Qu'est-ce que le but? Un cheminement dont l'errance orientée permet de savourer la finalité de la quête. Une raison d'être qui confine au suprême lorsque l'objectif transcende nos émotions. Un Graal peut-être jamais atteint qui conduit pourtant notre existence. Le perdre, c'est se perdre un peu.
La routine est un leurre dangereux qui fait se focaliser sur des besoins nécessaires mais réducteurs.
Qu'est-ce que le but? Un cheminement dont l'errance orientée permet de savourer la finalité de la quête. Une raison d'être qui confine au suprême lorsque l'objectif transcende nos émotions. Un Graal peut-être jamais atteint qui conduit pourtant notre existence. Le perdre, c'est se perdre un peu.
Les périodes de la journée, les couleurs visuelles et sonores, les intensités...Toute la jungle s' est mise au diapason de l' éternel recommencement des saisons. Une fascination qui me distrait. Plus les conditions deviennent violentes, plus je dois quêter ces instants : cette magie qui surgit à tout moment mais que je ne sais pas encore toujours voir.
La bruine cesse alors que le soleil commence à s'étirer pour se coucher en dessinant un arc-en-ciel au-dessus du fleuve, comme une arche d'honneur pour le sublimer. Les lumières ondoyantes sur les eaux du fleuve racontent mille histoires d'un conte féerique universel.
Et puis soudain, au passage d'une bruine d'eau dansante sous les bourrasques, un arc-en-ciel fugitif ou un rayon de soleil déchire les nuages pour poser son doigt lumineux sur un groupe d'arbres, une vague ou un rocher noir, comme pour indiquer vers où doit se porter le regard.
Qu'est-ce que le temps? Il se précipite et il s'écoule, il s'étire, se perd, il crée et il détruit. On lui prête tout alors qu'il est impalpable. A l'instant où je parviens à le définir, il est déjà trop tard. Il est passé. Je suis envoûté par cette perception du temps.
La montée en puissance de l' intelligence artificielle et du transhumanisme ne va pas vraiment arranger le développement de notre cerveau, avec leurs merveilleuses promesses autant que leurs risques de dérive : ils vont aussi nous soumettre à de nouveaux défis et peurs encore inconnus jusqu' à ce jour. Notre seule ressource restera notre capacité à faire évoluer au mieux nos aptitudes cognitives.
A vitesse humaine, sans créer de bruits ou si peu, je me fonds dans les paysages en les découvrant au coeur de leur réalité. J' en comprends mieux l' ampleur, les influences, les volumes. La fatigue des heures de progression efface petit à petit les pensées, les réflexions trop construites, les volontés de maîtrise. Elle autorise des perceptions qui transfigurent les lieux, où le ressenti de très nombreux sens oubliés retrouve sa place. Je ne vois plus le monde : il est devenu sensation.
Comme au sein d' un orchestre aux mille instruments, on devient capable d' isoler chacun d' entre eux et d' en saisir les subtilités. Une forme de pleine conscience qui transcende nos capacités. Je chéris ces sensations, bien que j' en connaisse les risques.
C' est l' équilibre ténu qu' il faut savoir trouver. Chercher la transfiguration sans perdre la vigilance indispensable à la sécurité, plus encore en solitaire : je suis en train d' approcher cet état dans le désert.
La routine est un leurre dangereux qui fait se focaliser sur des besoins nécessaires mais réducteurs. Je ne peux rien changer aux conditions. Mais je peux modifier mes paradigmes. Rompre avec les évidences. M’accorder un shoot de plaisir. Je n’ai pas encore trouvé meilleur dopant. Il ne se transporte pas en bouteille et aucune seringue ne saurait me l’inoculer. Mais sans lui je regarde le monde par le mauvais côté du télescope.