Les victoriens regardaient leurs rejetons sans parti pris, et décidaient en fonction de leurs capacités (...) le soulagement est immense de savoir qu'on n'attend pas de vous monts et merveilles.
Il n'est pas bon de se prendre dès le départ pour un génie-né - ils sont très rares -. Non, nous sommes des artisans, les artisans d'un commerce fort honorable. Il faut apprendre les techniques, et là, dans le cadre de ce commerce, vous pourrez appliquer vos propres idées créatrices. Tout en vous soumettant à la disciple de la forme. (p404)
Il y a des gens qui se produisent mieux en public qu'en privé. Et puis il y en a pour lesquels c'est exactement le contraire. J'appartenais à cette dernière catégorie. Il est évident que j'ai choisi la bonne carrière. Ce qui est merveilleux, quand on est écrivain, c'est qu'on peut travailler chez soi et au moment qui vous convient. Même si c'est parfois un véritable casse-tête, si vous devenez folle à force d'essayer de donner à votre intrigue une direction où vous savez qu'elle peut et doit aller, au moins n'avez-vous pas à vous montrer et à vous rendre ridicule devant tout le monde.
Nul ne saurait prétendre que les différences de revenus ne créent pas un fossé entre les gens. Ce n'est pas une question de snobisme ou de position sociale, mais de différence de train de vie.
"- Amyas demande toujours après vous, ne cessent de me répéter mes amis. Il aimerait tant vous revoir !
Me revoir avec ma soixantaine bien sonnée ? Pas question ! Je tiens trop à ce qu'au moins une personne garde ses illusions en ce qui me concerne".
C'est à ce moment là que, d'amateur, je devins professionnelle. En assumant le fardeau d'une professionnelle qui est de continuer à écrire même quand vous n'en avez pas envie, quand vous n'aimez pas trop ce que vous écrivez et que ce que vous écrivez n'est pas particulièrement bon.
J'éprouve toujours au plus profond de moi cette absolue conviction que je joue un rôle, que j'affecte d'être écrivain.
Si vous êtes vraiment modeste, vous n'écrirez jamais rien.
Un des grands secrets de l'existence est de savoir apprécier le cadeau de vie qui vous a été fait. (225)
Nous ne connaissons jamais le moi tout entier, mais nous avons parfois brièvement, par éclairs, une vision du vrai moi. Je crois pour ma part que nos souvenirs représentent ces moments qui, si insignifiants qu'ils puissent paraître, sont les plus révélateurs de notre personnalité profonde et de la réalité de ce que nous sommes. (18)