Les mémoires sont un livre passionnant à plus d'un titre. J'ai admiré l'homme à travers l'histoire de sa jeunesse, de son ascension en politique et de ses revers. J'ai été impressionné par les 3 oeuvres majeures de ses présidences : le désengagement du Vietnam, retardé inutilement par le Nord Vietnam ( le livre montre que l'accord de paix se fit en sur des bases proches de celles déjà offertes par Nixon en 1969), le lancement d'une politique de rapprochement et de dialogue avec la Chine de Mao, et les premières négociations avec l'URSS de limitation des armements.
L'affaire du Watergate est évidemment un chapitre important. Nixon, à partir de son journal quotidien et des enregistrements (dispositif d'enregistrement créé à la Maison blanche sous les présidences Kennedy et Johnson) relate les évènements sans commentaire ni plaidoyer. Il n'a jamais été impliqué dans la décision d'écoutes dans le QG du parti démocrate, mais il résulte des mémoires qu'il avait fait obstruction à l'enquête sur cette absurde intervention .Comme, à quelques mois des élections de mi-mandat, il avait perdu l'appui de la majorité des élus Républicains il préféra démissionner avant que la conclusion d'une procédure de destitution. Les mémoires ne sont pas un plaidoyer mais les faits parlent d'eux même. Il est tombé pour une malheureuse affaire dont les implications ne lui étaient pas parfaitement connues. En France des faits bien plus graves n'ont pas le moins du monde déstabilisé la présidence (affaire des écoutes de l'Elysées)
Les mémoires sont émaillés de portraits de personnalités du monde entier. Les discussions avec les chefs du Kremlin et de Pékin sont rapportées de manière vivante. Ce sont des témoignages sur des moments où quelques hommes s'affrontent, argumentent, cherchent un terrain d'entente, jouent l'humour, le charme, la confidence pour détendre l'atmosphère d'une discussion qui a un enjeu mondial. Ces négociations historiques où la paix progresse contrastent avec la triste relation des entretiens entre le décevant et chaotique Xuan thuy et Kissinger. Ce dernier occupe une place centrale et était parfois partisan d'une politique militaire plus dure que celle préconisée par le Président.
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