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Citations sur Connaissance de l'Est - L'Oiseau noir dans le soleil .. (100)

PENSÉE EN MER

Le bateau fait sa route entre les îles ; la mer est si calme qu’on dirait qu’elle n’existe pas. Il est onze heures du matin, et l’on ne sait s’il pleut ou non.

La pensée du voyageur se reporte à l’année précédente. Il revoit sa traversée de l’Océan dans la nuit et la rafale, les ports, les gares, l’arrivée le dimanche gras, le roulement vers la maison, tandis que d’un œil froid il considérait au travers de la glace souillée de boue les fêtes hideuses de la foule. On allait lui remontrer les parents, les amis, les lieux, et puis il faut de nouveau partir. Amère entrevue ! comme s’il était permis à quelqu’un d’étreindre son passé.

C’est ce qui rend le retour plus triste qu’un départ. Le voyageur rentre chez lui comme un hôte ; il est étranger à tout, et tout lui est étrange. Servante, suspends seulement le manteau de voyage et ne l’emporte point. De nouveau, il faudra partir ! À la table de famille le voici qui se rassied, convive suspect et précaire. Mais, parents, non ! Ce passant que vous avez accueilli, les oreilles pleines du fracas des trains et de la clameur de la mer, oscillant, comme un homme qui rêve, du profond mouvement qu’il sent encore sous ses pieds et qui va le remporter, n’est plus le même homme que vous conduisîtes au quai fatal. La séparation a eu lieu, et l’exil où il est entré le suit.
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Le cocotier


Extrait 3

  Je me souviendrai de toi, Ceylan ! de tes feuillages et
de tes fruits, et de tes gens aux yeux doux qui s’en vont
nus par les chemins couleur de chair de mangue, et de
ces longues fleurs roses que l’homme qui me traînait
mit enfin sur mes genoux quand, les larmes aux yeux,
accablé d’un mal, je roulais sous ton ciel pluvieux,
mâchant une feuille de cinnamome !

[Juillet 1895]
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« TRISTESSE DE L’EAU

Il est une conception dans la joie, je le veux, il est une vision dans le rire. Mais ce mélange de béatitude et d’amertume que comporte l’acte de la création, pour que tu le comprennes, ami, à cette heure où s’ouvre une sombre saison, je t’expliquerai la tristesse de l’eau.

Du ciel choit ou de la paupière déborde une larme identique.

Ne pense point de ta mélancolie accuser la nuée, ni ce voile de l’averse obscure. Ferme les yeux, écoute ! la pluie tombe.

Ni la monotonie de ce bruit assidu ne suffit à l’explication.

C’est l’ennui d’un deuil qui porte en lui-même sa cause, c’est l’embesognement de l’amour, c’est la peine dans le travail. Les cieux pleurent sur la terre qu’ils fécondent. Et ce n’est point surtout l’automne et la chute future du fruit dont elles nourrissent la graine qui tire ces larmes de la nue hivernale. La douleur est l’été et dans la fleur de la vie l’épanouissement de la mort.

Au moment que s’achève cette heure qui précède Midi, comme je descends dans ce vallon qu’emplit la rumeur de fontaines diverses, je m’arrête ravi par le chagrin. Que ces eaux sont copieuses ! et si les larmes comme le sang ont en nous une source perpétuelle, l’oreille à ce chœur liquide de voix abondantes ou grêles, qu’il est rafraîchissant d’y assortir toutes les nuances de sa peine ! Il n’est passion qui ne puisse vous emprunter ses larmes, fontaines ! et bien qu’à la mienne suffise l’éclat de cette goutte unique qui de très haut dans la vasque s’abat sur l’image de la lune, je n’aurai pas en vain pour maints après-midi appris à connaître ta retraite, val chagrin.

