On refait un voyage, un rêve, un plat de pâtes au pesto, pas une vie. Au mieux, on franchit l'abîme et on poursuit son existence là où elle s'est arrêtée. On comble le néant, chacun à sa façon, on tente de ne pas s'y noyer et de savourer chaque goulée d'oxygène permettant de garder la tête hors de l'eau. Un jour enfin, on reprend la route, espérant secrètement qu'elle ressemblera désormais à un large boulevard bien droit, bordé de peupliers. Aucune marche arrière possible.
Alice , nous sommes trop vieux pour croire aux contes de fées , mais trop jeunes pour nous enterrer dans nos habitudes .
Tu m'as appris à rêver , mais c'est douloureux les rêves qui ne prennent jamais vie .Marre d'attendre et d'espérer qu'un jour , peut - être , le goût de l'absence me déserte .
Centenaire, à quoi bon ? Serais-je capable de vivre sans rêver ? Et si c’était cela, le début de la vieillesse : accepter de ne plus rêver et attendre ?
Toi et moi nous le savons : un chagrin d’amour ne tue pas, même si on le souhaite de toute notre force. La vie trouve toujours le chemin pour nous ramener à elle.
L’homme-bonbon.
"Le premier se déguste comme une friandise, d'où son nom. Une fois l'emballage ôté et le bonbon consommé, il ne reste pas grand-chose. Du léger, du tendre, du doux, un arrière-goût, voire rien. Ou si peu que la mémoire en garde un souvenir pastel et gentil, parfois même vaguement ennuyeux. Vous comprenez ce que je veux dire par là?"
L’homme-perle
"Qu'il soit père, mari, frère, amant, poursuit Gisèle, l'homme-perle laisse en nous une trace indélébile, et celle-ci nous habite pour toujours, au-delà de l'amour, du plaisir, des blessures ou de la tristesse. De la mort aussi. Peu importe que nous ayons eu mal à en crever, cet homme nous a fait grandir, a grandi en nous, avec nous. Il devait croiser notre route. une évidence, un cadeau de la vie. Le karma, diront certains. Il nous a laissé une empreinte. C'est important, l'empreinte. vous comprenez ce que j'essaie d'expliquer, Lucie?"
Tu m’as appris à rêver ; mais c’est douloureux, les rêves qui ne prennent jamais vie.
Lucie se sent un peu comme une superbe résidence secondaire sans jardin à la campagne. Jolie, mais inutile.
La Folie. Douce folie. Aimer à la folie. Être folle, fol dingue, folle à lier. Ce mot, elle l’apprécie de plus en plus, et Juliette se met à regretter d’avoir attendu tant d’années pour en comprendre pleinement le sens.
Ecrire c’est sa façon de voyager. Son antioxydant lui permettant, depuis des années, de s’inventer mille vies et de se couler dans la sienne avec la certitude que demain elle pourra être institutrice, femme d'affaires ou princesse en pantoufles de vair.