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sur 971 notes
Non, pas de bol, la dame blanche dont on parle ici n'a pas de coulis chocolat, ni de chantilly... C'est une vraie dame en blanc et pas un dessert glacé.

Pourtant, cette dame en blanc, elle te glace les sangs, tout de même, lorsqu'elle surgit derrière toi, la nuit, alors que tu marches sur un chemin te menant vers la ville de Londres.

À croire que c'est un fantôme... Mais non, elle est faite de chair et d'os, mais vu ainsi, on dirait qu'elle n'a pas toutes ses frites dans le même cornet ou toutes ses pralines dans le même ballotin.

Il fallait qu'elle soit au bout du rouleau pour demander de l'aide à Walter Hartright, personnage sans relief, un peu falot, mais pas un salaud et c'est ce qui fait son charme car il est droit, honnête, franc et a un coeur pur.

C'est ce qui le perdra, lui qui tombera éperdument amoureux de la belle Laura, la demi-soeur de Mariam, alors qu'il est leur prof de dessin, hébergé chez leur hypocondriaque d'oncle souffrant des nerfs, Frederick Fairlie. Une balle pour cet homme qui ne supporte aucun bruit et qui est aussi lâche que le plus grand des lâches.

Anybref... On est loin de Londres, dans le Cumberland, mais les droits des femmes sont les mêmes qu'ailleurs : quels droits ?

Ben nous n'en avions pas et l'auteur ne se prive pas pour dénoncer cette absence de droits sur notre argent, notre corps, nos décisions et il tire aussi sur cette Angleterre puritaine, pudibonde, raciste et où la parole donnée à un mort vaut que l'on sacrifie sa vie en épousant un rustre qui n'en veut qu'à votre fortune.

Une épouse se doit d'obéir à son mari, point à la ligne. Une femme non mariée se doit d'obéir aux hommes de sa famille, point barre. Ce que l'on reproche à certains pays ou certaines mentalités rétrogrades étaient d'applications dans nos pays il n'y a même pas 200 ans.

Ce roman choral donne l'impression que l'on assiste à un récit fait pour un jury d'assises et que le jury, c'est nous.

Après le récit de Walter, nous aurons celui de Mariam et ainsi de suite, chacun des protagonistes nous donnera sa version des faits, son témoignage, ses pensées, ses actes, nous permettant de dresser un tableau plus juste de ce qui se déroule sous nos yeux.

Alors oui, la galerie des personnages est riche, certains auront un rôle plus important que d'autres, certains seront mis sur le côté jusqu'à ce qu'il refassent irruption dans le récit et une chose est sûre, ce roman a beau faire 666 pages, je ne me suis pas emmerdée une seule seconde.

L'auteur m'a happée avec sa plume qui sait décrire des ambiances, limite gothique, parfois, poétique, lyriques, même, quand les personnages s'attachent à leur morale, leurs devoirs que nous enverrions sur les roses à notre époque.

Dans cette Angleterre d'avant l'exposition universelle (1850), dans les campagnes, on est attaché au qu'en-dira-t-on, à la bienséance, à la morale, qui doit être sans tache, aux origines des gens, les riches étant toujours les chefs à cette époque.

On vibre pour nos trois personnages principaux, on se pose des questions sur le fameux secret que détient notre dame en blanc un peu folle, on se demande si le comte Fosco joue un double-jeu ou pas, on se laisse séduire par lui... le suspense est présent tout au long du récit et j'ai lu durant de nombreuses heures d'affilée pour le terminer au plus vite, tant j'avais envie de savoir la fin.

Si cette histoire se déroulait après les années 2000, nos deux tourteaux seraient partis en se foutant pas mal des conventions, auraient baisé comme des castors et rien de toute cette horrible mésaventure ne serait arrivée.

