Vous avez été magnifique, dit Poirot avec chaleur. Un instant, je me suis demandé lequel de nous avait perdu la raison.
"En enfer ! " Oui, il ne s'était pas trompé. Elle avait bien dit cela... Mais évoquait-elle le métro londonien ? Devait-on prendre ses mots dans un sens religieux ? En admettant que sa façon de vivre l'ait destiné à brûler en enfer à sa mort, la courtoisie la plus élémentaire, sa politesse russe, l'auraient empêchée de laisser croire qu'Hercule Poirot y avait aussi sa place retenue.
- Je suis un réformateur, monsieur Poirot. Je veux nettoyer les bas-fonds de la politique. Je suis opposé à la corruption. Connaissez-vous l'état dans lequel sont les affaires politiques de ce pays ? Celui des écuries d'Augias, ni plus, ni moins.
- Tiens vous aussi...
- Monsieur Poirot, je vous ai demandé de venir car vous êtes mon dernier espoir. L'affaire est trop importante, trop de gens sont au courant pour qu'on puisse songer à l'étouffer. L'emploi de la force? La corruption? Impossible et inutile. Le ministère de l'intérieur a fait allusion aux Ecuries d'Augias. Oui il faudrait la puissance d'une rivière en crue....un miracle en fait.
- Vous avez besoin d'un Hercule, approuva Poirot, avec satisfaction. C'est mon nom, vous ne l'ignorez pas.