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sur 8165 notes
J'ai découvert cette oeuvre au début de mes années lycée, c'est-à-dire en seconde. Travaillant sur l'implicite et essayant de nous donner goût à cette oeuvre majeure du roman de libertinage, nous avons étudier la lettre dans laquelle Valmont écrit sur le "bureau" d'Emilie. J'ai toujours aimé rechercher le sens caché des oeuvres. Alors, l'ayant étudier de nouveau en première littéraire, je m'y suis lancé après avoir passé mon bac. Je ne pouvais pas continuer à parler de ce roman sans en avoir lu les lignes.

Je m'y suis lancé, je dois avouer avec beaucoup de mal. En effet, l'aspect épistolaire, dont le style est réalisé avec brio, m'a rendu la lecture saccadée et je me sentais éloignée des personnages. Cependant, malgré cet aspect négatif, j'ai beaucoup apprécier découvrir cet univers tant critiqué à l'époque. Et la fin ! Cette fin est tout simplement sublimement exécutée, le "retour du bâton" comme on dit ...
Je ne souhaite pas développer sur l'intrigue, chacun se fera son idée, détestera les personnages ou adorera leur jeu.
Je suis une lectrice qui a besoin d'une seconde lecture concernant les classiques, peut-être que la prochaine me permettra de découvrir des implicites qui me sont encore aujourd'hui inconnus, peut-être me permettra-t-elle de voir les personnages autrement.
Bonne lecture à tous !

N'hésitez pas à laisser un commentaire si vous voulez élargir le débat, je serai ravie de vous répondre.

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Ce roman, plusieurs fois relu, a cela d'extraordinaire qu'il reste lisible, malgré toutes les différences entre l'époque de son écriture et la nôtre. Son écriture n'a pas trop pris de rides, elle est simple, c'est la structure qui est complexe, avec la forme épistolaire qui permet de transformer le jeu entre la marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont en une partie d'échec où chaque coup, est mûrement réfléchi. L'intrigue avance de lettre en lettre, avec une précision millimétrique. La forme épistolaire permet aussi des ellipses et des surprises avec beaucoup de naturel. Au passage le lecteur est contraint de se sentir un peu voyeur, comme s'il lisait cette correspondance à la dérobée, ou un peu complice, selon les moments. Il est maintenu en haleine par ces jeux cruels. C'est plus machiavélique que libertin, tant l'essentiel est le jeu des dominations entre les personnages.
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Les perfides et manipulateurs que sont la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont nous emmènent, au grès de 175 lettres, dans leurs jeux de l'amour et basses vengeances.

Le ton commence badin et la cruauté monte crescendo pour finir en apothéose de l'ignominie.
Pas une lettre, pas un mot ne sont de trop. Chaque missive est un nouveau rebondissement ou une nouvelle pirouette pour arriver à ses fins du côté des bourreaux, pour ne pas se noyer du côté des victimes.
Mais personne n'en sortira indemne. Pas de parti pris chez Laclos!

La langue est d'une modernité incroyable. Comment un texte écrit en 1782 peut-il être aussi accessible aujourd'hui? Chaque personnage à son style bien reconnaissable: hautain, bienveillant, sarcastique, prude, sévère… impossible de se perdre ou de les confondre. C'est la perfection du roman épistolaire.

S'ajoute dans la version audio l'immense talent des acteurs: Karin Viard traduit merveilleusement l'odieuse Marquise avec un son ton mi-moqueur, mi-nasillard, et comment ne pas tomber amoureuse De Valmont incarné par le géant du théâtre qu'est Thibault de Montalembert?

Les autres acteurs (Béatrice Agenin, Françoise Gillard, François Feroleto, Micheline Boudet et Florence Viala) sont excellents aussi.

S'ajoute dans cette version audio, comme dans tous les enregistrements Écoutez-Lire, des intermèdes musicaux du XVIIIe siècle. Délicieux!

Lien : https://carpentersracontent...
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"Les liaisons dangereuses" est un splendide livre très sordide où tous les enjeux de pouvoir sont démontés jusqu'à la nausée.
.......

Ce roman épistolaire serait né d'une idée de vengeance De Laclos : la marquise de Montmaur, un peu bancale à la suite d'une chute de cheval, aurait servi de modèle à l'auteur pour son personnage de la marquise de Merteuil ; l'origine de la vindicte en est vieille comme le monde : elle aurait simplement repoussé ses avances. Elle n'aurait pas eu l'âme noire que lui prête Laclos et semble au contraire avoir joui de l'estime de ses contemporains qui la trouvaient gaie et intelligente. Stendhal la surnomma « la boiteuse » dans sa "Vie de Henri Brulard" : voisine déjà âgée, elle fournissait le petit garçon en noix confites.
......

