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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un homme qui fait sa crise de la quarantaine. Il est chauffeur de taxi, il a ses copains, et même un client qui devient son ami. Et puis il se laisse séduire par une beauté de passage, mais il aime la femme de sa vie… Une histoire cent fois racontée ? Oui, sans doute, mais peu importe: j'ai a-do-ré l'ambiance. Lisez, c'est du belge !

Jérôme Colin est un homme de média bien connu en Belgique: journaliste à l'hebdomadaire « Moustique » et animateur sur les chaînes publiques de la RTBF, où on le retrouve dans « Entrez sans frapper » à la radio et « Hep Taxi ! » à la TV. Je l'écoute à la radio et j'aime beaucoup sa voix et son style. J'avais également pris beaucoup de plaisir en assistant au spectacle « Les champs de bataille », dont il est l'auteur (il s'agit d'un monologue d'un père à propos de son fils ado).

J'étais donc curieux de lire « Éviter les péages », rencontré par hasard sur un rayon de bibliothèque. le titre provient de « Osez Joséphine » de Bashung: Marcher sur l'eau / Éviter les péages / Jamais souffrir / Juste faire hennir / Les chevaux du plaisir. Les chansons colorent l'ambiance du récit. L'auteur cite des titres régulièrement, on imagine la radio allumée dans le taxi. On imagine le chauffeur, solitaire dans l'attente du client, ou convoyant un passager qui n'a pas envie de parler. Son esprit vagabonde, il pense à sa vie, au temps qui passe.

De temps en temps, un bout de conversation. Une petite pause pour boire un coup avec les copains, avant de repartir. Et puis là, il croise les yeux d'une belle. Ils passent un peu de temps ensemble. Il est séduit, mais il ne le veut pas, il aime sa femme. Alors quoi ?

En parallèle, il y a ce vieil homme, qu'il embarque un jour et qui devient un client régulier. Ils deviennent amis, presque sans se parler. Un jour, l'homme n'est pas au rendez-vous, alors le chauffeur s'inquiète comme s'il perdait un frère…

Peu importe l'histoire, dans ce petit livre. Ce n'est pas pour l'intrigue que je vous le recommanderais, mais plutôt pour son atmosphère. Je peine à trouver les mots, peut-être parce que le plaisir de lecture de ce livre se ressent sans pouvoir se dire. Je ne pourrais pas mettre en avant une qualité exceptionnelle, mais un je ne sais quoi m'a touché, captivé. J'ai trouvé, vous me comprendrez peut-être, cette sorte de bien-être paisible que l'on peut ressentir dans des moments de mélancolie. Saudade… Vous voyez ?

Enfin bon, essayez, vous verrez !
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Il y a des détails qui comptent... le titre, la 1ère phrase d'un roman ou la dernière. Alors, avec Jérôme Colin, je n'ai pas été déçue ! 
Choisir comme titre de son premier roman « Eviter les péages » - piqué à Bashung, bien sûr - c'était, selon moi, une excellente idée. 
Et, en plus, un début de roman qui m'a fait penser aux paroles d'une chanson de Phil Barney et une dernière phrase idéale... Bref, un premier roman qui m'a plu et m'a donné envie de suivre cet auteur. 

Le thème principal est la crise de la quarantaine et les questionnements qui en découlent, comme l'annonce la 4ème de couverture :
"À partir de quarante ans, la vie est toute tracée. C'est ce qu'il pensait avant de rencontrer Marie un après-midi dans un bar.
Il est chauffeur de taxi, père de trois enfants, marié depuis quinze ans, propriétaire d'une maison avec jardin en périphérie de Bruxelles et sa belle petite vie roulait tranquillement. Jusqu'à ce que Marie lui sourie et lui offre la possibilité d'un nouveau départ.
Ce n'est pas une décision qu'un homme prend facilement. Alors il continue de rouler au son de Bashung, Jeff Buckley et des confidences de ses clients.
Quitter sa femme pour une autre qu'il connaît à peine : il y songe. Rester avec une femme qu'il n'est plus sûr d'aimer : il y songe aussi. En attendant, il s'accroche à son volant et monte le son, espérant trouver dans les paroles de ses chansons préférées la bonne façon d'aimer."

Dans une espèce de "road movie" belge (taximan oblige), Jérôme Colin, qui semble s'être inspiré de son vécu pour nourrir son personnage principal, nous invite à suivre ce dernier dans une véritable remise en question de sa vie et de ses choix. 

Est-ce parce que l'auteur est né en 1974 comme moi ?
Est-ce parce que le protagoniste est un écorché de la vie, hypocondriaque à l'humour cynique et désopilant, en proie à une multitude de doutes ? 
Est-ce parce que la musique occupe une place importante dans la vie du narrateur et lui donne parfois, comme à moi, des réponses à ses questions ?
Est-ce parce que ce livre est nourri de détails et de réflexions qui sonnent justes, et que son personnage principal est particulièrement attachant ? 
En tout cas, je me suis vraiment identifiée à ce personnage ! 

