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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"L'idéal, pour une fille, au Mexique, c'est d'être laide."

Dans un pays de narco trafiquants, d'armée et police corrompues, les petites filles sont des cibles de choix pour usage domestique.
Elevées par des mères, abandonnées par les hommes partis clandestinement aux Etats Unis, elles vivent dans un monde de femmes, dans une insécurité permanente, entre jungle et collines couvertes de pavots ou de marijuana. Les zones rurales du pays fourmillent de mille dangers par le climat, la faune, et par une société gangrénée par la pauvreté, l'alcoolisme et l'isolement.
Et le pire est de devoir se cacher dans des trous pour échapper au kidnapping. Car on vole les filles comme on vole les voitures.

Une écriture un peu décousue qui cherche sans doute à apporter le charme d'un récit juvénile, par des phrases courtes, des digressions à l'emporte pièce (au fil de la lecture, cela a fini par peser). La narration n'est pas toujours linéaire, ni dans le propos ni dans le temps. Néanmoins dans la première partie du livre, le modeste quotidien campagnard des fillettes se lit très bien, coloré, bruyant, chaud, humide, amusant et tristement cruel. Elles sont attachantes, touchantes, avec leurs rêves de princesses crapaudes, leur bon sens et leur maturité, à l'ombre de figures tutélaires maternelles hautes en couleur.
La suite du roman se perd un peu, comme si l'auteur voulait en finir rapidement...

Dans un pays où la violence est banale et la mort anodine, Jennifer Clement dénonce le phénomène de société effrayant du kidnapping organisé (dont une bonne part de femmes), un machisme et une misogynie fortement ancrés dans les mentalités. Elle construit un personnage de jeune mexicaine à la destinée inéluctable, une fiction étonnante traitée avec un détachement incongru presque dérangeant, et un désir d'écriture poétique. S'il s'agissait d'évoquer la condition déplorable de la femme, le procédé m'a semblé un peu lourd.
Il flotte en revanche un parfum d'amitié, d'entraide et de fidélité féminine très prégnant.
Mais je referme ce voyage mexicain pas réellement convaincue.
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Dans ce village du Mexique, alors que les femmes sont seules, délaissées par leurs époux, les hommes qui passent sont fuis comme la peste. Narco trafiquants, ils sont la pour enlever les fillettes et les emmener avec eux. Ladydi, comme ses amies, se déguisent alors en garçon pour ne pas être reconnue...
Un roman plaisant, malgré le sujet, qui se lit très bien. L'auteur a choisi de faire porter le récit par la voix de Ladydi, fillette naïve et pleine d'espoir, rythmant ainsi la lecture.
À découvrir...
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On entend souvent que le roman est parfois plus éclairant qu'un long article circonstancié ou même un essai pour rendre compte d'une situation ou d'un événement historique. Peut-être parce que le romancier s'attache aux sentiments bien plus qu'aux faits eux-mêmes ; la vérité ne l'intéresse que lorsqu'elle s'exprime par l'intermédiaire des individus. "Prières pour celles qui furent volées" en est un parfait exemple, qui en dit plus sur la vie des femmes dans cette région du Mexique où se situe l'action que toutes les informations glanées d'une oreille souvent distraite au fil des faits divers relatés par les media (comme ce matin,encore, la disparition de 53 étudiants dont l'élimination aurait été orchestrée par le maire d'une ville où ils voulaient manifester).

Jennifer Clement nous invite donc dans l'univers de Ladydi, dans les montagnes du Guerrero où ne restent que les femmes, les hommes étant partis chercher fortune ailleurs, le plus souvent aux Etats-Unis. Une région où les jeunes filles sont les cibles des voleurs qui les revendent aux barrons de la drogue qui font régner leur loi par la terreur. A quatorze ans, Ladydi et ses amies s'enlaidissent pour sortir et se cachent dans des sortes de terriers lorsque les "chasseurs" patrouillent. Ce qui n'empêche pas l'enlèvement de Paula, la plus jolie fille de la région ou la disparition subite de Ruth, la propriétaire du salon de beauté. Un beau jour, ici, les gens disparaissent, sans que l'on sache s'ils reviendront jamais. La vie s'écoule entre résignation et espoir d'une vie meilleure.

