— Vous êtes en train de vous demander si je suis un charlatan ou bien l’homme qu’il vous faut.
[...]
— Eh bien oui… en quelque sorte. C’est que vous… je ne vous voyais pas exactement comme ça, monsieur Poirot.
— Je suis plus âgé, n’est-ce pas ? Plus âgé que vous ne l’imaginiez ?
— Oui, il y a ça aussi. [...] Vous voyez que je suis franche. Je veux – il me faut – le meilleur détective.
— Alors soyez rassurée, dit-il. Je suis le meilleur !
— Ce n’est pas la modestie qui vous étouffe[...]. Et pourtant… je serais tentée de vous prendre au mot.
— Il n’y a pas que les muscles qui comptent, fit benoîtement Poirot. Je n’ai pas besoin de me mettre à quatre pattes pour examiner les traces de pas, moi. Ni de ramasser les mégots ou examiner les brins d’herbe. Il me suffit de m’installer dans mon fauteuil et de réfléchir. C’est ça (il tapota son crâne en forme d’œuf) mon instrument de travail !
[...] il y a des gens qui trouvent l’harmonie monotone. Il leur faut le stimulant de la contradiction pour apporter une dimension dramatique à leur vie.
Te marie pas, mon vieux. Pour ce qui est de l'enfer, t'auras tout le temps après la mort.
Ce n'est pas à coups de pancarte qu'on se protège du danger, vous savez.
On doit avoir le courage de regarder les choses en face. Sans ce courage, la vie n'a pas de sens. Les gens qui nous font le plus de mal sont ceux qui veulent nous protéger de la réalité.
Mais peut-on attendre de la pitié de la jeunesse triomphante ? C'est un sentiment qui vient avec le temps et la sagesse.
Miss Williams parvint à charger ce dernier mot de toute une signification victorienne.
-Les hommes !....lâcha-t-elle sans aller plus loin. Comme un riche propriétaire terrien prononcerait "les bolcheviks " , un communiste fervent "les capitalistes ", une bonne maîtresse de maison "les cafards ", voilà comment miss Williams avait dit "les hommes ".
Autant j'ai admiré Elsa Gréer parce qu'elle avait du cran, parce qu'elle se battait, parce qu'à aucun moment elle n'a baissé les bras devant l'adversité, autant j'ai admiré Caroline Crale pour sa retenue, pour sa faculté à se retirer dans sa pénombre. Elle n'a jamais perdu parce qu'elle n'a jamais livré bataille.
-Vous ne portez pas les hommes dans votre cœur, observa Poirot.
-En ce bas monde les hommes se taillent la part du lion, répondit-elle sèchement. J’espère que ça changera un jour.
La jeunesse est brutale, elle possède une force redoutable, elle est toute puissante. Et elle est...oui, elle est cruelle! Oui, mais elle est aussi cela, la jeunesse : elle est vulnérable.