Me voici dans la plaine. Au seuil de cette cabane où, dans l’obscurité intérieure, luit le cierge allumé pour quelque fête rustique, un homme assis tient dans sa main une cymbale poussiéreuse. Il pleut immensément ; et j’entends seul, au milieu de la solitude mouillée, un cri d’oie. »
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Rêves.

La nuit quand tu vas entendre de la musique, prends soin de commander la lanterne pour le retour : n’aie garde, chaussé de blanc, de perdre de vue chacun de tes souliers: de peur qu’ayant une fois confié ta semelle à un invisible marchepied, par l’air, par la brume, une route insolite ne te ménage un irrémédiable égarement, et que l’aube ne te retrouve empêtré dans la hune d’un mât de tribunal, ou à la corne d’un mur de temple, agriffé comme une chauve-souris à la tête d’une chimère.
-Voyant ce pan de mur blanc éclairé par le feu violent de la lune, le prêtre, par le moyen de gouvernail, ne douta pas d’y précipiter son embarcation ; et jusqu’au matin une mer nue et illuminée ne trahit point l’immersion occulte de la rame.
-Le pêcheur, ayant digéré ce long jour de silence et de mélancolie, le ciel, la campagne, les trois arbres et l’eau, n’a point prolongé si vainement son attente que rien ne se soit pris à son amorce ; dans le fond de ses intestins il sent avec le croc de l’hameçon la traction douce du fil rigide, qui, traversant la surface immobile, l’emporte vers le plafond noir: une feuille tombant à rebours n’ébranle point le verre de l’étang.
-Qui sait où tu ne serais pas exposé, un jour, à rencontrer le vestige de ta main et le sceau de ton pouce, si, chaque nuit, avant de t’endormir, tu prenais soin d’enduire tes doigts d’une encre grasse et noire ?
-Amarré à l’orifice extérieur de ma cheminée, le canot, presque vertical, m’attend. Ayant fini mon travail, je suis invité à prendre le thé dans l’une de ces îles qui traversent le ciel dans la direction Est-Sud-Ouest. Avec l’entassement de ses constructions, les tons chauds de ses murs de marbre, la localité ressemble à une ville d’Afrique ou d’Italie. Le système des égouts est parfait, et de la terrasse où nous sommes assis on jouit d’un air salubre et de la vue la plus étendue. Des ouvrages inachevés, quais en ruines, amorces de ponts qui croulent, entourent de toutes parts la Cyclade.
-Depuis que la jetée de boue jaune où nous vivons est enchâssée dans ce plateau de nacre, de l’inondation dont, chaque soir, je vais aux remparts surveiller le progrès, montent vers moi l’illusion et le prestige. C’est en vain que, de l’autre côté de la lagune, des barques viennent sans cesse nous apporter de la terre pour consolider notre talus qui s’émie. Quel fond aurais-je pu faire sur ces campagnes vertes et traversées de chemins, à qui l’agriculteur ne doutait pas de confier sa semence et son labeur ; alors qu’un jour étant remonté au mur je les vis remplacées par ces eaux couleur d’aurore ? un village seul, çà et là, émerge, un arbre noyé jusqu’aux branches, et à cet endroit où piochait une jaune équipe, je vois des barques pareilles à des cils. Mais je lis des menaces encore dans le soir trop beau ! Pas plus qu’un antique précepte contre la volupté, ce mur ruineux, d’où les misérables soldats qui en gardent les portes dénoncent la nuit en soufflant dans des trompettes de quatre coudées, ne défendra contre le soir et contre la propagation irrésistible de ces eaux couleur de roses et d’azur nos noires usines et les magasins gorgés de peaux de vaches et de suifs. Comme la vague qui arrive me déleste de mon poids et m’emporte en m’enlevant par les aisselles...
-Et je me revois à la plus haute fourche du vieil arbre dans le vent, enfant balancé parmi les pommes. De là comme un dieu sur sa tige, spectateur du théâtre du monde, dans une profonde considération, j’étudie le relief et la conformation de la terre, la disposition des pentes et des plans ; l’œil fixe comme un corbeau, je dévisage la campagne déployée sous mon perchoir, je suis du regard cette route qui, paraissant deux fois successivement à la crête des collines, se perd enfin dans la forêt. Rien n’est perdu pour moi, la direction des fumées, la qualité de l’ombre et de la lumière, l’avancement dos travaux agricoles, cette voiture qui bouge sur le chemin, les coups de feu des chasseurs. Point n’est besoin de journal où je ne lis que le passé; je n’ai qu’à monter à cette branche, et, dépassant le mur, je vois devant moi tout le présent. La lune se lève ; je tourne la face vers elle, baigné dans cette maison de fruits. Je demeure immobile, et de temps en temps une pomme de l’arbre choit comme une pensée lourde et mûre.
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Le jour De L'heure Jaune.