En résumé,  j'ai passé un agréable moment lecture avec ce roman touchant, ni complètement noir, ni trop lumineux, juste sensible, comme son personnage principal d'ailleurs. 

J'ai apprécié l'écriture de Jérôme Colin, élégante et fluide, parfois rude, ironique, mais drôle aussi, et toujours sincère. J'ai retenu de jolies phrases pleines d'humanité et la "bande originale" transcendant chaque page du livre, à l'image de la musique présente à chaque instant de ma vie...
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Cette chronique a été réalisée dans la cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.


Il est chauffeur de taxi à Bruxelles. Il sillonne la ville le soir, rencontre des clients sans vraiment les rencontrer.Il en a un régulier: Henry, vieux monsieur qui ne porte que des chemises à fleurs qu'il embarque chaque vendredi, samedi et dimanche à hauteur du 1243 Boulevard Anspach, à 20:30.
Il l'emmène dans un bar miteux de le rue des Hortensias, à l'autre bout de la ville. Pour le retour, Henry préfère la solitude.

Le reste se sont des courses qui se ressemblent toutes. A peine une sur 100 qui sort du lot.Et encore...Il n'avait pas rêvé cette vie-là.Il voulait être journaliste.
Diplôme en poche, il pensait que sa voie était tracée.Mais, à 23 ans, le premier enfant, pas vraiment programmé. Il fallait un taf. Face à l'urgence de sa situation, il a pris ce qui se présentait, en attendant mieux. Juste le temps de se retourner.Cela fait 15 ans que ça dure.Entre temps, deux autres enfants sont venus. Il s'en est pris pour 30 ans de crédit pour une maison.Parce qu'il en faut bien un pour sa famille.Pour sa femme, Léa, qu'il a follement aimé.Qu'il aime encore...L'aime-t-il seulement encore ?Il ne sait plus.

De cette vie de famille, il ne ressent plus que la routine, les tâches quotidiennes, les corvées...Un nid douillet dans lequel il étouffe.Léa semblent s'y plaire. Lui s'y noie un peu plus chaque jour.

Chaque matin, il dresse l'inventaire des douleurs qui l'assaillent. Cette douleur au testicule droit est-elle le signe d'un cancer? Et cette douleur intercostale qui l'ennuie depuis 12 ans, quel maladie annonce-t-elle ? Et cette raideur dans la nuque?Heureusement, il y a la musique qui l'accompagne partout.
Les souvenirs de concert.
Les chansons.Bashung. Souvenir intense de son dernier concert à l'AB.
Et ces paroles, comme un mantra

Marcher sur l'eau
Éviter les péages
Jamais souffrir
Juste faire hennir les chevaux du plaisir


Un beau programme qu'il s'est ingénié à ne pas respecter.
Les péages, il n'en a pas raté un seul.Il a 38 ans.Il rencontre MarieIl a déjà remarqué cette jolie rousse déjà aperçue dans les cafés de la place Flagey, lorsqu'il traîne avec son ami Benjamin, sans jamais avoir osé l'aborder.Un jour, il se lance.Il lui parle.Elle répond.S'en suivent 3 semaines de passion débridée.Et puis ?Rien. Tout s'arrête.Il ne sait pas quoi faire.

Quitter sa femme ? Tirer un trait sur 16 ans de sa vie ? Tirer un trait sur ses 3 enfants qu'il aime ? Tirer un trait sur une femme qu'il a aimé et qu'il n'est pas sûr de ne plus aimer.Et pourquoi ? Pour une passion éphémère qui ne débouchera peut-être sur rien d'autre qu'une nouvelles routine ? D'autres lave-vaisselle à vider ? D'autres étagères à fixer ? Un autre crédit ?Il ne sait pas.

Quand s'est-il retrouvé, sans le vouloir, sur cet autoroute de la vie, avec ses péages, mais sans chevaux hennissant de plaisir?Il cherche une réponse.Comme si sa vie en dépendait.D'ailleurs, sa vie en dépend.Il doit choisir.Léa ou Marie?Marie ou Léa?Il se raccroche à la musique qui rythme ses journées et ses nuits.Bashung, évidemment.Léonard Cohen.

Et, qui sait ? A Love Supreme de John Coltrane.

L'auteur de ce premier roman, Jérôme Colin est un journaliste culturel belge, connu pour Entrez sans frapper émission culturelle quotidienne sur la Première et comme présentateur d'une des meilleurs émissions d'interviews francophones: Hep taxi, dans laquelle il recueille les confidences de ses invités dans un taxi. Autant dire que le personnage principal de son roman est fortement inspiré de lui-même.
Pour son premier roman, il a pris pour sujet cette crise de la quarantaine, qu'il vient de traverser. Son livre est nourri de détails et de réflexions qui sonnent justes. Puis il y une écriture élégante et fluide qui vous entraîne.Et une bande originale qui transcende chaque page.Évidemment, question de génération et de goûts musicaux, ce livre me parle tout particulièrement.Bashung a l'AB, j'y étais en 2008.Anthem de Leonard Cohen, ma femme me l'a fait découvrir il y a longtemps

There is a crack in everything
That's how the light gets in.