Ladydi grandit avec l'image d'un père parti fonder une nouvelle famille aux Etats-Unis, et la compagnie d'une mère à la fois désespérée et habitée d'une colère qui la rend plus forte. C'est la jeune fille qui raconte, avec un mélange de candeur, d'humour et de clairvoyance qui fait la réussite du livre. Car le regard qu'elle porte sur ce qui l'entoure est empreint d'une bienveillance qui force l'adhésion et provoque l'empathie. Dans ce contexte terrible, très dur, où la vie ne tient qu'à un fil, la sororité entre toutes ces femmes, leur courage et leur volonté de vivre ne peuvent que toucher le lecteur.
Je m'attendais à un livre dur, pénible, j'ai trouvé un petit bijou de tendresse. L'écriture y est pour beaucoup, malgré quelques lourdeurs de traduction. L'auteur dépeint parfaitement ce désert dont les principaux habitants sont les animaux de toutes sortes, et cette chaleur qui transforme les réfrigérateurs en "meilleurs amis". Mais sa plus grande réussite, ce sont ses personnages qu'elle nous rend particulièrement proches. Surtout le couple formé par Ladydi et sa mère, dont la vision de la vie se nourrit à travers l'écran de la télévision ce qui nous vaut quelques moments savoureux.

Une très agréable surprise, donc et un auteur à suivre. C'est son premier roman et elle parvient à installer un véritable univers, un ton et une voix singulière. Voilà qui mérite d'être découvert.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Lire ce livre, c'est prendre le risque de vous décourager de mettre les pieds au Mexique. Je ne sais pas si ce pays réussi à préserver son tourisme, mais ce n'est pas ce roman qui pourra contribuer à son renom. La vie des habitants de ce village est complètement contrôlée par les barons de la drogue, et la pire catastrophe qui puisse vous arriver c'est de naître fille. Et surtout d'être belle, votre destinée est alors toute tracée, vous servirez de prostituée dans des bordels pour les narco-trafiquants.

Le roman est raconté du point de vue de Ladydi, prénom donné par solidarité entre femmes trompées par leurs maris respectifs, le Prince Charles ayant peu de points communs -si ce n'est sa double vie – avec celui de la maman de Ladydi!. le regard de l'enfant permet de supporter ce récit absolument atroce, elle garde une certaine fraîcheur au milieu de toutes ces souffrances. Tout ici n'est que raquette, violence, viol, meurtre. La moindre douceur disparaît trop vite, à l'image des hommes qui sont assassinés ou tueurs ou dans le meilleur des cas ont fui aux États-Unis. Son rapport à sa mère est conflictuel , c'est compliqué d'aimer une mère ivre la plupart du temps! Mais on sent beaucoup d'affection entre elles. Ladidy connaîtra tant de malheurs dans sa courte vie, jusqu'à la prison, mais curieusement , c'est dans cet endroit qu'elle fera des rencontres les plus intéressantes et qui l'aideront certainement à grandir. La fin apporte une petite lueur d'espoir , je vous la laisse découvrir.