Nous aurions perdu un grand roman, hélas, car l'auteur le maîtrise du début à la fin et on pardonne les deus ex machina, le côté guimauvien de leur amour, le fait que Walter ait pris la plus belle des deux soeurs au lieu de regarder la beauté intérieure de Mariam, la moins belle.

Un grand roman qui mérite sa 28ème place au classement de la Crime Writers' Association en 1990.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai lu La Dame en blanc en version française et la traduction m'a semblé bonne et stylée, ce qui est un point très positif et a accru le plaisir que j'ai éprouvé à la découverte de cet auteur dont j'avais entendu parler depuis très longtemps mais dont je n'avais jamais rien lu.
J'ai trouvé que ce roman avait beaucoup de charme par son expression donc, mais également par sa structure, originale pour l'époque, de roman choral: l'auteur nous offre une succession de différents narrateurs, chacun reprenant le récit là où le précédent l'a laissé et donnant son point de vue sur les évènements et les principaux protagonistes. Ce procédé lui confère un aspect feuilleton que j'ai aimé et m'a rappelé un format courant lors de mon enfance, ce qui titillait ma curiosité.
Vous trouverez partout un résumé de l'intrigue alors je me contente de vous inciter à le lire et j'ajoute que je partirai volontiers à la découverte de Pierre de Lune, dès que l'occasion se présentera.
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Wilkie Collins est considéré à juste titre comme l'un des pères du thriller et il le mérite bien. Mais il ajoute à la qualité du suspense les qualités propres à la littérature du 19 ème siècle : beau style, dialogues impeccables, personnages bien campés, psychologiquement crédibles, peinture de société et de moeurs subtile, scénario original, dénouement qui tient la route et ne sombre ni dans la facilité ni dans le rocambolesque. L'auteur a une vision des rapports sociaux extrêmement progressiste mais il n'impose pas ses opinions à grands coups d'apartés, comme a tendance à le faire Balzac : ce sont les faits eux-mêmes qui parlent, ou plutôt l'éclairage toute en nuance que leur donne l'auteur.
Un très bon roman que j'ai eu du mal à lâcher et qui m'a valu deux nuits vraiment écourtées, ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon adolescence lorsqu'elle croisa les Frères Karamazov et Vingt ans après. Non que je compare ces oeuvres, mais seulement leur capacité à maintenir en éveil.
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Après Pierre de Lune, c'est au tour de la Dame en Blanc de rejoindre les étagères de ma bibliothèque. Convaincue par le talent de l'auteur et intriguée par le titre de ce roman, c'est en confiance que j'ai commencé la lecture.
Au vu du titre, je m'attendais à voir surgir des fantômes et autres créatures nocturnes effrayantes mais Wilkie Collins n'a pas besoin de cela pour nous plonger dans l'angoisse et pour créer en nous un profond malaise :
La Dame en Blanc n'est pas, ici, un fantôme qui hante les routes mais une femme évadée d'un asile psychiatrique.

