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3,52

sur 400 notes
Réservé aux adultes.
Je n'ai pas besoin de mes notes. le livre de Cyril Collard, je l'ai dans la peau, je l'ai vécu, en partie.
Ce furent les années 70-90.
Comme Cyril Collard, j'ai fait de belles études ;
comme Cyril Collard, je suis de la génération Peace and Love ; ce fut plutôt sida and sex, le principe de réalité a dépassé le principe de plaisir ;
comme Cyril Collard, j'avais un sexe à la place du cerveau ;
beaucoup d'autres aussi ; femmes comme hommes ;
même après avoir su que le sida existait, nous voulions, inconsciemment et par consentement mutuel, faire l'amour sans protection, sinon, on ne sent rien !
comme pour Cyril Collard, une femme s'est accrochée à moi, Laura avait Cyril dans la peau ;
pour ma Malbaraise, j'étais "un pied-de-riz" ;
Comme Cyril Collard, j'ai quitté trente fois ma Malbaraise ;
Laura le harcelait au téléphone ;
ma Malbaraise faisait du vaudou : prières à Saint-Expédit et magie noire pour que je revienne ;
Comme Cyril Collard, je me suis raccroché à mon boulot...
.
Les Nuits Fauves de Cyril furent pires que ma vie de patachon ;
Cyril pratiquait l'amour tous sexes confondus et tous en même temps, pas moi ;
le milieu dans lequel baignait Cyril Collard, le milieu artistique de Paris est bobo, interlope, civilisé-champagne en apparence, mais pervers-sauvage en réalité ;
Cyril allait encore plus loin :
les Nuits Fauves, ce sont aussi et surtout les Nuits sombres sous les ponts, où il prenait des hommes dans la pénombre, ou se faisait prendre ;
.
Les Anges ont essayé de faire leur boulot ;
ils ont réussi concernant la vitesse excessive que nous pratiquions, Cyril et moi, dans notre Alfa-Roméo, à 11.000 km de distance :
Cyril a bousillé une voiture sans faire de blessés ;
j'en ai bousillé sept, sans faire de blessés non plus.
Mais ce fut trop de travail pour les Anges de Cyril :
sexe, alcool et drogues dures, il est mort du sida en 1994, en contaminant une ou plusieurs personnes, il valait mieux qu'il soit là-haut !
.
Pour ma part, mes Anges Célestes m'ont épargné, et un Ange Terrestre, Lise, m'a fait revenir à la raison. Ayant traversé la tempête du sexe, j'ai trouvé la Princesse de ma vie, je suis arrivé à bon port, je me suis calmé sexuellement, et également au volant.
Les Anges considèrent que ma tâche sur Terre n'est pas finie : grâce à nos efforts communs, à Lise et à moi-même, je dois récupérer les trois petits bouts, grands maintenant, qui sont comme des reproches vivants de ma dette karmique.
.
Trois étoiles seulement pour ce livre, car, même si c'est très bien écrit, avec les gros mots et la violence nécessaires à cette vie dépravée où l'homme descend de plusieurs niveaux éthiques, ce fut, pour moi, nauséabond de revivre cette période de bien être apparent, mais de mal être réel.
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j'ai lu ce livre, il y a fort longtemps, à sa sortie, et il m'a beaucoup secouée sur le plan émotionnel à l'époque, car on ne parlait du SIDA que sur le mode conservateur : c'était la maladie des homosexuels, une maladie honteuse donc, un châtiment divin...
on ne savait encore que peu de choses sur la maladie. le mode de vie de Cyril avec ses rencontres nocturnes montre un homme qui souffre et qui se perd, dans la solitude et l'attente des résultats des test le terrifie.
certaines phrases, certaines situations sont très crues
le personnage de Laura est touchant aussi, elle aime Cyril et tente de le suivre dans son combat, contre le virus, contre la mort. elle vient adoucir un peu la violence du roman
le film m'avait un peu déçue à l'époque.
ce roman en tout cas laisse un souvenir dans la mémoire car même si j'ai oublié des choses importantes la trame est toujours présente...
comparer la façon dont on parlait de l'homosexualité à cette époque-là et de nos jours, on a l'impression qu'un siècle s'est écoulé mais....
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Cyril est un bisexuel, et fervent pratiquant. Malheureusement pour lui, il est né à la mauvaise époque, celle de l'apparition du sida. En multipliant les aventures sans protection aucune, l'inévitable se produit : Cyril est diagnostiqué séropositif.

