Au coeur du Maroc, Magda, jeune femme libre dans une société coincée par la religion et les traditions patriarcales se découvre enceinte. Elle décide alors de traverser le Maroc pour rejoindre l'homme qu'elle aime et le père de son futur enfant. Une mère célibataire, dans ce pays, ne peut qu'espérer un avenir de paria. Lors de son voyage, elle rencontre une jeune femme rousse, muette, étrange qui, par son comportement, lui laisse entendre qu'elle est aussi la maîtresse du futur père de son enfant. Magda part seule, comme un pèlerinage dont la quête serait son honneur de femme pourtant libre. Mystérieusement, dans le désert, elle retrouve la jeune femme rousse. Magda doute. Elle doute de sa foi, de son amour, de son orientation sexuelle, des intentions de la jeune femme rousse, de son devenir, de la vie qu'elle pourrait offrir à son futur enfant, de sa vie et de la vie qu'elle porte…
Entre drame et espoir, la vie de Magda est émouvante. Les dessins sont extraordinaires, aux couleurs vives, qui contrastent avec la monochromie du désert. On pourrait peut-être leur reprocher une certaine mollesse, les traits sont tout en rondeur, sans ligne tendue qui pourrait ajouter de la force au dessin. le scénario est épais. Parfois, des pages entières, calligraphiées, remplace les cases de la bande dessinée. Nous sortons du cadre traditionnel du 9e art. L'auteure partage avec nous un morceau de vie, une vie de femme dans un pays où elles n'ont pas souvent la place qu'elles méritent. Les doutes de l'amour, de la sincérité, de l'engagement des hommes face à leurs actes et leurs responsabilités. Mais aussi les tiraillements qui font que la vie n'est pas une ligne droite. Qui maîtrise notre destin. Une entité supérieure, immanente ? Et pourquoi pas simplement nous-même. Mais devoir admettre que nous sommes seuls responsables de nos actes, que nous ne pouvons rejeter la faute sur quelque chose ou quelqu'un d'autre que nous même. le choix peut être cornélien. Laisser filer son destin comme du sable fin entre ses doigts ou décider ce que sera nos vies ? C'est souvent compliquer dans nos contrées à l'esprit ouvert, alors, imaginez dans un pays comme le Maroc, dans les plaines et au bord du désert, loin de la culture libertaire occidentale. Nous sommes face à un conte moderne, qui nous révèle que la vie est peut-être plus facile suivant la zone géographique où nous sommes nés, où la vie est plus facile en fonction du sexe dont on a été doté, que la vie peut-être plus simple en fonction des rencontres qu'on y fait. Une personne seule, et votre vie bascule, devient doute ou certitude. Voilà un roman graphique qui ouvre une parenthèse de réflexion et qui, à la dernière page, la laisse ouverte. Et pour terminer sue une note plus mécanique, Bande dessinée lue sur IZNEO avec encore une fois, une très belle numérisation.
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Jeune femme solitaire, Magda est enceinte. Mais au Maroc, rien n'est simple pour un jeune couple non marié. Ayant, difficilement; accepté sa maternité, elle traverse le désert pour rejoindre le père de l'enfant. Mais une mystérieuse compagen s'invite.
La BD en elle-même est très belle, mélangeant dessins au pinceau, calligraphie arabe et motifs marocains ; assez sombre également. J'ai eu plus de mal à comprendre l'histoire, la fin étant assez confuse ; surtout la présence de cette jeune fille silencieuse. Mais je crois avoir compris, finalement...
Un scénario assez classique de retour à soi, d'acceptation dans un très bel écrin !
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Décors oniriques, dessins "doux" et chaleureux.
Mes yeux étaient émerveillés. Ma tête moins. J'ai eu de la misère à alterner bande dessinée et contenu rédigé "à la main".
Je ne suis pas entrée dans l'histoire.
Mais toutes ces étoiles pour la beauté des paysages, des cases, des lettres.
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Daphné Collignon évoque un épisode-clé dans la vie d’une jeune femme, tiraillée entre liberté et traditions. Une réelle beauté formelle pour un récit vagabond, où les émotions comptent tout autant que le fil directeur.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Les dessins de Daphné Collignon sont tellement travaillés qu’on aurait envie d’accrocher quasiment chaque case dans son salon. C’est assez noir, parfois un peu lugubre mais tellement beau. Sirène est une BD envoutante, comme le chant des sirènes qui appellent les marins au large...
Lire la critique sur le site : Bedeo
Avec son graphisme à la fois puissant et ultra féminin, au trait tout en courbes et à la mise en couleurs subtile, l’auteure envoûte dès les premières pages.
Lire la critique sur le site : BoDoi
La réalité se trouble et la beauté des paysages invite à l’évasion. Décors envoûtants et motifs arabisants se mêlent harmonieusement, tandis qu’une progression lente instille une certaine torpeur, comme pour laisser le temps à l'héroïne de réfléchir à elle-même et aux autres.
Lire la critique sur le site : BDGest
Passé la première phase assez dubitatif je me suis rapidement pris au jeu, séduit à la fois pas le magnifique graphisme de l'artiste, cette façon de s'arrêter sur des regards, de glisser la main sur la courbe d'un coup de pinceau, de magnifier ces femmes sublimes.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Chanter c'était comme me cogner aux choses, aux êtres, aux émotions. Comme lancer un radar pour comprendre un peu mieux la forme du monde - laisser se perdre un flot dans l'océan créer une vague - un remous - il fallait que je sente mon espace pour avancer dans un scaphandre, protégée par ma voix ; c'était ça ou trop sentir, trop voir, ricocher sans cesse contre la vie des autres.
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l'esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n'est pourtant jamais tout à fait le même.
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l’esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, recule, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n’est pourtant jamais tout à fait le même
J'étais assez connue. J'avais une belle voix, j'étais belle. Avec mes cheveux longs, mes cinq kilos en trop et la façon de bouger que j'avais soigneusement travaillée au fil des concerts, comme une plante aquatique balancée par les vagues, sensible à chaque mouvement.
Le lendemain, le soleil brillait dans un ciel pur, lavé, comme si la nuit avait voulu tout reprendre à zéro.
À l'occasion du festival international de la bande dessinée 2022 à Angoulême, Mathieu Bablet vous présente son ouvrage "The midnight order" Collectif Label 619/ Rue de Sèvres, en collaborations avec huit autres auteurs de talent : Allanva, Isabelle Bauthian, Rours, Sumi, Thomas Rouzière, Claire Fauvel, Titouan Beaulin, Daphné Collignon et Quentin Rigaud
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2663852/mathieu-bablet-the-midnight-order
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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