– Votre adaptabilité… Intéressant. Et c’est cette adaptabilité qui vous a soufflé l’excellente idée de venir à cet entretien habillée comme un témoin de mariage ?
Je vous jure que c’est ce qu’il m’a dit. Bosser pour un mec comme ça, ce doit être l’enfer. Remarquez, verser du cyanure dans sa tasse doit être un crime que même le grand Hercule Poirot couvrirait. « C’était une ordure, c’était une ordure, votre honneur ! » Bref, comme je ne pouvais pas lui retourner une gifle, j’ai opté pour la pédagogie. Avec une pointe d’ironie, certes.
– Non, ça, c’est mon goût personnel. De toute façon, le noir aurait fait trop strict et les couleurs pas assez pro. Et puis je ne vous apprends sans doute rien en vous disant que le blanc est banni des mariages, sauf à vouloir concurrencer la mariée.
Et je fais comment, moi, avec mes compensées ? Il me tend la main. C’est nouveau ça : galant. Je la lui prends, il tire d’un coup sec et je me retrouve propulsée contre lui. Stéréotype à deux balles, on se croirait dans un Harlequin. Mais bon, en fait, je dois bien avouer que c’est agréable. Visiblement, mes hormones se réveillent et je me verrais bien en train de caresser son torse… Wouwouwou, on se calme ! Maïa, sors de ma tête ! Cela dit… ça a dû durer trois secondes, mais j’ai eu l’impression que la situation ne le laissait pas de marbre non plus. Je préfère ne pas m’éterniser sur la question.
C'est grave si je le gifle ?
Qu’est-ce que tu aimes chez moi ?
-Toi, dit-il dans l’ombre d’une hésitation.
Et je réalise que c’est la plus belle chose qu’on m’aie jamais dite.
J'aime trop cette passage :
Julien passe un bras sur les épaules et le dit en riant : Aller viens , chérie , c'est pas bon de t'énerver comme ça pour le bébé ! Tu veux faire une petite sieste ?
C'est grave si je le gifle ?
- Tu m'as appelée "ma belle" ?
- Ah oui ? J'ai fait ça ? Une erreur de jugement, sûrement.
«Où est-elle ?
-Qui ça ?
-La blonde censée être toujours à tes pieds.
Il jette un coup d’oeil autour de lui puis son regard s’arrête sur moi.
-J’en vois bien une, là devant moi, la plus belle de toute. Mais je crains de devoir contrarier mon ego en reconnaissant qu’elle n’est pas à mes pieds… »
Affronte tes démons, il n’y a que comme ça que les princesses se débarrassent de leurs cauchemars.
« Quoi ? Tu insinues que je suis la plus fragile de nous deux, petit frère ?
-Oh non ! Mais t’en as pas marre d’être forte ? Il se redresse à son tour et me regarde. Je m’allonge et, cette fois, c’est moi qui ne le regarde plus. L’horizon m’attire bien plus, tout à coup. C’est mon trou d’autruche à moi.
-Je ne comprends pas, finis-je par lâcher.
-Alors c’est dommage, je croyais que tu étais prête.
-A quoi ?
-A vivre.
-Ah ça… J’y pense, dis-je en rigolant. »
« Parfois, il faut détruire les choses pour reconstruire correctement. »