N'attendez plus avant de vous plonger dans l'univers de Wilkie Collins, vous ne le regretterez pas... ou alors seulement à la nuit tombée.
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Un roman passionant de l ère victorienne qui nous entraîne dans les rouages d une conspiration machiavélique qui nous est livrée par bribes et par le biais des différents protagonistes. l'écriture est absolument somptueuse et le récit mené avec une grande habileté.
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Wilkie Collins est une des têtes d'affiche des Editions Libretto, cette collection qui ressuscite des classiques parfois décalés, souvent délaissés, qui fuit l'actualité et qui nous donnent l'illusion égoïste de découvrir des trésors cachés dans les coins les plus sombres et reculés de nos librairies.
La lecture de la Dame en Blanc m'a absorbé dès ses premières pages. Une nuit, une femme tout de blanc vêtue, évadée d'un asile, supplie un jeune et modeste professeur de dessin de l'aider...
Cela reniflait le roman gothique à plein nez, mais au fil des pages, l'intrigue s'est complexifiée, adoptant le rythme haletant de ses romans à sensation, parus sous la forme de feuilletons qui garantissent des rebondissements à intervalles réguliers et des scènes qui ne sont pas près de disparaître de ma mémoire de lecteur.
Chaque chapitre donne la parole à un narrateur distinct, personnage principal ou secondaire de l'intrigue. Cela permet de confronter des points de vue différents et de bousculer la chronologie des événements.
En matière de suspense, la Dame en Blanc est une somme, le résultat d'une addition: amour contrarié, disparitions, manipulations, secrets de familles, chantage, sociétés secrètes.
En toile de fond, une société victorienne très soucieuse des apparences et du statut social, fuyant les scandales, où les mariages étaient avant tout des montages financiers et où la rébellion de certaines femmes se heurtaient au poids des conventions.
En dehors des deux tourtereaux, un peu fades, les autres personnages sont d'une richesse folle à l'image de l' un des méchants de l'histoire, le mystérieux comte Fosco, roi de la manipulation, et de l'Oncle Farlie insupportable et pathétique qui fuit les problèmes et les responsabilités de façon maladive et comique.
Ecrit en 1859, pour l'éternité.
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J'ai découvert ce livre en cherchant un polar du XIX pour répondre au challenge de Gaphanie . Et quelle bonne surprise !! On pourrait même parler de thriller psychologique : le suspens et l'angoisse monte au fur et à mesure . Le danger ne se manifeste pas toujours précisément mais il est omniprésent, latent et fait qu'on tourne les pages car on veut savoir !
Sinon , pour parler quand même un peu de l'histoire, c'est celle d'abord de Walter, professeur de dessin , qui, en se rendant dans la demeure de deux demoiselles pour y enseigner, rencontre cette femme tout en blanc, étrange et visiblement en fuite. Il l'aide et apprend qu'elle a justement un lien avec la famille dans laquelle il se rend. L'enquête commence alors pour savoir qui est cette femme inconnue , avec l'aide de Marian, l'un de ses deux élèves. Et cette simple rencontre va bouleverser son existence et l'entrainer dans des machinations incroyables.
Il y a de quoi mettre l'eau à la bouche et je suis pas déçue du résultat ! Un policier avec des personnages qui s'exprime avec le langage de XIXéme siècle, c'est vraiment pas mal car les dialogues sont subtils . Je suis totalement conquise par le premier livre que je lis de cet auteur.
Challenge Mauvais genre
Challenge pavés
Multi-défis 2019
Challenge XIXéme
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Un roman oppressant sans être trop effrayant, des personnages attachants, fouillés, et une intrigue qui nous tient en haleine tout du long... À découvrir absolument !
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Mes dix mots inspirés par cette lecture : Secrets - Rebondissements - Tiroirs - Usurpation - Frissons - Féminisme - Passions - Mysoginie - Victorienne (aristocratie) - Naturalisme
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La Dame en blanc fait partie du peu de romans que j'ai relu plusieurs fois. Généralement je préfère les nouvelles découvertes, mais je n'ai pas pu résister à l'envie de relire ce livre qui m'avait laissé il y a plusieurs années une forte impression.

Je vous ai déjà parlé de Wilkie Collins dans l'article sur son autre roman : Sans nom. J'aime beaucoup cet auteur et je regrette vraiment qu'il ne soit pas plus connu aujourd'hui.

La Dame en blanc est un long roman 848 pages chez Archipoche. Publié d'abord en feuilletons dans le journal de Charles Dickens, entre novembre 1859 et octobre 1860, et rencontrera un vif succès.

Pour la petite histoire, le récit est directement inspiré d'une expérience personnelle de Wilkie Collins qui rencontra un soir, lors d'une promenade, une jeune fille mystérieuse, habillée en blanc qui disparaitra après lui avoir tenu des propos incohérents.