Ce livre n'est pas uniquement le réalisation d'une vengeance : il décrit une noblesse en pleine décadence, oisive, en perte d'idéal et de religion. Les femmes sont en danger intense, voire mortel dès qu'elles s'écartent du rôle qui leur est attribué (épouses ou religieuses, à moins qu'elles n'aient la trempe de devenir des demi-mondaines, ce qui n'est pas à la portée de toutes, le piège à éviter absolument étant celui de la basse prostitution.)
........

Les jeunes nobles eux, n'ayant pas la possibilité de travailler sans « déchoir de noblesse » se contentent d'attendre l'héritage ou le mariage décidé par leur famille et qui leur permettra de mener grand train. Ils sont futiles, arrogants et creux. Dans leur société, la grande affaire, pour dorer son image et être admiré de leurs pairs est de faire « tomber » le plus grand nombre possible de femmes ; plus la proie est difficile à séduire, plus la considération est grande.
...

Les femmes sont élevées comme des oies blanches et les hommes comme des godelureaux : toutes les cruautés sont possibles dès lors que les unes ont les yeux bandés et les autres des museaux de loups, pour ne pas dire des groins.
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Une femme sort du lot : la marquise de Merteuil, qui cherche à prendre sa revanche sur les hommes et surtout sur la place assignée à son sexe. Son alliance avec le vicomte De Valmont brisera la vie de huit personnes.
......

Le but poursuivi par l'auteur est ambiguë : il décrit minutieusement une société libertine sans paraître blâmer ses excès. Il trace un portrait remarquable de femme libre, chose nouvelle dans la littérature. Conscient du pourrissement sur pieds de la noblesse, c'est le mauvais côté des lumières qu'il nous montre : celui de la perte des valeurs et du sens moral. L'ancien monde est en déliquescence : "les liaisons dangereuses" seront d'ailleurs publiées en 1782, sept ans avant le début de la Révolution française, c'est la chronique de la mort annoncée de toute une classe sociale en voie d'effondrement.

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Cette lecture démontre magistralement que tout rapport humain est avant tout un rapport politique, non au sens du gouvernement des Etats mais au sens de lutte pour la prise de pouvoir.
.....

Je l'ai ressentie comme profondément pessimiste, elle n'est pas de nature à élever l'âme.

Le style est un chef d'oeuvre.



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Selon la théorie de Pierre Bayard il est facile de parler des livres que l'on a pas lu.
Les liaisons dangereuses en sont un exemple parfait : A force de l'entendre citer et servir de référence à tout propos, chacun connaît les grandes lignes de l'histoire et ses personnages sont devenus des archétypes.

Faut il donc lire ce roman, est ce encore utile ?

Et bien oui sans l'ombre d'un doute, c'est un chef d'oeuvre définitif par sa construction, sa richesse psychologique et surtout sa langue.
Ce français du XVIII ème siècle bien proche d'une langue morte et qui nous demande parfois des efforts. D'aucun diront que c'est suranné voire ampoulé , mais quelle richesse dans la phrase, le vocabulaire et le rythme. L'adéquation entre cette phrase souvent labyrinthique et l'esprit retors des personnages et des situations est idéal. Les mots sont caressants, le style onctueux mais le coup de griffe n'est jamais loin et le poison est distillé sournoisement.

On peut noter qu'à la fin, si la morale est sauve, le récit ne laisse que des perdants, que le roman donne une vision sombre d'une société aristocratique occupé à ses plaisirs, les épiçant de perversité et qui trouvera sa sanction en 1789.
Lisons les liaisons dangereuses car si nous en connaissons la silhouette la chair en est savoureuse.
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Roman épistolaire fin et brillant. Les personnages sont magnifiquement dessinés au fil des courriers. le combat de la perversité contre l'innocence est celui de l'adolescence. Les manipulations sont si raffinées qu'on se prend d'affection pour Meurteuil et Valmont malgré leurs combinaisons diaboliques. Gardez espoir, au terme de cette histoire, le mal sera puni.
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Quel chef-d'oeuvre, je suis ravie d'avoir pu découvrir un aussi bon livre ! Je l'ai lu principalement pour le bac de français de fin d'année, mais cette lecture s'est avérée, au fil des pages, plus agréable que ce que je pensais.