Cette annonce ne modifie pourtant pas drastiquement ses habitudes de vie. Il continue à coucher à gauche et à droite sans prendre de précautions particulières. Il ne dévoile pas sa maladie à ses partenaires, ou s'il le fait, c'est un brin trop tard…

Il est toujours difficile de juger un livre sans avoir vécu le contexte de l'époque, et Les nuits fauves ont fait sensation à leur sortie comme premier livre autobiographique à parler ouvertement, et crûment, du sida. Je suis toutefois assez déçu du livre, qui parle finalement très peu du seul thème qui m'intéressait : pourquoi Cyril n'a-t-il pas changé de comportement après l'annonce de sa maladie et a pris le risque d'infecter à son tour ses partenaires ? Un désir de vengeance ? La peur d'un jugement tellement sévère que la contamination paraît finalement un moindre mal ? L'auteur n'en parle pas. À la place, il détaille pendant des pages et des pages sa relation d'amour-haine avec une fille qu'il a rencontré après son diagnostic. Et lire le compte-rendu des messages laissés sur son répondeur pendant vingt pages m'a vite lassé.

Au final, j'ai l'impression que Les nuits fauves était un roman à lire à sa sortie, mais qu'il répond difficilement aux interrogations des lecteurs d'aujourd'hui.
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Un roman autobiographique "coup de poing" générationnel bouleversant , qui sur un sujet tabou considéré comme "maladie honteuse" a emporté et fauché de nombreuses personnes en plein vol ..ce sida insidieux comme une bête noir installant les prémices d'une prise de conscience très salutaire pour toute une génération à venir.

ce roman porté au cinéma a été un vrai "porte parole"...à ce jour c'est un un récit qui ne m'a jamais quitté., une "grande claque émotionnelle" ressentie à l'époque de sa sortie.
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Tout ceci n'a ni queue ni tête et parlera peu de l'oeuvre en question.

Je ne me souviens plus par quel malentendu ironique ma mère avait introduit ce livre à la maison, après la sortie du film sur lequel je m' étais précipité discrètement dans ma petite salle de province. Je me souviens en revanche d'un repas en famille pendant lequel je piquais du nez et un fard dans mes petits pois alors que ma mère expliquait en quoi ce bouquin était "une litanie de scènes de sexe degueulasses" devant mon père partageant son avis d'office: après tout, ce n était qu'histoires de sales pédés... ah, des bi? Oui, bon, du pareil au même. Et oui, nous étions en 93, mais je ne doute pas que 30 ans plus tard, d'autres assiettes de petits pois masquent à grand peine les hontes adolescentes face à des désirs nébuleux et la bêtise à manger du foin de certains géniteurs. J'avais néanmoins réussi à subtiliser le livre désormais marqué du sceau de l infamie à la vigilance toute relative de mère. Manoeuvre fourbe me permettant de prolonger la fascination exercée sur moi par le film et son auteur.

Concernant le pitch: le narrateur, 30 ans, travaille dans le cinéma. Bisexuel, il se grise de drogues et de sexe dans le Paris de la fin des années 80 et rencontre Laura, une jeune fille de 17 ans avec qui il vivra une passion amoureuse et sexuelle, compliquée par ses rencontres masculines et le Sida.

Livre et film, dyptique indissociable. le ton est brutal, cru et poétique, des mots, des sentiments comme nus, sans fioritures, parfois violents, parfois morbides. Pourtant la vie s'accroche en des instants teintés de joie et de désespoir, en des plaisirs délétères.
Urgence à écrire/à montrer/à raconter ces années là, sans recul, dans le vif. C'était donc ça l'époque de mon adolescence, ce qui m'attendait et qui me paraissant encore loin, mort d'ennui et de rêves désordonnés dans ma chambre, une vie parisienne dangereuse et vibrante fantasmée par un petit provincial n'ayant encore aucune expérience de la vie et de sa dureté ( ma propre experience parisienne, quelques années plus tard, aura été plus safe mais aussi plus décevante, que voulez-vous, je suis un garçon terriblement "random", comme disent les jeunes ).
Tant que j'y pense, Romane Bohringer, pour toujours je vous aime.