Si on aime ce roman, ce n'est pas pour ses qualités littéraires, mais parce que grâce à une fiction, Jennifer Clement a su donner corps à une réalité que l'on connaît, mais que l'on préfère oublier. Quand un état est lié au trafic de la drogue, ou le supporte, ou n'arrive pas à l'éradiquer, les populations les plus faibles, sont alors soumises au pouvoir de gangsters de la pire espèce et les plus faibles ce sont comme toujours : LES FEMMES et LES ENFANTS!. le Mexique et ses trafiquants sont là, présents dans cette histoire, et les conséquences de leur pouvoir sur ce petit village s'apparentent à une catastrophe humanitaire. A chaque fois que je lis un livre sur la drogue, je me demande comment faire pour que les drogués de nos pays se rendent compte que leur dépendance fait vivre la lie de la terre .
Lien : http://luocine.fr/?p=3626
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Ladydi, 14 ans, vit dans les montagnes de Guerrero, avec sa mère, au Mexique, où les barons de la drogue règnent sans partage. Les femmes doivent apprendre à se débrouiller seules, car les hommes ont les uns après les autres quitté cette région pour une vie meilleure.
Les mères déguisent leurs filles en garçons ou les enlaidissent pour leur éviter de tomber dans les griffes des cartels qui les « volent ».
"Dans le Guerrero, ce sont la chaleur, les iguanes, les araignées et les scorpions qui font la loi. La vie ne vaut rien du tout".
.
Mais Ladydi et ses amies essaient de vivre néanmoins, et ne perdent jamais l'espoir d'un meilleur destin.
Prières pour celles qui furent volées, écrit dans une langue brûlante et charnelle, est une histoire inoubliable d'amitié, de famille et de courage.
Un roman haletant au style âpre, cru et glaçant!
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Ladydi nous parle à travers ce roman de la condition des femmes dans les montagnes du Guerrero. Elles vivent de façon très difficile: les maris et pères partent et tentent leurs chances aux États-Unis pendant que leurs femmes attendent et espèrent qu'un jour ils reviennent. Bien souvent ce n'est pas le cas et elles se retrouvent abandonnées sans aucun moyen de subvenir à leurs besoins. C'est ici le cas pour la mère de Ladydi. Au fil du temps, elle tombe dans l'alcool et sa principale obsession est que les trafiquants de drogue ne viennent pas lui prendre sa fille unique. Dans cette région reculée du Mexique, les femmes sont obligées de cacher leurs filles, de les enlaidir voire les travestir pour devenir des petits garçons. C'est une vie douloureuse où le crime fait partie du quotidien. Il ne reste alors que le désespoir et prier, le plus possible, pour quasiment tout. C'est une facette du Mexique que je ne connaissais pas. L'auteur m'a donné une vision de leur vie quotidienne enrichissante et intéressante. On voit qu'elle aime ce pays et qu'elle y est très attachée.

Malgré cela, la narratrice, Ladydi, m'a paru beaucoup trop lisse. Je n'ai pas réussi à accrocher plus que ça avec le personnage principal. Je suis donc restée un peu en dehors de l'histoire qu'on me racontait, sans parvenir à entrer complètement dedans. C'est un livre contemporain à lire pour la condition de vie de ces femmes mais il ne faut pas s'attendre à y trouver de grands bouleversements dans l'histoire. J'aurais aimé un peu plus d'action et ce ne fut pas le cas.
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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Je suis tombée sur ce livre par hasard et le thème m'a interpellé.
L'auteur dénonce la pauvreté, le machisme et les injustices de la société mexicaine en nous contant le quotidien d'une fillette qui grandit tant bien que mal dans ce contexte.Parce qu'elle est née fille, elle risque d'être volée et doit donc se travestir et vivre cachée. Je n'avais jamais rien lu sur le sujet, il est rare qu'un roman parlant des cartels mexicain se focalise sur le point de vue des femmes et des enfants.
J'ai beaucoup aimé la 1ére partie du roman où la narratrice et ses amies sont des fillettes. le ton est très crédible, les filles sont touchantes, la misère perçue et racontée par une enfant rend le récit dur et terrifiant. le livre se lit très facilement malgré certains passages décousus.Le style d'écriture est direct et fluide.
La seconde partie (l'adolescence des filles) m'a semblé brouillonne et bâclée, le ton détaché du roman a commencé à me déranger, autant dans la 1ére partie il crédibilisait l'histoire, autant dans la seconde il m'a empêché d'avoir de l'empathie pour l'héroïne. Sans être un ouvrage militant ou féministe, le livre prône l'amitié et la solidarité féminine, c'est la morale que je retiendrais de cette histoire.
Un roman intéressant et facile à lire sur un sujet sensible et méconnu.
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Mexique. Perdu au beau milieu de nulle part, un village peuplé de femmes et d'enfants. Les hommes sont partis tenter leur chance en Amérique ou dans les cartels de drogue. Les petites et les jeunes filles se cachent pour échapper aux gangs qui viennent parfois dans le village pour s'approvisionner en chair fraîche…
Au milieu de tout ça, Ladydi. Cette adolescente porte un regard lucide sur le monde : son père adultère est parti aux States, sa mère au caractère variant est alcoolique, sa meilleure amie est sa demi-soeur et la plus jolie fille du village est revenue de son enlèvement avec l'esprit dérangé.

