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sur 329 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle lecture ! Cette femme, cette mère, qui a noyé ses deux petites filles dans son bain et dont on va suivre le procès. La question n'est pas de savoir si elle est coupable, elle l'est, mais de comprendre comment elle en est arrivée à ce geste glaçant. Clelia, enquêtrice de personnalités va chercher a « expliquer » cet acte.

Cette lecture m'a marquée et beaucoup touchée. de deux femmes que j'ai détesté, j'ai fini le livre en ayant de la compassion pour l'une, et de la curiosité pour l'autre.

J'ai détesté cette mère, parce que en tant que maman, je ne m'explique pas son geste. Je pense à cette femme chaque fois que je donne le bain à ma fille. Malgré tout, son histoire et le récit la rend touchante et presque attachante.

Clelia quant à elle m'a insupporté durant toute ma lecture, et pourtant j'ai très envie de la retrouver dans une autre enquête pour comprendre ce qu'elle a vécu.

La plume de l'auteure est incisive et addictive. Ce récit ne vous laissera pas indifférent c'est certains !
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Rosine Delsaux est une femme, une compagne, une amie, une mère parfaite. Pourtant, un jour, à l'heure du bain, elle noie ses deux filles. Tous s'interrogent : comment a-t-elle pu commettre ce geste irréparable ? Rosine, elle, ne donne aucune explication tangible à son acte, et elle ne cesse de répéter qu'elle est un monstre. Mais on ne tue pas ses enfants par hasard. C'est en tout cas ce dont Clélia, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux de Paris, est persuadée. Forte de cette conviction, elle va chercher ce qui dans la vie de Rosine a pu mener à ce crime.

Grand prix 2021 de la littérature policière.

6 juin 2018. Il est 20h. Comme chaque jour, Rosine donne les bains a ses filles: Manon, 6 ans, et Chloé, 4 ans. Sauf qu'aujourd'hui, Nicolas lui a dit qu'il souhaitait réfléchir. Juste ça: il souhaite réfléchir. C'est vrai, quoi, il a juste 25 ans. Il a beau aimer Rosine, s'engager avec elle signifie aussi devenir le beau-père de deux jeunes enfants. C'est là que Rosine bascule: l'une après l'autre, elle noie ses filles dans l'eau du bain.


Sandrine Cohen est comédienne, réalisatrice, autrice. Ce roman découle directement d'une suite de trois documentaires de Sandrine Cohen (Le mystère de Manuela Calo, Meurtre devant un club échangiste et Une grand-mère assassinée) qui ont donné les bases de l'histoire de Rosine. Notamment Une grand-mère assassinée, dont l'assassin donne vie à l'un des personnages apparaissant en toile de fond de Rosine une criminelle ordinaire. Dans la démarche aussi, puisque le reportage s'attache à faire ressortir ce qui, dans l'histoire d'Anthony Paga, l'a amené à commettre l'irréparable.

Ce qui donne un texte fort. Rosine reste quand même le récit d'un double infanticide, sans raison apparente, si ce n'est de ne pas perdre son compagnon. C'est le postulat de départ: Rosine sacrifie ses filles parce qu'elles sont un obstacle à sa relation avec Nicolas.

C'est là qu'intervient Clélia, enquêtrice de personnalité et de moralité. Elle va tout mettre en oeuvre pour découvrir ce qui a fait qu'à cet instant-là, Rosine est devenue une criminelle. Parce que Rosine est décrite comme une mère parfaite, une épouse parfaite, une fille parfaite, une amie parfaite. Une très jolie façade. Clélia va aller gratter le vernis pour révéler les failles, parce que Rosine n'est pas passée à l'acte comme ça, tout d'un coup. Alors malgré Rosine, malgré les empêcheurs de tourner en rond, Clélia va révéler qui est vraiment Rosine, et ce qui dans son passé l'a faite basculer à l'instant T. Clélia va dévoiler la Rosine « endormie », celle que personne ne connaît, même pas Rosine elle-même…

C'est un roman puissant, qui raconte beaucoup de choses. Comme le fait qu'on ne bascule pas dans le crime par hasard, même si ce n'est pas évident au départ. Comme le fait que les « monstres », les coupables, ne sont pas toujours ceux que l'on croit, et pas forcément les plus évidents. Comme le fait de faire taire les traumatismes, de cacher les secrets de famille. Comme l'incidence des non-dits sur les générations successives. Entre autres…

Rosine est une « héroïne » magnifique, douce et fragile. Elle fait face aux conséquences de ses actes sans chercher à s'en dédouaner. le personnage de Clélia est également très fort : brillante, droite, humaine, explosive et bourrée de failles elle aussi. C'est ce qui la rend aussi pugnace. Elle ne lâche rien, et va obliger Rosine à aller chercher en elle ce qu'elle a enfoui dans son inconscient. Elle va démontrer que si Rosine est bien coupable de son crime, elle n'en est pas pour autant la seule responsable.

