Les nuits fauves

Cyril est un bisexuel, et fervent pratiquant. Malheureusement pour lui, il est né à la mauvaise époque, celle de l'apparition du sida. En multipliant les aventures sans protection aucune, l'inévitable se produit : Cyril est diagnostiqué séropositif.

Cette annonce ne modifie pourtant pas drastiquement ses habitudes de vie. Il continue à coucher à gauche et à droite sans prendre de précautions particulières. Il ne dévoile pas sa maladie à ses partenaires, ou s'il le fait, c'est un brin trop tard…

Il est toujours difficile de juger un livre sans avoir vécu le contexte de l'époque, et Les nuits fauves ont fait sensation à leur sortie comme premier livre autobiographique à parler ouvertement, et crûment, du sida. Je suis toutefois assez déçu du livre, qui parle finalement très peu du seul thème qui m'intéressait : pourquoi Cyril n'a-t-il pas changé de comportement après l'annonce de sa maladie et a pris le risque d'infecter à son tour ses partenaires ? Un désir de vengeance ? La peur d'un jugement tellement sévère que la contamination paraît finalement un moindre mal ? L'auteur n'en parle pas. À la place, il détaille pendant des pages et des pages sa relation d'amour-haine avec une fille qu'il a rencontré après son diagnostic. Et lire le compte-rendu des messages laissés sur son répondeur pendant vingt pages m'a vite lassé.

Au final, j'ai l'impression que Les nuits fauves était un roman à lire à sa sortie, mais qu'il répond difficilement aux interrogations des lecteurs d'aujourd'hui.

Je voulais lire ce livre, car on en avait beaucoup parlé à sa sortie, et que je n'avais pas lu de livres évoquant la vie d'une personne atteinte du sida.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre. le style d'écriture y est sans doute pour beaucoup. J'ai quand même persévéré, et petit à petit, la lecture fut un peu moins pénible.

Le personnage principal a une vie de débauche. Il est en pleine débâcle. Certaines scènes sont violentes et crues. C'est ce qu'a vécu l'auteur, donc il n'y a rien à y redire.
Cependant, comme d'autres personnes, j'aurais aimé que l'auteur nous aide à mieux comprendre ce qu'il a vécu... que l'on entre un peu dans sa tête.
Au final, on ne sait pas pourquoi il a agi comme ça, on ne comprend pas, on ne peut que supposer... imaginer... c'est bien dommage.

Pour mieux comprendre la vie, les sentiments, d'une personne atteinte par cette maladie, je pense suivre un conseil de lecture : "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" d'Hervé Guibert.

Je ne saurai dire si j'ai aimé ce livre ou non. Mais il m'a perturbée par sa violence, sa crudité, et le caractère par moments franchement imbuvable des personnages. Je ne vais pas m'étaler, je n'ai pas vraiment d'avis sur ce livre. Toutefois, je ne regrette absolument pas de l'avoir lu.

"Les nuits fauves" c'est d'abord (en tout cas pour moi) un film qu'on nous a diffusé a l'école. Dans les années 90, le SIDA et l'homosexualité était une des préoccupations des comités scolaires pour préserver les jeunes esprits que nous étions… Et nous avons été perturbés, choqués, pleins de questions… et puis nous avons grandit chacun avec nos convictions.
J'ai croisé ce livre au détour des rayons d'une librairie et j'ai directement pris en pleine figure les sentiments de mes 15 ans. Et là…. j'ai été super déçue. J'avais une idée bien précise de ce que j'allais rencontrer au fur et a mesure de ces lignes, je me disais même que j'allais le conseiller a mes ados "parce que moi, ca m'a fait réfléchir"
Est-ce que ce livre a mal vieilli? Est-ce que c'est le fait que notre société a évolué et que les messages ne sont plus les mêmes? Je n'en sais rien mais je reste sur ma faim…
Disons que ce livre va rester sur mon étagère quelques temps (on ne sait jamais si l'un des occupants de ma maison était motivé a le lire 🤞) avant de voyager via la Boite a Livre 😉