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Citations sur Comment j'ai arrêté de manger les animaux (73)

Nous allons sur la mer avec des bateaux ultra-perfectionnés afin de capturer des millions d’individus en déstabilisant les écosystèmes. Puis nous les broyons et transformons en farine pour nourrir d’autres poissons et des poulets, enfermés dans des fermes aquatiques et des hangars. Aberrant, n’est-ce pas ?
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Les scientifiques mettent ainsi en lumière un processus de dissonance cognitive * : « Reconnaître un esprit aux animaux que nous mangeons les rend semblables à nous d’une manière qui importe moralement, et cette reconnaissance entre en conflit avec l’utilisation que nous en faisons pour l’alimentation. Les gens possèdent des droits moraux du fait qu’ils ont un esprit, et c’est cela qui nous donne le droit d’être traités de manière humaine. Se voir rappeler que les animaux ont un esprit mais sont tués pour l’alimentation peut créer un conflit moral chez les mangeurs de viande. »

*En psychologie sociale, la dissonance cognitive représente le malaise ressenti lors de la contradiction entre une pensée et une action.
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L'intelligence du jambon [...]

« Les animaux d’élevage ont été relativement peu étudiés, me dit-il d’emblée. La principale raison, c’est qu’ils n’étaient pas faits pour. Une vache, un poulet ou un cochon, aux yeux des humains, c’est là pour être bouffé. Donc, pendant longtemps, on ne s’est pas intéressés à leurs facultés cognitives et relationnelles. Je dirais même qu’on a plutôt fait exprès de ne pas s’y intéresser. Parce que dès lors que tu prends conscience qu’une vache a des émotions, qu’elle a peur quand elle te voit arriver ou au contraire qu’elle accepte que tu lui fasses un câlin, qu’elle éprouve de l’empathie ou qu’elle utilise des stratagèmes pour protéger ses petits, eh bien, tu ne peux plus l’amener à l’abattoir. »

Yves Christen, Président de la Société française de biologie, éthologue, spécialiste des léopards. Éthologie : science qui étudie les comportements des espèces animales dans leur milieu naturel.

p.22
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La paille et la poutre […]

La voiture pollue, tout le monde le sait. Un steak, c’est moins évident. Et pourtant. Dans un rapport intitulé « Contre le changement climatique à travers l’élevage », publié en 2016, la FAO estime que l’élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C’est un peu plus que le secteur des transports et ses 14% d’émissions globales. Difficile à croire, mais la viande pollue plus que les avions, bateaux, trains, camions et voitures du monde entier ! Pour lutter contre le réchauffement, devenir végétarien ou végan est donc un acte au moins aussi efficace qu’abandonner sa voiture. Une étude menée en 2014 par des chercheurs de l’université d’Oxford chiffre la quantité de Co₂ rejetée dans l’atmosphère en fonction du régime alimentaire. Une personne mangeant plus de 100 grammes de viande (l’équivalent d’un steak haché) par jour émet 7,19 kilos de Co₂ quotidiennement. Le chiffre tombe à 5,63 kilos pour une consommation comprise entre 50 et 99 grammes, et à 4,67 kilos pour moins de 50 grammes. Un végétarien, lui, émet seulement 3,81 kilos de Co₂ par jour, et un végétalien, 2,89 kilos. C’est la viande bovine qui pollue le plus : 41% des GES de l’élevage, 61% si on compte l’industrie laitière. Loin devant les porcs (9%) et la volaille (8%).
Vous allez comprendre pourquoi.

LES STEAKS TUENT L’AMAZONIE…
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En 2016, les Nations Unies ont reconnu que l’usage excessif d’antibiotiques, à la fois pour soigner les hommes et les animaux, était la principale cause de résistance aux antimicrobiens. Or, cette résistance est considérée comme l’une des trois plus grosses menaces par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
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La vie d’une vache est aussi précieuse pour elle que notre vie d’humain l’est pour nous. Par ailleurs, chaque être vivant conscient accorde à sa propre vie et à sa propre espèce une importance prioritaire.

Aymeric Caron.
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Le pouvoir est dans notre assiette.
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Et, selon David Chauvet [juriste ayant participé au livre Révolutions animales], « le seul fait de considérer un animal comme nourriture suffit à lui retirer toutes ses facultés mentales ».
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Des études montrent même que certains animaux de ferme, dont les moutons, ont des capacités méta-cognitives. Autrement dit : ils savent qu’ils savent.
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Massacre en haute mer [...]

François m'a aussi alerté sur un autre fléau méconnu du grand public : les prises accessoires, le 'bycatch', en anglais. Ce terme désigne tous les animaux que les pêcheurs capturent non intentionnellement. Leurs navires ont beau cibler une espèce en particulier, leurs filets, eux, ne font pas dans le détail. Tous les êtres vivants plus gros que les mailles sont pris au piège et remontés à bord. Non commercialisables, ces animaux sont ensuite rejetés à la mer, la plupart du temps morts ou agonisants. Rien que pour la pêche au thon, 145 autres espèces sont tuées et balancées à l'eau : requins, espadons, dauphins, raies, tortues, poissons en tout genre... Selon la FAO, les animaux marins capturés accidentellement représentent 8% du volume global des prises de pêches. Cela équivaut à plusieurs dizaines de milliards d'êtres vivants chaque année. D'autres organisations, moins neutres, avancent des chiffres encore plus alarmants. Le WWF estime ainsi que 40% des poissons pêchés sont des prises accessoires. Et certaines pêcheries sont plus meurtrières que d'autres. "Le pire, c'est le chalutage des crevettes, assure François. Tout ce qui est plus gros qu'une crevette, c'est à dire presque tout, est pris dans les filets." Selon un document de la FAO datant de 2009, la pêche aux crevettes représente 27% des rejets mondiaux d'animaux en mer. "Le chalutage des crevettes est généralement considéré comme l'une des méthodes de pêche les moins sélective puisque les prises accessoires [...] vingt fois plus élevées que les captures de crevettes, écrit l'organisation. Aucune autre méthode de pêche n'approche un tel niveau de rejets et de gaspillage des ressources marines." Plus de 90% des animaux ramenés à bord des chalutiers de crevettes sont rejetés morts ou agonisants à la mer. Conséquence : pour 500 grammes de crevettes sauvages achetées en supermarché ou en poissonnerie, au moins 10 kilos d'autres animaux marins ont été tués inutilement. Ce ratio est moins élevé pour d'autres espèces que nous consommons, mais il reste important.
Des milliards d'êtres vivants, non ciblés par les industriels, disparaissent en raison de ces prises accessoires, fléau collatéral. Les tortues, notamment, périssent massivement dans les filets. Selon les statistiques du WWF, environ 250 000 d'entre elles sont ainsi noyées chaque année par les navires de pêche. [...]
François attire également mon attention sur le sort des requins. "Les filets font des ravages chez ces prédateurs, souffle-t-il. Et, en Asie, les navires utilisant la méthode de la palangre capturent autant de requins que de thons. Chez certaines espèces il ne reste plus que 5% et 10% de la population d'origine. C'est en grande partie lié aux prises accessoires." Les cétacés, dont les dauphins et les petites baleines, sont aussi touchés. Toujours selon le WWF, 300 000 d'entre eux sont victimes de la pêche industrielle tous les ans. J'en ai été témoin directement, en février 2019, au large des côtes françaises.

p.165
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