Alors certes, le narcissisme du Collard est agaçant. Il se voit comme un ange maudit et romantise peut-être la maladie comme un chemin de croix christique.
La poésie de l'auteur se fait parfois déviante lorsque le narrateur atteint l extase en se faisant pisser dessus dans la nuit et le froid sous les quais d Austerlitz.
Je vous accorde tout ça, mais l'oeuvre a les défauts de ses qualités et sa fougue est toute adolescente, jusque dans ses excès.

Puisque ce billet est plus un retour aux sources qu'une critique de l'oeuvre en question, j'en profite pour faire un petit coucou à ma pote de lycée Manue, qui est venue me trouver un après-midi caniculaire de bac blanc, découpée en ombre chinoise dans ce couloir de lycée sombre et frais pour m'annoncer avec des larmes dans la voix: Cyril Collard est mort. Et moi qui essayais de faire le ptit mec à côté de mes potes en me foutant de sa gueule et de ses tremolos, alors que j avais envie de chialer.
Pardon donc Manue, et pardon M'sieur Collard, parce qu'en fait moi, j aurais bien aimé savoir ce que vous alliez devenir, ce que vous alliez nous donner après, et j en aurais bien repris une louche de votre poésie de guitare sèche et de périphériques arpentés à toute bringue, peuplée d'enfants perdus à la sexualité frénétique. Car si je retiens une chose de vous, c est que nous sommes faits pour vibrer, jusqu'à la fin.
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il y a longtemps que j'ai lu ce livre,et j'ai vu le film aussi;qui ont laissé tous deux une émotions profonde en moi...
cyril collard,à une plume de rage de colère,des propos choquant.
la relation destructrice qu 'il aussi avec laura qui l'aime d'un amour passionnel qui vire à la folie...
et le sida....cette maladie qui l'a emporté..
j'en garde un souvenir féroce...une émotion intense
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Pas pu le lire jusqu'au bout.
livre imbuvable. Surtout parce que, en lisant, je me suis rendue compte que le personnage (l' auteur lui même je pense) transmettait le sida de façon consciente, et ça, ça m'a énormément gênée.
passez votre chemin!


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Un livre bouleversant à la base d'un film mis en scène par l'auteur Cyril Collard qui raconte son histoire et ses déboires. Comment parvenir à transcrire la force de ce livre?! Force qui vient non seulement des faits rapportés mais aussi de la plume de Cyril qui parle avec sa rage, utilisant des mots crus mais si réels, des mots qui ne pouvaient être que crus pour rendre la profondeur, la couleur de ces faits et de ce virus qui a marqué cette génération. Cyril Collard est mort en 1993 et nous laisse avec ce livre un puissant témoignage de cette maladie de notre siècle, cette maladie à notre image humaine.
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Les nuits fauves, puis le film adapté du roman par Cyril Collard auteur du livre, considéré comme le film culte d'une génération, son succès doit malheureusement beaucoup à la mort de son jeune réalisateur, quelques jours après sa sortie en salle. le scénario repose sur les rapports amoureux d'un jeune garçon bisexuel et d'une jeune fille; il se sait séropositif et ne le lui dit pas. Lorsqu'elle l'apprend, elle entre dans une colère justifiée. Elle a la chance de n'avoir pas été contaminée. Heureusement dira-t-on: mais si elle l'avait été, il n'y aurait plus eu de film. C'est cette forme d'amour fou, accompagné d'une chance insolente, disent d'aucuns, qui est a l'origine de l'impact du film sur une génération d'adolescents, traumatisée par ce jeu de l'amour et de la mort. le réalisateur ne tenait pas à jouer le rôle principal. Il aurait préféré que ce fût un chanteur de renom, mais celui-ci, sensible à son image de marque de chanteur-acteur clean, ne tenait pas à la ternir. Il était de bon ton à cette époque là d'assassiner le jeune metteur en scène, comme il était de bon ton de l'encenser hier encore. Une journaliste s'était même crue autorisée à le descendre en faisant part de la confidence d'un écrivain, parente d'une jeune fille morte du sida après avoir aimé Cyril Collard. Mais Cyril ignorait, à l'époque où il avait connu cette jeune fille, qu'il était séropositif: innocent, mais coupable aux yeux des pharisiens.
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Par où commencer?…
Des nuits fauves jusqu'ici je ne connaissais que le nom, le visage de Cyril Collard, ange sombre à l'aura incontestable, et quelques vagues impressions et images glanées alors que j'étais encore bien incapable d'en saisir la portée.
Dés les premières pages j'ai été saisie par le style de l'auteur, percutant et cru, et par son écriture si particulière. Son utilisation de phrases courtes, saccadées, semble traduire une irrépressible urgence et donne un rythme soutenu au récit, cependant apaisé ça et là par quelques passages descriptifs, contemplatifs, proches de la poésie.
Bien que découvrant ces lignes pour la toute première fois j'ai eu l'impression d'avancer en terrain connu.