Un roman impossible à lâcher, très efficace. Un style franc et direct, sans fioritures ni concessions. Une réflexion très intéressante sur la culpabilité, le cheminement qui mène au passage à l'acte, le système judiciaire et carcéral.
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Rosine, une criminelle ordinaire est un Polar d'une noirceur extrême. Remportant le Grand prix de la littérature policière, ce roman est une plongée dans le plus terrible des actes criminels : un infanticide ou plutôt un double. Je sors de cette lecture avec le coeur en vrac. Pour cause : j'ai littéralement fondu en larmes. Dans ce roman sombre et glacial, il y a Rosine. Rosine, c'est l'incarnation parfaite de la femme, l'amie, la mère. Cependant, un soir, elle noie délibérément ses deux petites filles Chloé (4 ans) et Manon (6 ans). Comment vous dire ? Mon émotion a été mise sans dessus-dessous. Premier point déroutant : ma seconde fille a 4 ans et se prénomme Chloé... Mon autre fille a 6 ans... Alors déjà, mon coeur de maman saigne, mais là c'était encore plus terrible. Il y a les détails de cet infanticide, alors il faut vous dire qu'il faut s'accrocher. Rosine s'incrimine, avoue, demande pardon. Entre alors Isaac, Samuel et Clélia. Clélia doit comprendre comment une femme, une mère d'apparence parfaite peut commettre une telle horreur. Clélia est une tête brûlée. Elle a un passé mystérieux, enchaîne les whisky et les hommes et on devine entre les lignes qu'il y a eus un événement terrible dans son passé. Isaac sauve les fesses de celle-ci, la protège. À travers l'enquête de Clélia, la machine est en route. Une étude psychologique prend forme, un secret aussi nauséabond que l'acte de Rosine se dévoile. Mais... Notre intime conviction, peut-elle faire la part des choses ? Ce roman d'une profonde noirceur ne possède aucun chapitre. Il est donc difficile de s'arrêter. La plume de Sandrine Cohen est fluide, acérée et addictive. L'auteure concentre son récit sur l'aspect judiciaire et psychologique pour finir sur une plaidoirie et un verdict. Cette lecture est lourde en contenu et en atmosphère. Elle me choque, bouscule mon coeur de mère. Il y a quelques années un infanticide à eut lieu dans notre pays où là aussi la psychologie de la mère a été mise en avant ainsi que ce qui l'entourait. Rosie, une criminelle ordinaire me rappelle cette tragédie. La question est : le passé familial, peut-il être réellement le fil conducteur de cet horrible crime ? Un sujet bien malheureusement de plus en plus d'actualité que Sandrine Cohen met magistralement en avant. Pour répondre à cette question, je vous laisse découvrir ce roman avec lequel vous ne sortirez pas indemne ! 
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Elle aurait pu m'énerver, Clélia qui ne recule devant rien ni personne. Mais sa détermination à connaître le pourquoi du geste meurtrier de Rosine m'a épatée. Elle ne lâche jamais et c'est tant mieux.

Rosine est une mère, une femme, une amie parfaite. Pourtant, un soir, elle tue ses deux filles. Elle les noie. Elle culpabilise, elle dit qu'elle est un monstre. Clélia, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux, n'y croit pas. Il y a forcément quelque chose dans l'histoire de Rosine qui a «permis» ce crime.

Avec l'aide de Rosine, Clélia va rechercher quoi.

Ce roman noir est une quête d'explication dans les méandres de la famille : qu'est-ce qui a été refoulé, oublié et que Rosine met tragiquement en lumière.

J'ai aimé cette introspection qui est venue résonner avec ma propre histoire familiale.