L'atmosphère de ce roman est particulière, lourde. Les insectes et la vermine sont omniprésents, ce qui crée un sentiment d'insécurité, presque dérisoire au vu des réels dangers que côtoie Ladydi.

J'ai attendu un peu vain de voir où le roman allait nous mener. J'aime quand un récit est structuré et ici, je n'ai assisté qu'à une succession d'actions sans en comprendre la finalité, sans ressentir autre chose qu'une grande compassion pour les femmes de ce roman, notamment dans la deuxième partie, bien différente du début.
Je relirai sans doute ce livre dans plusieurs années, pour porter dessus un nouveau regard…
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Plongée en apnée dans le Guerrero, un état du Mexique où règnent les barons de la drogue. Les hommes ont déserté les villages, enrôlés par les cartels ou enfuis vers les Etats-Unis, les femmes sont soumises à la terreur. Ladydi, Paula, Estefani et Maria, quatre adolescentes, sont obligées de s'enlaidir et de se travestir en garçon pour tenter d'échapper aux enlèvements des cartels. Oubliées de tous, isolées dans un environnement rude, elles tentent tant bien que mal d'échapper à un destin tragique. L'écriture est âpre, dense, à l'image de la violence subie par les femmes. Témoignage poignant sur une réalité méconnue de la société mexicaine.
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Je suis mitigée sur ce livre. L'histoire est des plus agréables à lire même si ce n'est pas jojo, mais niveau écriture là je suis par contre plus partagée. Il y a quelques répétitions qui sont un peu soûlantes et qui gâchent le plaisir de la lecture, et de plus, parfois, l'écriture est trop irrégulière pour vraiment transporter le lecteur dans cet enfer du Guerrero, ce qui est dommage car parfois on frôle des images très fortes servies par une écriture des plus sublimes.

Pour en revenir à l'histoire j'ai été là par contre un peu plus transportée, bien qu'elle ne soit pas à tomber par terre, j'ai été surprise par son contenu, puisqu'elle est assez choquante, car ici il est question de vol de femme, mais aussi de drogue, d'injustice, de machisme, d'abandon, de misère… Un quotidien dur à vivre, qui est un combat permanent pour la survie, que je n'ai pas pu m'empêcher de suivre avec une once de révolte. Comment ne peut-il pas en être autrement, quand la population est trahie par ses administrations, victime d'une justice expéditive, et victime des narcotrafiquants ?

Cela dit, malgré ces durs sujets, il ne faut pas non plus s'attendre à des descriptions terribles. Jennifer Clement reste assez en surface, laisse deviner les traitements, mais ne va pas dans le choc, et c'est peut-être finalement un bémol, car le fait qu'elle garde ses distances avec l'histoire fait que ça manque un peu de saveur ; surtout que l'écriture est un peu lente et répétitive, puis parfois pas toujours intéressante faut dire, comme quand la narratrice raconte des anecdotes par exemple. C'est sans doute un peu choquant ce que je dis, le sujet est trop grave pour dire cela, mais ça sonnait superficiel tout de même.

Heureusement cependant que les personnages rattrapent cela.

En fait surtout la mère de Ladydi qui est pour moi le personnage le plus fascinant de l'histoire. A titre d'exemple elle appelle sa fille Ladydi par vengeance des infidélités de son mari, fallait le faire !? Et même si ce n'est pas le personnage principal de cette histoire, cette femme qui renferme la haine, l'espoir, l'amour, la colère en elle, qui est faite de tout, m'a laissée bouche bée. Car malgré ses attentes déçues, elle n'en reste pas moins courageuse et affectueuse. Bien plus que Ladydi pour moi cette femme est le personnage de ce roman. Celle qui donne la vie à ce livre, Ladydi paraît fade à côté, banale, et ce même si c'est le personnage à qui tout arrive.

En résumé ce n'est pas le livre de l'année et une lecture formidable, je m'attendais à mieux, mais ça se lit bien. Maintenant une question me reste, où s'arrête la réalité et où commence le mythe ?

Merci aux éditions Flammarion et Babelio.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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