Corps de ferme

Sonne faux.

Les animaux de la ferme prennent la parole pour conter la vie des humains.

Je ne suis pas du tout rentrée dans ce roman. Et pourtant, j'aimais l'idée de faire parler les animaux d'une exploitation agricole. Chat, chien, pie et vache parlent successivement des humains. Humains accablés par la gestion de la ferme, les calamités s'enchainent, l'avenir est incertain.

Le premier chapitre met immédiatement mal à l'aise. le ton est cru, malsain. Je me suis demandée si j'allais réussir à finir ce roman.

L'autrice n'arrive pas à faire « parler » les animaux. J'ai eu le sentiment que c'était des humains qui parlaient. Ils utilisent des expressions humaines, ont des sentiments humains et comprennent ce que disent et font les humains de l'exploitation. L'autrice tombe dans le piège de l'anthropomorphisme.

Cela est accentué par plusieurs scènes. Ces scènes ont clairement été écrites pour choquer le lecteur. Les animaux retrouvent alors un comportement d'animaux. Tout sonne faux et donne l'impression que l'autrice cherche un remplir un cahier des charges.

Quant aux personnages humains, ils s'en sortent à peine mieux. Ils sont caricaturaux. le mari est un taiseux brutal, sa femme est soumise, les deux fils subissent la situation.

Bref, malgré la bonne idée de départ, j'ai fini ce roman avec un immense soulagement.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.

Tout sonne faux et c'est mal écrit ! Voilà comment je pourrais résumer ce roman bancal, artificiel et sans intérêt. Il est rare que je sois aussi catégorique mais vraiment je ne comprends pas comment ce titre a pu atterrir dans la sélection du prix des lectrices de ELLE ! Orwell n'a rien à craindre, il ne sera pas détrôné par ce roman au narratif qui se veut original mais ne l'est pas.

Je n'ai pas pu dépasser la page 30, et encore, j'ai lu des passages en diagonale. le premier chapitre raconte la naissance d'un veau, vue par le veau lui-même. Il commence par parler de la piscine dans laquelle il se trouve, puis il raconte en détail les étapes qui le font arriver dans le vaste monde.
Outre que je doute qu'on ait des témoignages de première main sur le sujet pour confirmer les impressions du petit veau, je ne vois pas ce que ce passage imaginé apporte au récit. J'attendais un témoignage sur le monde paysan, avec certes le point de vue des animaux, mais celui du petit veau n'a aucun intérêt. Je précise que je m'intéresse au monde agricole car je suis né dans une ferme, mais je n'ai rien retrouvé d'authentique dans ce début de livre.
Si encore c'était bien écrit, mais le style est très particulier, souvent fait de minuscules phrases qui se suivent, en voilà un exemple :
"Là, je me couche à côté du panier. Les petits poings s'agitent. Deviennent aussi bleus que la peau sous les yeux de la maîtresse. Les miaulements sont rageurs. Je me dresse, inquiète. La face minuscule est rouge. Sa bouche est immense. Je lèche les poings et la figure."

L'intérêt du livre vient sans doute plus tard, mais pour moi c'est trop tard, j'abandonne sans regret ce récit qui m'a plus fait penser à un conte pour enfant qu'à un témoignage de la vie rurale.