J'ai failli casser la tête au père de Rosine qui ne veut rien lâcher, même devant l'évidence (mais bon, ça se comprend : si il admet la vérité, son monde idyllique s'écroule).

J'ai eu du mal à suivre le rapport de Clélia avec Isaac, et j'aurais aimé que Samuel apparaisse plus souvent dans le récit.

J'ai aimé la petite phrase répétée : Juger, c'est comprendre. Et il faut parfois remonter dans la généalogie pas toujours reluisante pour comprendre l'origine d'un crime.

J'espère retrouver Clélia dans une prochaine enquête de personnalité.

L'image que je retiendrai :

Celle des scènes de sexe assez torrides avec Cédric.
Lien : https://alexmotamots.fr/rosi..
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Une histoire glaçante d'infanticide. Un style cash. Un livre fort, porté par une plume acérée qui nous transporte dans les méandres glauques d'une justice d'Assises qui pour juger voudrait se limiter au simple constat des faits.
Comprendre avant de condamner. L'héroïne nous offre une bouffée d'oxygène et une leçon d'humanité. Bravo à l'auteure pour ce superbe livre..!
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Sandrine Cohen peint un récitant poignant dont les héroïnes sont de feu et verrr.
Une pelote de laine dont on tire un fil, une vrille qui s'enfonce dans les profondeurs, un labyrinthe qui nous happe, une idée fixe qui revient encore et encore, des portes que l'on ouvre sur des enfilades d'autres portes, un jeu de miroirs qui se renvoient des images à l'infini jusqu'à les déformer. Voilà vers quoi le style de Sandrine Cohen m'a menée, sur un fil entre ombre et lumière.
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Ayant été confronté à un drame aussi tragique dans mon quartier en 2017, (Une jeune femme a mis fin à la vie de ses deux jeunes enfants) j'appréhendais cette lecture, après avoir lu quelques lignes de la quatrième de couverture. Je me souviens encore de la marche blanche qui avait été organisée, en souvenir de ces enfants. Dans l'impossibilité de marcher cette année là, j'avais partagé leurs émotions douloureuses du haut de mon balcon. Il y a quelques semaines, cette femme a été jugée et a écopé de trente années d'emprisonnement.

Bien évidemment, dans ce polar, le drame ne nous est pas épargné, mais l'histoire est centrée sur l'enquête de Clèlia qui tente à démontrer que derrière cet acte se cachent de terribles secrets qui ont conduit cette mère à commettre l'innommable, sans être prémédité mais malheureusement inévitable.

Elle veut comprendre et prouver que Rosine n'est pas la seule responsable, même si rien n'excusera son horrible geste.

Pour elle, seul un traumatisme a pu amener cette femme à tuer ses enfants, elle ira jusqu'au bout pour trouver ce qui a déclenché cette folie meurtrière.

Elle a beau être une enquêtrice hors paire, sa mauvaise réputation liée à son comportement borderline la précède et ne lui facilite pas la tâche, elle n'hésite pas à sortir des limites autorisées pour réussir à prouver que son intuition ne la trompe pas. Si son attitude et son humour au premier degré ne plaisent guère à sa hiérarchie, elles apportent à cette histoire dramatique un peu de légèreté et permet de poursuivre la lecture avec moins d'appréhension car faut bien le reconnaître, elle m'a plus cette nana au caractère bien trempé et je me suis très vite attachée à elle.

Si Rosine, la coupable est une femme ordinaire, ce polar est loin de l'être. Sandrine Cohen nous confronte à l'impensable, donner une deuxième chance à une criminelle en nous prouvant par l'intermédiaire de son enquêtrice qu'elle avait des circonstances atténuantes en nous le démontrant pas après pas en explorant les mécanismes du passage à l'acte.

Contre toutes attentes, ce polar est vraiment une belle découverte, et je suis persuadée qu'il plaira à tous les fan de la série MINDHUNTER.

