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Citations sur Un hiver avec Baudelaire (32)

Philippe scrute le visage de sa fille, sourit à son regard brillant d’impatience. Les enfants aiment qu’on leur raconte la même histoire. La trame, balisée maintes fois, les berce et les enveloppe comme un édredon épais et rassurant.
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"Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur!"
Charles Baudelaire, Les bons chiens
Le Spleen de Paris
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L’avenir se vit au présent. Un présent qui ne se conjugue pas. Ou uniquement au mode infinitif. Parce que aujourd’hui ressemble à hier, et demain à aujourd’hui.
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Il était une fois dans des temps très anciens, un jeune homme et une jeune femme. Ils s'aimaient, mais appartenaient à deux tribus ennemies. Ils ne pouvaient se retrouver qu'à la nuit tombée. A cette époque, les étoiles n'existaient pas encore. La nuit était le territoire où les dieux et les esprits des enfers se livraient une guerre farouche. Le soir, tout le monde rentrait chez soi et n'en sortait qu'à l'aube levée. Tout le monde, sauf ce jeune homme et cette jeune femme. Leur bonheur était tel que, lorsqu'ils étaient ensemble, leurs corps devenaient lumineux, et cette lumière troublait l'obscurité et les plans des luttes divines. Les puissances célestes et les forces souterraines décrétèrent une trêve exceptionnelle. Elles décidèrent de s'allier pour capturer les deux amoureux. Elles les séparèrent. Le jeune homme fut emprisonné dans le ciel et dans la nuit, et la jeune fille fut condamnée à ne vivre que sur la terre et dans la lumière du jour. Le jeune homme pleura tellement que ses larmes percèrent le rideau nocturne de petits accrocs scintillants qui devinrent les étoiles. Par ces brèches étincelantes, il scrutait sans relâche la surface du globe pour tenter d'apercevoir sa bien-aimée. Celle-ci se levait avec l'aurore et, pendant les quelques minutes où les étoiles s'effacent lentement de la pâleur du ciel, elle fixait à s'en étourdir, sans jamais ciller, les mille yeux de son amoureux. Ses pleurs inondaient alors le monde d'une fine pellicule qu'on appelle aujourd'hui rosée...
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Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !

Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur ! "

(Charles Baudelaire, "Les bons chiens", Le Spleen de Paris)
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Dans les pages "société", un article est consacré à la fermeture des centres d'hébergement pour les SDF. L'auteur du reportage rappelle que la grande majorité ne fonctionne que de novembre à mai. Il pointe, chiffres à l'appui, que contrairement à un a priori tenace, la mortalité des sans-abri est tout aussi élevée en été qu'en hiver. A l'arrivée des beaux jours, ceux qui ont survécu au froid ont en effet épuisé leurs défenses. Et l'alcool, la chaleur, les vêtements inadaptés et la déshydratation viennent encore fragiliser un corps affaibli et usé.
(p. 26)
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« Il y a très longtemps, selon une légende très ancienne, les étoiles n’existaient pas. La nuit, le ciel était
noir comme de l’encre. C’était le territoire des dieux et des esprits malins, interdit aux hommes.
Le crépuscule tombé, plus personne ne sortait de chez soi, car une guerre farouche faisait rage entre les puissances du ciel et celles des enfers. Personne, à l’exception d’un jeune homme et d’une jeune fille. Ils
s’aimaient, mais appartenaient à deux villages ennemis. Lorsqu’ils étaient ensemble, leur bonheur était tel
qu’ils devenaient lumineux, et cette lumière troublait l’obscurité et les plans des luttes divines. Une trêve
exceptionnelle fut décrétée entre les forces célestes et les forces souterraines. Elles s’allièrent pour capturer
les deux amoureux. Elles les séparèrent. Le jeune homme fut emprisonné dans le ciel et la nuit ; la jeune
fille condamnée à ne vivre que sur la terre et dans le jour. Le jeune homme pleura tellement que ses larmes
percèrent le rideau nocturne de petits accrocs scintillants qui devinrent les étoiles. Par ces brèches étincelantes, il scrutait sans relâche la surface du globe pour tenter d’apercevoir sa bien-aimée. Celle-ci se levait
avec l’aurore et, pendant les quelques minutes où les étoiles s’effacent lentement de la pâleur du ciel, elle
fixait à s’en étourdir, sans jamais ciller, les mille yeux de son amoureux. Ses pleurs inondaient alors le monde
d’une fine pellicule qu’on appelle aujourd’hui la rosée. »
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À eux, pour qu'on ne les regarde plus sans les voir.
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- J'ai appelé ta mère.
Philippe manque de s'étouffer.
- Je l'ai rassurée. On laisse pas une mère dans le souci.
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(à propos des SDF)

L'avenir se vit au présent. Un présent qui ne se conjugue pas. Ou uniquement au mode infinitif. Parce que aujourd'hui ressemble à hier, et demain à aujourd'hui.
Manger. Dormir. Boire. Rester propre. Emmaüs. Mendier. Regarder la date sur la une des journaux. Penser à Claire.
Marcher. Lavomatique. Dormir. Uriner. Compter les jours. Manger. Restos du Coeur.
Trouver des vêtements. Secours catholique. Marcher. Déféquer. Faire la manche.
Rester digne. Ne pas devenir fou. Uriner. Compter les jours.
Boire. Lavomatique. Mendier. Penser à Claire. Dormir. Se laver. Regarder la date sur la une des journaux.
Dormir. Rester propre. Déféquer. Ne pas mourir. Changer de chaussures.
Rester digne. Mendier. Ne pas lâcher. Manger. Boire. Dormir. Rester en vie. Penser à Claire. Vivre. Survivre.
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