Chanter c'était comme me cogner aux choses, aux êtres, aux émotions. Comme lancer un radar pour comprendre un peu mieux la forme du monde - laisser se perdre un flot dans l'océan créer une vague - un remous - il fallait que je sente mon espace pour avancer dans un scaphandre, protégée par ma voix ; c'était ça ou trop sentir, trop voir, ricocher sans cesse contre la vie des autres.
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l'esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n'est pourtant jamais tout à fait le même.
Le lendemain, le soleil brillait dans un ciel pur, lavé, comme si la nuit avait voulu tout reprendre à zéro.
La sirène s'oublie dans un rayon de lune et l'esprit endormi voudrait venir à elle.
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l’esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, recule, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n’est pourtant jamais tout à fait le même
J'étais assez connue. J'avais une belle voix, j'étais belle. Avec mes cheveux longs, mes cinq kilos en trop et la façon de bouger que j'avais soigneusement travaillée au fil des concerts, comme une plante aquatique balancée par les vagues, sensible à chaque mouvement.