Ce serait dommage de passer à côté…

Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress lien ci-dessous :
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Autant vous prévenir tout de suite, côté style, on est plus sur du Despentes que sur du Sagan. 👀 Brut de décoffrage, avec des coups de "points" crachés du fond des tripes, plutôt qu'un émincé de "virgules" en évasion de l'âme. C'est la seule chose à soupeser avant de décider de plonger ou non dans ces pages. Parce que si vous encaissez bien les mots, tous les mots, même les GROS, alors le voyage va être mémorable et décoiffant, vraiment pas aussi ordinaire que ne le suggère le titre. Dans ce roman, la question n'est pas de savoir qui mais de savoir pourquoi. Il s'agit là de prendre le Noir à l'envers, à l'endroit du bon sens. Notons qu'il y a différents types de romans noirs : ceux dont on ressort l'humeur un peu sombre, et ceux lumineux que l'on quitte éclairé-e-s. En refermant les pages de Rosine, je me sens éblouie pour tout vous dire. Personnages à la psychologie fouillée, une écriture ciselée, une histoire sans raccourcis faciles. Et une héroïne marquante, Clélia, que j'espère bien retrouver très vite pour obtenir les clés de son passé à elle, cette fois. Bref, si vous êtes de taille, il faut foncer. le sujet du roman pourrait vous faire hésiter. C'est cette hésitation-là que Sandrine Cohen réussit somptueusement à dompter. Alors laissez-vous faire, vous êtes entre de très bonnes mains !
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Quand son compagnon lui annonce vouloir la quitter, Rosine, qui donnait le bain à ses deux petites filles de 4 et 6 ans, entre dans une sorte d'absence à elle-même et noie ses deux enfants. Puis la conscience lui revient et Rosine hurle sa douleur et réclame la plus lourde peine
Que s'est-il passé pour que cette mère profondément aimante ait agi contre ses sentiments? Alors que le procureur général et le public se déchaînent contre elle, Clélia Rivoire, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux, veut découvrir les raisons profondes d' un tel acte. Douée d'une belle intuition , elle est pourtant rejetée par le milieu judiciaire en raison de son impulsivité et de sonp manque de concessions. Seul Isaac son mentor reconnaît ses dons tout en lui imposant certaines limites
Célia va, à coups de boutoir et d'intuition géniale, permettre à Rosine de déterrer la vérité de son passé, une vérité dont la monstruosité dépasse le pensable

Clélia confère à ce roman psychologique une tension et une vivacité qui lui sont propres, c'est donc elle qui prend la place centrale (parfois au détriment de Rosine), elle qui refuse de se rallier au tumulte de la condamnation facile pour entendre le cri de Rosine, son désespoir, et sa souffrance
Bien que le procès et surtout la plaidoirie en faveur de Rosine soit d'une pauvreté consternante, ce livre nous rappelle qu'une vraie justice se doit de connaître l'homme bien plutôt que de reposer sur les pré-jugés et les lois
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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Rosine est emprisonnée. Elle a tué ses deux petites filles, en les noyant dans l'eau de leur bain. Mais elle n'explique pas son geste, elle ne le comprend pas.

Clelia Rivoire est enquêtrice de personnalité. Elle veut comprendre pourquoi c'est arrivé, elle veut comprendre le geste de Rosine. Pas l'excuser, mais le comprendre, l'expliquer.

Commence pour la jeune femme une enquête sensible, faite de souvenirs oubliés, de traumatismes enfouis, et de secrets familiaux comme il y en a souvent. Saura-t-elle trouver la faille qui explique le geste de Rosine?

C'est un roman (moins de 300 pages) mais tellement bouleversant.

Le rythme est rapide. On suit celui de Clelia, une personne volontaire, réfléchissant à toute vitesse, mais qui a eu des blessures profondes dans son passé. C'est son raisonnement que l'on lit. Et il est rapide, violent, brutal. Parce qu'elle fait est brutal. Elle donne des coups de pied dans les portes fermées, cherchant à trouver des explications qu'on ne veut pas toujours lui donner.

Elle est aussi très sensible, à certains moments. Elle est capable de s'arrêter pour entendre une peine, un regret. Elle a pour elle un coeur immense qu'elle cache derrière une agressivité de façade.

Sans dentelles, sans fioritures, ce livre nous raconte ce que peut provoquer un traumatisme que l'on enfouit dans sa mémoire, que l'on cache inconsciemment. Et qui peut resurgir à tout moment durant le reste de notre vie.

J'ai été très touchée par ce que je lisais et en même temps secouée par le style du roman.

C'est en tout cas un livre dont on ne ressort pas sans réflexion, sans réflichir sur ceux que l'on croise partout dans notre vie.


Lien : http://au-fil-des-pages.be/
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