De toute l’année voici l’heure la plus jaune! Comme l’agriculteur à la fin des
saisons réalise les fruits de son travail et en recueille le prix, le temps
vient en or que tout y soit transmué, au ciel et sur la terre. Je chemine
jusqu’au cou dans la fissure de la moisson; je pose le menton sur la table
qu’illumine le soleil à son bout, du champ; passant aux monts, je surmonte la
mer des graines. Entre ses rives d’herbes, l’immense flamme sèche de la plaine
couleur de jour, où est l’ancienne terre obscure? L’eau s est changée en vin;
l’orange s’allume dans le branchage silent. Tout est mûr, grain et paille, et le
fruit avec la feuille. C’est bien de l’or; tout fini, je vois que tout est vrai.
Dans le fervent travail de l’année évaporant toute couleur, à mes yeux tout à
coup le monde comme un soleil! Moi! que je ne périsse pas avant l’heure la plus
jaune.
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Le jour De La Fête-De-Tous-Les-Fleuves.

Le jour de la fête-de-tous-les-fleuves, nous sommes allés souhaiter la sienne au
nôtre, qui est large et rapide. Il est la sortie du pays, il est la force
incluse en ses flancs; il est la liquéfaction de la substance de la terre, il
est l’éruption de l’eau liquide enracinée au plus secret de ses replis, du lait
sous la traction de l’Océan qui tette. Ici, sous le bon vieux pont de granit,
entre les bateaux de la montagne qui nous apportent les minerais et le sucre,
et, de l’autre côté, les jonques de la mer multicolore, qui, prises à l’hameçon
de l’ancre, dirigent vers les piles infranchissables leurs gros yeux patients de
bêtes de somme, il débouche par soixante arches. Quel bruit, quelle neige il
fait, quand l’Aurore sonne de la trompette, quand le Soir s’en va dans le
tambour! Il n’a point de quais comme les tristes égouts de l’Occident; de plain-
pied avec lui dans une familiarité domestique, chacune y vient laver son linge,
puiser l’eau de son souper. Même, au printemps, dans la turbulence de sa
jouerie, le dragon aux anneaux bouillonnants envahit nos rues et nos maisons.
Comme la mère chinoise offre le petit enfant au chien de la maison qui lui
nettoie le derrière avec soin, il efface en un coup de langue l’immense ordure
de la ville.

