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Critique de bdelhausse


Gisèle Halimi fait partie de ces personnes hors norme, qui semblent avoir vécu plusieurs vie. Elle a tracé droit devant et elle a fait L Histoire.

La BD est fort classique, linéaire, factuelle le plus souvent. Elle est tiré du livre d'Annick Cojean, qui connaît donc fort bien le sujet.

Gisèle Halimi va très vite juger injuste la position dans laquelle elle est cantonnée. Une fille en Tunisie dans les années 1920-30, jeune fille à marier, à qui on fait suivre des études pour augmenter son potentiel et pour trouver un "meilleur" mari... ce sont des situations qui vont la révolter et décider de son combat féministe. Elle va cependant débuter sa carrière d'avocate en défendant les militants de l'indépendance en Tunisie et Algérie.

La BD va alors cibler quelques moments, quelques procès parmi les plus emblématiques du combat de Gisèle Halimi. Il y a d'abord le procès de Djamila Boupacha, torturée et violée par les militaires français en Algérie. Il y a ses rencontres, avec Simone de Beauvoir, ou Simone Veil plus tard. Puis arrive le manifeste des 343, ainsi que le procès de Marie-Claire Chevalier pour avortement, ainsi que de sa mère, de l'avorteuse et de deux amies qui ont aidé. Halimi ne s'attaque plus à l'armée française, mais à la loi. Rien ne semble lui faire peur. Ce sont des pages (je suis très fleur bleue) émouvantes, lorsqu'on voit les soutiens reçus. On ne peut pas les citer tous, mais Jacques Monod, Rocard, quelques éminents gynécologues, Françoise Fabian ou Delphine Seyrig, Nadine Trintignant (quand elle ne soutenait pas Depardieu)...

Gisèle Halimi continue avec le procès pour viol avec violences de deux touristes belges, Anne Tonglet et Araceli Castellano. Ce sera pour Halimi l'occasion de se battre pour la liberté de choix de l'orientation sexuelle.

On ne fait pas non plus l'impasse sur des échecs. Comme l'entrée en politique sous Mitterrand dans les années 80, qui reste un bel exercice d'enfumage. Ou la tentative de faire élire des femmes (100 candidates) aux élections législatives de mars 1978.

Quand on lit quelques unes des propositions de Gisèle Halimi lorsqu'elle devient députée, on ne peut qu'être frappé par la modernité des idées et leur côté précurseur. Congé parental alterné rémunéré, suppression du délit d'homosexualité, interdiction de toute incitation au sexisme dans les publications pour la jeunesse, droit pour la femme de transmettre son nom, au moins 25% de candidates aux élections municipales, remboursement complet de l'avortement, fonds de garantie pour les pensions alimentaires... Certaines de ces idées ne sont que très difficilement mises en oeuvre aujourd'hui !

Gislè Halimi a transmis le flambeau comme le signalent les dernières pages. Il y a un héritage Halimi pour continuer le combat, car les acquis sont fragiles comme le montre régulièrement l'actualité.
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