Le personnage principal, dont on ne connait pas le nom, a 30 ans. Il bosse pour la télévision et le cinéma, vit à Paris et accumule les rencontres d'un soir, d'une heure, essentiellement avec des hommes. Il est séropositif. Sa vie n'est qu'une éternelle fuite en avant dont Cyril Collard fait de nous les témoins pendant presque 2 ans.
Une fuite qui semble prendre fin lorsque Laura, tout juste 18 ans, apparaît un peu par hasard dans sa vie. Encore ado, immature, elle vit chez sa mère et cherche sa voie. Lui se sent désabusé, déjà vieux parfois, elle n'a encore rien vécu et plonge tête baissée dans leur relation. Entre eux c'est tout de suite explosif. Il semble revivre entre ses bras, redécouvrir les sensations de l'amour et revenir à quelque chose de simple et de beau, bien loin de ce à quoi ressemblaient ses jours et ses nuits jusque là. Mais on ne se défait pas si facilement de ses habitudes, de ses démons.
Son histoire avec Laura, qui prend peu à peu les traits de la dépendance – aux dépends de la jeune femme ( ses longs atermoiements m'ont d'ailleurs quelque peu lassée ), tente de se frayer un chemin parmi les voyages pour le travail, l'omniprésence solaire de Samy, les hommes de passage, à peine entrevus dans les sombres entrailles de la ville, la menace grandissante de la maladie et l'apparition de Jamel, dont la jeunesse est comme un doux pansement. La jeune femme lui donne tout, trop, mais rien ne semble pouvoir apaiser ses envies.
Au contact des autres, de ces inconnus qui souvent le blessent et l'humilient, qui lui ont donné la mort et vers qui il revient pourtant inlassablement, il se sent exister, il est vivant.

« Les nuits fauves » est un livre qui ne peut pas laisser indifférent. En ce qui me concerne ça a été une véritable claque. Un gros coup de coeur pour la plume de l'auteur et toutes les émotions par lesquelles il m'a fait passer.
La question du sida est centrale et ce roman a pour lui de nous (re)mettre face à la réalité des choses alors que, de nos jours, beaucoup pensent naïvement être à l'abri. On ne peut évidemment pas approuver le comportement du héros, qui continue à avoir des relations sexuelles non protégées alors qu'il se sait malade, mais j'ai personnellement été touchée par ses doutes, ses besoins, ses manques, ses peurs… par son humanité. A une époque où on ne savait quasiment rien du virus, où les informations à son sujet tenaient plus de la rumeur qu'autre chose et où les médecins tâtonnaient, il donne corps à la vérité, aussi sombre soit-elle.
Plus qu'une histoire d'amour, c'est le récit d'un homme qui tente par tous les moyens de se rattacher à la vie. Il n'est donc pas étonnant que, malgré son côté obscur, ce livre remue et inspire encore aujourd'hui ses lecteurs qui, pour beaucoup, font de son personnage la figure de proue d'une jeunesse qui refuse de se laisser guider par la peur et qui veut vivre, vraiment, quel qu'en soit le prix ( à l'image par exemple du groupe « Fauve » dont l'un des morceaux reprend directement le titre du livre et dont le nom est clairement inspiré de l'oeuvre de Cyril Collard ).
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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