Mais aujourd’hui c’est la fête du fleuve; nous célébrons son carnaval avec lui
dans le roulant tumulte des eaux blondes. Si tu ne peux passer le jour enfoncé
dans le remous comme un buffle jusqu’aux yeux à l’ombre de ton bateau, ne
néglige pas d’offrir au soleil de midi de l’eau pure dans un bol de porcelaine
blanche; elle sera pour l’an qui vient un remède contre la colique. Et ce n’est
pas le temps de rien ménager: qu’on descelle la plus pesante cruche, courge
potable d’or à l’écorce de terre, que l’on suce au goulot même le thé du
quatrième mois ! Que chacun, par cette après-midi de pleine crue et de plein
soleil, vienne palper, taper, étreindre, chevaucher le grand fleuve municipal,
l’animal d’eau qui fuit d’une échine ininterrompue vers la mer. Tout grouille,
tout tremble d’une rive à l’autre de sampans et de bateaux, où les convives de
soie pareils à de clairs bouquets boivent et jouent; tout est lumière et
tambour. De çà, de là, de toutes parts, jaillissent et filent les pirogues à
têtes de dragons, aux bras de cent pagayeurs nus que dans le milieu pousse au
délire ce grand jaune des deux mains battant sa charge de démon! Si fines, elles
semblent un sillon, la flèche même du courant, qu’active tout ce rang de corps
qui y plongent jusqu’à la ceinture. Sur la rive où j’embarque, une femme lave
son linge; la cuvette de laque vermillon où elle empile ses hardes a un rebord
d’or qui éclate et qui fulmine au soleil de la solennité. Regard brut pour un
éclair créé et oeil au jour de l’honorable fleuve.
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Libation Au Jour Futur.

Je suis monté au plus haut de la montagne pour porter mon toast au jour futur -
(au jour nouveau, à celui qui viendra, il succède à cette nuit même peut-être).
Jusqu’au plus haut de la montagne, avec cette coupe de glace qu’elle porte aux
lèvres de l’Aurore! Je suis dedans tout nu; elle était si pleine qu’en y entrant
j’ai fait crouler l’eau comme une cataracte. Je danse dans l’ébullition de la
source comme un grain de raisin dans une coupe de Champagne. Je ne distingue pas
cette couche jaillissante que je pétris du ventre et des genoux du gouffre d’air
dont me sépare le bord mince: au-dessous de moi surgit l’aigle criard. Belle
Aurore! d’un trait tu es ici de la mer là-bas entre les îles! Bois, que je
ressente jusqu’aux plantes dans le sein de cette liqueur où je suis enfoncé
l’ébranlement de ta lèvre qui s’y trempe. Que le soleil se lève! que je voie
l’ombre légère de mon corps suspendu se peindre sous moi sur le sable de la
piscine entouré de l’iris aux sept couleurs!
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Le Point.

Je m’arrête: il y a un point à ma promenade comme à une phrase que l’on a finie.
C’est le titre d’une tombe à mes pieds, à ce détour où le chemin descend. De là
je prends ma dernière vue de la terre, j’envisage le pays des morts. Avec ses
bouquets de pins et d’oliviers, il se disperse et s’épand au milieu des
profondes moissons qui l’entourent. Tout est consommé dans la plénitude. Cérès a
embrassé Proserpine. Tout étouffe l’issue, tout trace la limite. Je retrouve,
droit au pied des monts immuables, la grande raie du fleuve; je constate notre
frontière; j’endure ceci. Mon absence est configurée par cette île bondée de
morts et dévorée de moissons. Seul debout parmi le peuple enterré et mes pieds
entre les noms proférés par l’herbe, je guette cette ouverture de la Terre où le
vent doux, comme un chien sans voix, continue depuis deux jours d’entrer
l’énorme nuage qu’il a détaché derrière moi des Eaux. C’est fini; le jour est
bien fini; il n’y a plus qu’à se retourner et à remesurer le chemin qui me
rattache à la maison. A cette halte où s’arrêtent les porteurs de bières et de
baquets, je regarde longuement derrière moi la route jaune qui va des vivants
chez les morts et que termine, comme un feu qui brûle mal, un point rouge dans
le ciel bouché.
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Le Riz.

C’est la dent que nous mettons à la terre même avec le fer que nous y plantons,
et déjà notre pain y mange à la façon dont nous allons le manger. Le soleil chez
nous dans le froid Nord, qu’il mette la main à la pâte; c’est lui qui mûrit
notre champ, comme c’est le feu tout à nu qui cuit notre galette et qui rôtit
notre viande. Nous ouvrons d’un soc fort dans la terre solide la raie où naît la
croûte que nous coupons de notre couteau et que nous broyons entre nos
mâchoires.