La Marquise de Merteuil, voulant se venger de Mr de Gercourt, envoie son vieil ami et ancien amant le Vicomte de Valmont séduire la préposée future fiancée de Mr de Gercourt, la jeune Cécile Volanges. Mais cette dernière va rapidement tomber sous le charme du chevalier Danceny. de son côté, le Vicomte de Valmont va profiter de son séjour chez sa tant madame de Rosemonde pour établir sa "mission", et va s'amouracher d'une nouvelle conquête : La présidente de Tourvel.

Ce roman épistolaire, composait de 175 lettres au total, peut paraître volumineux aux premiers abords, mais les lettres présentées sont toutes très courtes (elles n'excellent pas 10 pages pour la plus longue), et on se prend très rapidement au jeu de l'échange. le style d'écriture de Pierre Choderlos de Laclos n'est pas compliqué, il peut être à la portée de tous.

Dans ce roman, le libertinage et l'amour sont au centre de tout, présents à chaque page. le lecteur, étant omniscient, semble découvrir, intimement, la vie de chacun.

Les personnages du roman sont séparés en deux groupes bien distincts ; les libertins, composés de la Marquise de Merteuil et du Vicomte de Valmont, ainsi que les victimes, qui sont toutes les autres personnes piégées et manipulées par les deux personnages sus-mentionnés.

Comme il n'y a pas de réel protagoniste, le lecteur est libre de se forger sa propre opinion sur les caractères de chacun.
Dans un premier temps, nous pouvons prétendre que les libertin sont des "méchants", méchanceté due à l'abus de la confiance des victimes. Ils s'amusent donc des mensonges qu'ils leurs livrent, et entretiennent une certaine complicité entre eux ; ils se révèlent tout, se raconte librement leurs mensonges et leurs mauvais agissements.
La facilité que les libertins ont à berner les victimes, montrent que ces dernières sont très naïves. On pourrait même penser qu'elles sont bêtes... ou trop gentilles. de là, naît un certain attachement à ces pauvres personnes.
Mais après-coup, les stratégies de ces deux compères pour arriver à leur fin nous amuse. Ils font preuve de beaucoup de persuasion, ils inspirent confiance aux victimes, de façon à se qu'elles se confient à eux, sans imaginer la supercherie qui se joue à l'arrière.

Subjuguée par les pages et par les intrigues amoureuses, je n'arrivais pas à lâcher ne serait-ce qu'un instant ce livre.

La fin du récit est très inattendue, c'est l'apothéose, une fin bouleversante, qui montre bien les limites de l'amour.

Si vous n'avez pas lu ce livre, je vous le recommande ardemment. Il est à lire absolument ! Après avoir traversé tant de siècles, il est toujours d'actualité, et apprécié à sa juste valeur. J'espère que des millions d'autres gens pourront, comme moi, avoir le plaisir de le lire...