Ça me parle.Son aversion pathologique d'Indochine, un peu moins. Jérôme Colin touche juste. Il a une plume, des idées, de belles références et une grande humanité.Il signe un beau premier livre, touchant et amusant.
Lien : http://chroniqueseclectiques..
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Lecture tendre et triste : un couple qui ne partage plus que le quotidien, les choses pas drôles : les devoirs des enfants, la vaisselle, la lessive, les courses, les obligations familiales, etc.? Er l'amour dans tout ça ? Ou est passée la femme qu il a choisie ? Celle avec qui il a décidé de fonder une famille ? Sont-ils devenus des parents plutôt que des amants ? Et là, la rencontre qu'il ne fallait pas faire lorsque l'on est fragilisé...
Triste constat de la vie de couple, assez déprimant, mais le ton est juste et mélancolique. Ca m'a beaucoup plu, pas de la façon habituelle de ces romans qui me mettent de bonne humeur mais plutôt l'inverse : me dire que je ne dois pas m'endormir sur ma vie et que je dois continuer jusqu'au bout à faire vivre mes rêves.
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Jérôme Colin,je ne le connaissais pas en tant qu'auteur mais plutôt en tant que monsieur "Hep Taxi".

Ce fut une belle découverte qui a ouvert le bal de mes lectures 2016.
Un roman qui sent la crise de la quarantaine , le questionnement existentiel d'un mari/père de famille,qui se demande s'il a choisi la bonne voie.Trop bien rangé? Manque de fun , de fantaisie (notamment côté sexe?)...Puis cette rencontre sensuelle qui chamboule les hormones et quelques neurones au passage...
Parallèlement ,il nous relate ses rencontres au volant de son taxi ,les personnes auxquelles on s'attache,celles qui ne font que passer...

J'ai vraiment apprécié ce bouquin,notamment pour ses références musicales et le côté authentique du personnage qui chavire entre bonhomie et maladresse...

Lien : http://livrecommelair.blogsp..
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On le sait : il vaut mieux prendre les chemins de traverse. Et pourtant, nombreux sommes nous à emprunter l'autoroute et tout ce qui va avec : la facilité de la ligne droite, le tarmac lisse... et les inévitables péages.
Je vous le recommande chaudement, plus particulièrement pour les pages 81 et 83 (ça, c'est du teasing !).
Mais aussi pour Bashung et Coltrane dans le taxi (décidément, Jérôme Colin, n'y a-t-il pas d'autres moyens de locomotion ?).
Au travers du bilan de la quarantaine de ce taximan, j'ai découvert Léa, sa femme, ses enfants, son père décédé avec lequel il monologue au cimetière, Marie, l'amante... beau chemin semé d'orties que l'on délaisse pour reprendre les sentiers battus.
Et puis Henry, le client de 20h30.
Vite lu, bien lu. Rien que l'on ne sache déjà vraiment, mais raconté avec simplicité et panache. Oui, les deux. Et c'est en ça qu'il m'a plu.
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"Eviter les péages", c'est une histoire qui sent le vécu. Jérôme Colin trouve les mots justes pour parler du vide qui peut gagner quelqu'un, de la remise en question de ce qu'il est, de ce qu'il vit, de ses choix.
A travers l'histoire d'amour que vit le héros, on découvre aussi l'immense fossé qu'il peut exister entre la banalité d'une situation très simple, d'une part, et l'immense souffrance qui en résulte, d'autre part.
Je ne suis pas forcément amateur du style cru et un peu vulgaire de l'auteur, mais j'aime malgré tout la simplicité et la sincérité du livre. Si je n'ai pas l'impression d'avoir lu une histoire hors du commun, je garderai en mémoire ce qui, pour moi, ressemble à une confidence d'un homme blessé, qui se répare en partageant une part de lui avec ses lecteurs.
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J'ai eu envie de me plonger dans ce premier roman de Jérôme Colin, après avoir lu le second que j'avais trouvé absolument excellent.

Le style de ce premier roman est tout aussi excellent, rempli d'ironie et de phrases bien senties. Malheureusement, au niveau du fond, même si la majeure partie des éléments sont intéressants, je ne peux m'empêcher de penser, à certains moments, que le premier et le second roman sont le même roman écrit de manière différente, mais avec une focalisation différente. J'ai l'impression que les deux romans racontent la vie d'un homme de quarante ans un peu paumé, qui ne sait pas quoi faire pour avancer dans la vie (dans le premier à cause de son travail, dans le second à cause de son ado), avec son lot de drames et de petits bonheurs, ainsi que ses interrogations sur la vie.

Toutefois, au-delà de cette ressemblance, il ne faut pas oublier que le roman est très bien écrit et très agréable à suivre, jusqu'au dénouement un peu inattendu.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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