce genre est tout simplement mis au service de l'histoire et contribue à la rendre encore plus intrigante pour nous. Nous sommes en effet plongés dans l'intimité de tous les personnages, et en connaissance de tous leurs secrets. On a alors l'impression de les connaître, mais seulement par leurs écrits, et je trouve que cela donne une tout autre approche des personnages.

Au-delà même de la construction du roman, les personnages n'en sont que plus déconcertants. Je pense notamment à la relation entre la Marquise et le Vicomte qui tous les deux, sans être ensemble ni même véritablement amoureux, sont jaloux l'un de l'autre tout en se poussant mutuellement dans les bras d'une autre personne. Leur relation m'a réellement parue des plus fascinante.

Je pense que plusieurs lectures seront nécessaires afin de comprendre toute la subtilité des lettres que le roman contient, et je me fais déjà une joie de savoir que dans quelques années, je le relirai.

Pour terminer et clore ce long discours, je vous quitterai sur une citation de Danceny qui a elle seule résume mon ressenti : "une lettre est le portait de l'âme".
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Un magnifique roman épistolaire entre différents personnages tous les plus intéressants les uns que les autres : la jeune et jolie Cécile Volanges, qui vient de sortir du couvent et découvre le monde (d'ailleurs se première lettre est adressée à Sophie, une amie de ce Couvent) - La Marquise de Merteuil, plus âgée mais toujours belle, une femme perfide, hypocrite et méchante..., le Vicomte de Valmont, libertin et ancien amant de Mme de Merteuil, fabuleux personnage - La Présidente de Tourvel, "cible" De Valmont, passionnée ainsi qu'amoureuse jusqu'à la mort - le Chevalier Danceny, jeune homme dévoué mais jaloux- et bien d'autres comme Mme de Rosemonde, tante De Valmont mais aussi Mme de Volanges, la maman de Cécile, méprisant le Vicomte de Valmont.

Ce livre chargé de lettres révélatrices ainsi que de correspondances secrètes est menée par la méprisante Marquise de Merteuil voulant se venger de son anicen amant le Comte de Gercourt; ce dernier étant promis à la jeune Cécile Volanges. La marquise fait donc appel au Vicomte de Valmont qui décline tout d'abord sa proposition, trop occupé à séduire la présidente de Tourvel, puis acceptant, par un pur hasard. Toutefois, celui-ci sera pris au piège dans un délire amoureux avec cette chère présidente... Les passions amoureuses entre Cécile et le chevalier Danceny mais aussi entre Valmont et la présidente de Tourvel, les confidences De Valmont à la Marquise et de la présidente à Mme de Rosemonde mèneront finalement à une issue fatale qui ravagera le bonheur de chacun de ces personnages.

J'ai beaucoup aimé le style des lettres de Choderlos de Laclos, n'ayant lu avant que "Lady Susan" de Jane Austen, autre roman épistolaire. Parallèlement, les manières et les actions de la marquise m'ont beaucoup déplues, je l'ai ainsi méprisé tout au long du roman. Au contraire, le Vicomte de Valmont, dont la réputation est critiquée, était pour moi intéressant, plein de charme, aimant : je l'ai ainsi beaucoup apprécié. Pour conclure, je dirais que ce récit, malgré une fin chargée de désespoir, est touchant. En un mot, MAGNIFIQUE.

A lire absolument !!!!
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Ah ! La fourberie, la manipulation, la dissimulation !
Quelles armes tranchantes pour qui sait en user !

On ne présente plus Les Liaisons dangereuses, tant ce roman épistolaire a déjà tant fait parler de lui ! Mais enfin, tentons une reconstitution...

A ma droite, la Merteuil, femme fatale, fortunée, un tantinet misanthrope ; acoquinée à Valmont, avec lequel elle forme un duo de choc : le camp des libertins, des meneurs de jeu, à la recherche de victimes bien pensantes à détourner de leur droit (et écoeurant) chemin...