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En cette période où la littérature érotique est semble-t-il tendance et où les relations se nouent et se dénouent à la vitesse de la lumière par échanges de mots ultra compressés, un retour sur cette oeuvre ne manque pas de piquant.
Cetes, on ne trouvera pas dans ce livre des positions inédites du kamasutra mais le désir, l'érotisme ne sont-ils pas sublimés et plus intenses par ce qui suggéré habilement que par la crudité sans détour? le vertige de l'émotion n'est-elle pas à son zénith dans ce que l'on désigne par un racourci "les préliminaires"?
C'est ainsi que dans cette oeuvre, l'auteur décrypte précisément tout ce mécanisme subtil qui lie, malgré eux, un homme sulfureux (le vicomte De Valmont séducteur sans foi ni loi) et la douce présidente de Tourvel (femme vertueuse). Petit à petit l'Amour, le désir s'embrasent malgré la volonté des protagonistes. Cette alchimie est magistralement exprimée, pas à pas, sous forme épistolaire. Laclos a placé des intrigues périphériques (Cécile de Volanges..) mais cette péripétie participe à la mise en valeur de cette explosion des vrais sentiments entre Valmont et la présidente deTourvel.
La fin, expédiiée et moralisatrice, n'est pas tout à fait à la hauteur, sans doute dans un souci pour le créateur de ne pas avoir trop de soucis avec les différents pouvoirs de l'époque
Magistral
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Lettres compromettantes,lettres innocentes,lettres perverses,lettres à double sens,lettres d'amour,lettres cruelles Les liaisons dangereuses ont fait couler beaucoup d'encre à la veille de la Révolution dans un XVIII° siècle des Lumières où les écrivains s'émancipent de toute hypocrisie pudibonde, elles font encore de nos jours plancher les bacheliers et ont été adaptées (sur scène théatrale ou cinématographique) de nombreuses fois.
Rien pourtant ne prédestinait Choderlos de Laclos, essayiste virulent,époux fidèle et général d'artillerie à écrire une telle oeuvre épistolaire libertine, véritable chassé croisé manichéen.
Un couple machiavélique de bourreaux règle ses comptes et avance ses pions sur l'échiquier de l'amour au gré de ses envies:la Marquise de Mertheuil mondaine ,calculatrice, perverse et le Vicomte de Valmont séducteur cruel débauché et bon comédien vont créer un méli mélo de sentiments ambigus chez leurs victimes.
Cécile Volanges,oie blanche sortie du couvent (promise au comte de Gercourt) ne voit que du feu dans les subterfuges vengeurs de la Marquise pour la jeter dans les bras De Valmont qui lui même la précipite dans les bras de son maître de musique Danceny avant de la lui reprendre en même temps que la dévote et pathétique Madame de Tourvel sacrifiée sur l'autel de sa propre vertu.
Ruse,sensualité,emprise,manipulation,ironie,mépris,souffrance, mensonges,outrage,pardon, c'est tout le désordre amoureux, l'ambivalence des sentiments,la confidence des secrets d'alcove qui nous sont donnés à voir.
Un ouvrage toujours d'actualité de nos jours où l'immoralité des machinations perverses, virtuelles ou non, visant à pousser à bout une victime, banderille par banderille sous les yeux d'un public égrillard, dans le seul but de la détruire est à déplorer et à dénoncer.
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Un livre laborieux quoique intéressant à lire, de manière grossière, j'aime le fond mais pas la forme. Un jeu de masque grandeur nature par lettre interposée, entre deux séducteurs professionnels: la marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont et leurs pauvres victimes: Cécile Volanges, la présidente de Tourvel et Danceny. Des lettres longues, alambiquées de tournures lourdes et pompeuses, avec des intentions peu claires, ou chaque mot est un champ de bataille sur lequel on peut surinterpréter à volonté sont le quotidien de ces personnages.

Le problème ici, c'est que les romans épistolaires se sont développés pour ne pas être que des journaux intimes ou des lettres mais un mélange savant des deux, mais ici, il n'y a que des lettres. Ainsi, au lieu d'être extrêmement intimes, ce que fait un roman épistolaire à succès, nous laissant entrer dans les pensées les plus intimes du personnage, les lettres De Laclos brouillent volontairement les pistes par des lettres retorses.

Les personnages disent une chose à une personne et l'exact opposé à une autre, mais ils sont tous les deux écrits de la même voix. Cela signifie que vous prenez les personnages pour argent comptant ce qu'ils disent, ce qui a rendu ma lecture confuse. Et ce qui conduit le lecteur à être éloigné des personnages en raison de la façon elliptique de raconter l'histoire. Et puis, certains personnages reviennent aux mêmes choses, aux mêmes arguments, aux mêmes platitudes d'amour, encore et encore. Si vous avez lu une lettre De Valmont à Madame de Tourvel, vous les avez littéralement toutes lues. Valmont : Je t'aime ! Madame de Tourvel : S'il vous plaît, ne dites pas cela. Encore et encore et encore.

La progression du récit est si infinitésimale qu'après un certain temps, on pense que rien ne va se passer. Au total, il y a 175 lettres sur cinq mois et presque toute l'action se passe à la toute fin. En fait les grands moments sont presque balayés sous le tapis ! le destin De Valmont et de la marquise de Merteuil est au fond presque un post-scriptum !

Mais c'est un constat qui ne vaut que pour les victimes de nos deux séducteurs car eux, ils sont très intéressants à suivre. Malsains et machiavéliques, voulant jouir à tout prix et surtout au mépris des autres, de vrais aristocrates décadents et immoraux qu'on a envie de décapiter avec plaisir. C'est bien la manipulation du tissu relationnel par nos deux fieffés coquins qui est un délice à voir même si elle est bien longue l'attente. de manière plus large, c'est une étude grandeur nature du vice au sein de la noblesse française ainsi que de l'érosion de celle ci. Mais il me faut tout de même conclure comme j'ai commencé cette critique, une intrigue succulente mais une forme qui est un supplice. Mais un supplice plaisant...
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