Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps. Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte.
"Ah, tu vois... c'est important. C'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas!" Je l'ai remerciée en lui promettant de l'appeler bientôt. Les mères sont comme ça, elles fonctionnent au malheur.
Ils n'ont pas besoin de t'avoir en permanence sur le dos, a-t-elle dit en me faisant signe de lui donner la serviette. Tu sais comment on élève les enfants? Les élever...Tu as compris le sens de ce mot ? Eh bien, on met beaucoup d'amour et un peu d'eau ! Voilà comment on fait ! Les élever, ce n'est pas tous les jours leur rappeler combien ils sont chiants, combien ils sont ingrats, combien ils sont paresseux, combien ils sont mauvais élèves. Tu veux leur rendre service? lâche-leur les baskets ! parce que, tu veux que je te dise ?
Elle a hésité un instant. Je lui ai fait oui de la tête.
- tu es inapte à être père !
(p 148)
Paul est notre fils aîné. Il nous déteste par amnésie. Il croit que nous sommes apparus dans sa vie il y a quelques mois pour lui dire de ranger sa chambre et travailler à l’école. Avant il n’y a rien eu. Nous n’avons pas pleuré de joie à sa naissance. Nous n’avons pas cherché son prénom avec excitation. Nous n’avons pas fêté son premier anniversaire et tous ceux qui ont suivi. Nous ne lui avons pas montré la mer. Nous ne lui avons pas appris à faire du vélo. Nous ne lui avons pas torché le derrière. Nous n’avons pas tendu nos mains vers lui quand il a fait ses premiers pas. Nous n’avons pas versé de larmes en l’emmenant pour la première fois à l’école. Nous n’avons pas passé nos samedis à le regarder jouer au football. Nous ne l’avons pas serré dans nos bras. Nous ne l’avons pas porté quand ses petites jambes lui faisaient mal. Nous n’avons pas fait de notre mieux. Non, nous ne sommes pas arrivés le jour de son quinzième anniversaire pour lui dire de ramasser ses mouchoirs et de mettre ses slips dans le bac à linge sale.
Quand on imagine les infimes probabilités qu'il a fallu pour que l'Homme existe, on se dit qu'un tel hasard ne peut avoir eu lieu pour que l'on gaspille nos journées à passer l'aspirateur, trier nos déchets et signer des notes dans les journaux de classe de nos enfants. (p.116)
Le cancer tue les adultes. La connerie a raison des adolescents. C'est elle aussi qui massacre les belles histoires d'amour de leurs parents. (p.15)
L'ennui avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. C'est qu'un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées, écoutent de la mauvaise musique, claquent les portes et ne parlent pus qu'avec des mots de moins de six lettres. (p.14)
Le cancer tue les adultes. La connerie a raison des adolescents. (p. 15)
Pourquoi toujours penser au pire ? Parce qu'on n'a pas le choix. Parce que notre cerveau est fait comme ça. (p. 167)
Aujourd'hui, l'Eglise n'a plus le monopole de la culpabilité. Les psys ont pris le relais. (p. 130)