A ma gauche, les victimes : la jolie Volanges, qui porte peut-être mieux son nom qu'on ne le pense ; la Présidente de Tourvel, puritaine convaincue vouée à succomber ; Danceny, un homme abusé, car il faut savoir que le libertinage ne se borne pas à la frontière sexuée...

Une manigance orchestrée d'une main de maître, dans laquelle les bourreaux se révèlent aussi être de terribles victimes d'un jeu qui, au final, les dépasse, et où l'éducation rigide, des jeunes filles, notamment, est montrée d'un doigt grassement acerbe.

Morale, quand tu nous tiens...

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Absolu chef d'oeuvre intemporel sur lequel mes prédécesseurs ont (presque) tout écrit, très justement. le style d'abord, le "grand style" qui est la marque de ce siècle d'or entamé avec la réforme du français et qui atteint le sublime sous les Lumières. le fil narratif ensuite: magnifié par le procédé épistolaire, une histoire qui commence légèrement dans le champagne et finit tristement, dans une atmosphère glauque, sordide. La psychologie des personnage ensuite: les portraits si réussis de la Présidente de Tourvel figure tragique qui réalisera, seule, son destin, en allant jusqu'au bout de la logique de l'époque , De Valmont dont le personnage gagne en épaisseur et maturité tout au long du roman, de Merteuil personnage cynique et quasi diabolique ou au contraire amoureuse sans issue d'un Valmont qui à la fois "sort prématurément du jeu défini ensemble" mais surtout quitte la relation ambiguë qui était la leur, de la tante si vraie si fraîche et si fine psychologue, Danceny, falot mais intègre et Cécile de Volanges, ingénue et volage.

Alors conte amoral, immoral, tragédie romantique moralisante sous ses masques trop fardés come un siècle fatigué?

Peu importe. Il est fascinant de constater combien ce roman écrit il y'a 2 siècles et demi continue de captiver son lectorat et à quel point ses personnages, comme ceux des Atrides continuent d'évoquer des personnages si contemporains malgré le passage du temps...

La preuve qu'il s'agit bien d'une grande oeuvre universelle qui n'a pas pris une ride et que l'on peut lire et relire avec un plaisir toujours renouvelé.
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Les personnages de ce roman semblent plutôt unidimensionnels : ils ne vivent qu'en fonction des autres, des effets qu'ils veulent avoir sur eux (séduction, domination) et à l'opposé de ceux de Rousseau, n'ont pas d'autre intériorité que leur volonté d'agir sur les autres. C'est dire que l'univers que ce roman met en place est celui de la totale aliénation, de la sujétion absolue de chacun à tous (les dominés sont asservis aux dominants, mais les dominants ne sont rien s'ils n'ont personne à dominer). Significativement, le seul personnage à revendiquer sa liberté intérieure, la Présidente de Tourvel, est justement celui qui fera l'objet de toutes les entreprises d'asservissement amoureux de la part De Valmont, lequel sera la victime involontaire de ses propres manoeuvres de séduction, et se trouvera à son tour dominé. Ce roman est donc bien proche, la pornographie en moins, de l'univers de Sade et dévoile la nature essentiellement tyrannique du libertinage.
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J'ai pris un immense plaisir à relire ce grand classique des romans épistolaires. Pierre Choderlos de Laclos a su parfaitement incarner chacun de ses personnages : la cruelle Marquise de Merteuil, la dévote Présidente de Tourvel, la fausse ingénue Cécile de Volanges et le sulfureux Vicomte de Valmont... Les protagonistes Merteuil et Valmont vont jouer au chat et à la souris et s'amuser à manipuler et détruire la vie de nombreuses personnes. Ils seront eux-mêmes sévèrement punis. La langue châtiée De Laclos est un pur bonheur de lecture !
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J'avais un peu peur de me lancer dans cette lecture malgré le titre de "chef d'oeuvre" qui lui colle à la couverture. L'aspect roman épistolaire ne m'inspirait pas vraiment (sans oublier l'épaisseur de la bête). A ma grande surprise je n'ai presque pas décroché à part pour dormir et travailler. La superposition des lettres met très bien en place le décors et la psychologie des personnages. Ces derniers sont vraiment savoureux à souhait (tons, manières de penser...) et j'ai eu beaucoup de mal à ne plus repenser à eux. Un grand moment de lecture.
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Un roman épistolaire plutôt machiavélique comme on n'en fait plus !