Mais ici le soleil ne sert pas seulement à chauffer le ciel domestique comme un
four plein de sa braise: il faut des précautions avec lui. Dès que l’an
commence, voici l’eau, voici les menstrues de la terre vierge. Ces vastes
campagnes sans pente, mal séparées de la mer qu’elles continuent et que la pluie
imbibe sans s’écouler, se réfugient, dès qu’elles ont conçu, sous la nappe
durante qu’elles fixent en mille cadres.

Et le travail du village est d’enrichir de maints baquets la sauce: à quatre
pattes, dedans, l’agriculteur la brasse et la délaie de ses mains. L’homme jaune
ne mord pas dans le pain; il happe des lèvres, il engloutit sans le façonner
dans sa bouche un aliment semi-liquide. Ainsi le riz vient, comme on le cuit, à
la vapeur. Et l’attention de son peuple est de lui fournir toute l’eau dont il a
besoin, de suffire à l’ardeur soutenue du fourneau céleste. Aussi, quand le flot
monte les noriahs partout chantent comme des cigales. Et l’on n’a point recours
au buffle; eux-mêmes, côte à côte cramponnés à la même barre et foulant comme
d’un même genou l’ailette rouge, l’homme et la femme veillent à la cuisine de
leur champ, comme la ménagère au repas qui fume. Et l’Annamite puise l’eau avec
une espèce de cuiller; dans sa soutane noire avec sa petite tête de tortue,
aussi jaune que la moutarde, il est le triste sacristain de la fange; que de
révérences et de génuflexions tandis que d’un seau attaché à deux cordes le
couple des nhaqués, va chercher dans tous les creux le jus de crachin pour en
oindre la terre bonne à manger!
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Visite.

Il faut de longs cris avant qu’elle s’ouvre, de furieuses batteries sur la porte
patiente, avant que le domestique intérieur, sensible à leur concert, vienne
reconnaître l’étranger au milieu de ses porteurs déposé devant le seuil dans une
caisse. Car ici point de sonnette profonde, point de timbre dont la traction
d’un fil au travers des murs s’attachant au plus secret détermine l’explosion
soudain, pareille à l’aboi d’une bête que l’on pince. La Montagne Noire est le
quartier des vieilles familles et le silence y est grand. Ce qui chez les
Européens sert pour la récréation et les jeux, les Chinois le consacrent à la
retraite. Dans le gâteau animal, entre ces rues toutes bouillonnantes d’une
humanité impure, il se réserve des lieux oisifs que cloisonnent largement tel
enclos vide ou l’hoirie de quelque personne isolée, adjointe à des lares
antiques; que seul un noble toit aménage l’ombre énorme des banyans plus anciens
que la ville et des letchis qui croulent sous la charge de leurs glands de
pourpre! Je suis entré; j’attends; je suis tout seul dans le petit salon; il est
quatre heures; il ne pleut plus ou est-ce qu’il pleut encore? La terre a reçu
son plein d’eau, la feuille abreuvée largement respire à l’aise. Et moi, je
goûte, sous ce ciel sombre et bon, la componction et la paix que l’on éprouve à
avoir pleuré. En face de moi se dresse un mur au faîte inégal, où s’ouvrent
trois fenêtres carrées que barrent des bambous de porcelaine. Comme on ajuste
sur les papiers diplomatiques la « grille » qui isole les mots vrais, on a
appliqué à ce paysage trop large de verdure et d’eau cet écran au triple jour,
on l’a réduit au thème et aux répliques d’un triptyque. Le cadre fixe le
tableau, les barreaux qui laissent passer le regard m’excluent moi-même, et,
mieux qu’une porte fermée de son verrou, m’assurent par dedans. Mon hôte
n’arrive pas, je suis seul.
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