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Citations sur Un hiver avec Baudelaire (32)

Des fenêtres entrouvertes s'enfuient les bruits de ces vies qui se frôlent tous les jours sans se rencontrer. Ils s'échappent en spirales désordonnées, tourbillonnent un instant au-dessus du bitume et montent dans le ciel se mêler à la rumeur lointaine et étranglée de la ville.
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[au chômage et SDF depuis un mois]
- J'ai honte, tu sais... J'ai tellement honte... Je prends plus ma mère au téléphone... La pauvre, ça la tuerait... Et ça fait même deux semaines que j'ose pas téléphoner à ma fille, alors que je lui avais promis de l'appeler tous les soirs pour lui raconter une histoire... T'imagines, ma princesse...
(p. 100)
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Parfois le ton monte [entre SDF] :
- N'empêche que si y avait pas tous ces étrangers, là... dit l'un.
- Arrête tes conneries ! réplique Serge. Regarde Mustapha, continue-t-il en désignant l'un de leurs compagnons de table, il est né en France, il est aussi français que toi et moi...
- Oui, d'accord, mais je te parle des "autres"...
- Quoi les "autres" ? Quels "autres" ?
- Ben, tous les autres, là... Tous ceux qui viennent ici pour la Sécu, le Rémi et tout...
- Et alors, à qui la faute ? T'es bien content de le toucher toi aussi, le "Rémi", comme tu dis... Et puis tu ferais quoi, toi, à leur place ?
La discussion est vive, mais finit dans un éclat de rire :
- T'es d'où, toi, d'abord ? lui demande Serge.
- De l'Est.
- Et où dans l'Est ? C'est vague et grand, l'Est...
- Strasbourg.
- Et voilà, dit-il en prenant la tablée à partie, un salopard d'immigré de Boche !
(p. 223)
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Tout continue et recommence sans cesse, différent et pourtant à l'exact identique. Mendier. Dormir. Se laver. La date des journaux. Déféquer. Bouffer. Boire. Dormir. Rester propre. Penser à Claire. Ne pas crever. (...) Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin.
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Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin.
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"Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin".

"La plupart sont assis à la même table que la veille, regroupés par familles de misères comme autant de bouquets fanés."

"Quand ils se couchent enfin, Philippe ouvre son duvet et Baudelaire vient se blottir contre lui. Lorsque le ciel est dégagé, il lui raconte l'histoire du prince des étoiles et de la princesse Aurore."

"Ses pleurs inondaient alors le monde d'une fine pellicule qu'on appelle aujourd'hui rosée ......."
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"Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !
Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur!"
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- Excusez-moi madame, il me manque un euro pour pouvoir manger... Excusez-moi monsieur...
Regards aveugles, mouvements de tête négatifs, haussements de sourcils, soupirs agacés, bougonnements, mains levées comme un mur invisible ou une barrière infranchissable.
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À mesure que tombent les différentes épaisseurs de leurs vêtements, apparaissent leurs ventres distendus, leur bras et leurs jambes squelettiques. Le rouge-brun de leur visage, de leur cou, de leurs mains et de leurs pieds tranche avec le blanc chair de poulet du reste de leur corps, strié de veinules vertes et parsemé d'escarres.
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Une bonne partie des pensionnaires est déjà là. La plupart sont assis à la même table que la veille, regroupés par familles de misère comme autant de bouquet fanés.
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