Pierre trouvait, parfois, qu’il manquait de compassion envers les familles des victimes.
Non pas que l’homme manquât de cœur. Il savait quelle souffrance c’était de perdre un être cher. Il avait, cependant, une autre vision des choses. Pour lui, plus vite il arriverait à coincer le meurtrier de Valentine Daudet, plus vite sa sœur pourrait faire son deuil.
Elle n’était pas différente de ses camarades. Elle avait été attirée par le rococo de la boîte de nuit : les moulures dorées, les rideaux de velours rouges et noirs et les fauteuils excentriques. À croire qu’elle se trouvait dans un film de vampires de série B. Elle aurait pu y penser si la musique n’était pas l’un des derniers titres d’électro.
Il lui arrivait de prier, parfois, lorsqu’un sursaut de spiritualité revenait à la charge, mais c’était plutôt rare. La seule chose qu’il respectait dans sa religion, c’était bien la consommation halal et l’absence de porc dans son régime alimentaire. Il devait le reconnaître, cela relevait plus d’une habitude que d’une véritable volonté.
Elle ment comme un arracheur de dents. Tout ce qu’elle nous a dit n’était qu’un mensonge. Elle terrifie ses employées. Elle n’aurait pas donné un jour de congé à Clémence Daudet, même si celle-ci avait été sur son lit de mort.
Il était pourtant rare d’assister à des suicides. Il leur arrivait, néanmoins, de temps en temps, de découvrir un homme ou une femme capable de trouver, par on ne savait quelle ruse ou quelle force, la mort.