Celui-là a été une véritable découverte dans le monde du roman classique. L'intrigue montée avec finesse de bout en bout nous manipule comme de vulgaires marionnettes et même si au final, l'intrigue est simple, la fin nous laisse songeur !
Un couple principal : le Vicomte de Valmont, séducteur patenté et la Marquise de Merteuil, une femme qui adore pervertir les jeunes hommes, et aime à dominer les hommes. Ces deux-là sont complices depuis longtemps. D'autres personnages arrivent en second plan mais sont néanmoins important : la jeune Cécile Volanges, sa mère, le jeune Danceny, et la Présidente de Tourvel. Ils forment des figurent qui séduisent : tant par leur candeur que par leur fidélité au mariage et à la droiture. le tout les réunit dans un savant imbroglio destiné à la vengeance de la Marquise.

Monsieur Laclos après toutes ses années réussit l'exploit de nous assener claques après claques dans de savoureuses lettres, dont certaines à double sens (lettre 48), nous font rire aux éclats, nous trouvons aussi le sentiment de l'insipide ou de la stupidité, de la jalousie, ou même de l'amour. Les tirs croisés des lettres savamment organisées rajoutent encore un plaisir malin au lecteur qui, omniscient, ricane de ce huis clos.

Un roman à lire au plus vite !
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Attention chef d'oeuvre !

Craintifs de la grande littérature ne fuyez pas, vous avez là une histoire infiniment moderne sur les différents aspects de la passion amoureuse, de la vengeance et du désir, de la méchanceté et de la pureté, de la manipulation et de l'innocence... La forme épistolaire est absolument géniale et permet de ciseler les personnages, quasiment tous mythiques, du perfide Valmont à la manipulatrice marquise de Merteuil, de la jeune Cécile de Volanges à la pure madame de Tourvel...

Bref, c'est trop bien, jetez-vous dessus !!!
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Quand le libertinage devient une vertu , et la vertu devient libertinage ! existe t-il des gens qui conçoivent la vie ainsi ?.
Les Liaisons dangereuses,une étude psychologique du libertinage .
Après avoir lu la préface , j'ai été un peu choqué par l'avertissement de l'éditeur ;
«..... IL nous semble de plus que l'auteur, qui parait pourtant avoir cherché la vraisemblance , l'a détruit lui même et bien maladroitement , par l'époque ou il a placé les évènement qu'il publie. en effet les personnages qu'il met en scène ont de si mauvaises moeurs , qu'il est impossible qu'ils aient vécu dans notre siècle .....»
Pourquoi blâme t-on un auteur ayant disséqué un caractère existant et parfois dominant , sachant que le monde est géré par les impulsions et les moeurs depuis la nuit des temps , les guerres, les scandales et les conflits en sont témoins.
Libertinage, haine, vice,vengeance manipulations .chutes ... j'avoue que les premières pages m'ont été pénibles ,surtout quand j'évoquais ; amour , dévotion , sacrifice du roman précédent , mais au fil des pages je me suis mis dans les neurones des personnages cruels ( La marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont) pour mieux comprendre leur comportement incompréhensible, et dans ceux des victimes ( la présidente de Tourvel et Cécile ) pour comprendre que les sécrétions,et les émotions étouffent la raison sous l'emprise du vice.
Tout ces thèmes et d'autres ont été développé dans une langue raffinée , très élégante, et précise .


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