Après enquête, l'auteur découvrira que cette femme est séquestrée par son mari. Il la délivrera et ils vivront ensemble, amants, jusqu'à la mort de Wilkie Collins.

La Dame en blanc raconte l'histoire d'une femme, victime d'un infâme complot qui tentera, avec l'aide de sa soeur, Marian Halcombe et de son ami dévoué, Walter Hartright, de recouvrir ses droits et même son identité.

Le thème de l'identité, également présent dans Sans nom est effectivement un sujet cher à Wilkie Collins.

Le récit se déroule sous la forme d'une enquête et s'ouvre sur la rencontre étrange de Walter Hartright, une nuit, avec une femme habillée en blanc.

L'intrigue est recherchée, compliquée, et ne laisse aucun répit au lecteur que Wilkie Collins fait courir d'énigmes en énigmes.

Comme je le disais déjà dans mon article sur Sans nom, Wilkie Collins est un magicien. Il tisse, l'air de rien, la trame de son intrigue. Chaque élément est calculé, mesuré, pesé. Et tout est lié de manière cohérente.

Je ne vous e dit pas plus sur l'histoire. Ce serait inutile, tant les rebondissements sont nombreux.

La Dame en blanc est un récit raconté successivement par différents personnages. On connait ce genre de procédé assez courant qui permet de montrer au lecteur la part de subjectivité inhérente à tout récit.

Ce qui est particulier dans la structure narrative de la Dame en blanc, c'est la manière dont cette polyphonie s'agence. Les différentes parties du récit sont chaque fois racontées par le protagoniste qui a vécu les faits et qui est le plus à même d'en parler.

Wilkie Collins utilise en quelque sorte la forme du procès pour structurer son récit. L'histoire est en effet racontée comme elle aurait pu l'être devant un tribunal. Les différents protagonistes interviennent en qualité de témoins. le lecteur jouant quant à lui, d'une certaine manière, le rôle du juge qui entendrait tous ces témoignages pour tenter de reconstruire lui-même le déroulé des faits.

L'auteur pousse l'analogie assez loin en donnant la parole à tous les témoins, quel que soit leur métier, leur classe, leur niveau d'éducation ou leur sexe, mais également en allant jusqu'à produire le « témoignage » fournit par une inscription funéraire. Témoignage que l'on pourrait tout aussi bien appeler « pièce à conviction ».

Cette analogie structurelle avec la tenue d'une affaire judiciaire est évidemment voulue par Wilkie Collins et, il faut le dire, fonctionne à merveille, puisque cette forme est amplement justifiée par la nature même du récit.

Wilkie Collins parvient d'ailleurs un tour de force impressionnant en reliant à la fin de l'histoire cette forme particulière au récit lui-même. Mais je n'en dirai pas plus.

On retrouve dans la Dame en blanc un début qui relève plutôt du romantisme anglais et qui, progressivement va se transformer pour prendre une forme plus gothique, avec des cimetières, des ruines, des rencontres nocturnes, un asile psychiatrique, etc.

Ambiance angoissante à laquelle Wilkie Collins rajoute beaucoup de tensions, des secrets de famille, et un brin de perversité.

La Dame en blanc est un roman du 19ème, il faut aimer ce genre de littérature, mais la plume de Wilkie Collins est suffisamment alerte et vive pour n'être pas ennuyeuse et conserver une certaine modernité.

Les personnages de la Dame en blanc – un roman de femmes
La Dame en blanc est assurément un roman de femmes. Hormis Walter Hartright, les personnages pivots de cette histoire sont des femmes. Des femmes différentes, ayant chacune leurs points forts et leurs faiblesses. La jeune Marian Halcombe porte bien son prénom et est digne de représenter les plus fervents combats féministes.

Elle est intelligente, moderne, vive, et regrette souvent de ne pas être un homme, ce qui suffit pour montrer sa modernité.

Sa soeur Laura est peut-être un peu plus fade, mais elle reflète une réalité et surtout la condition de la femme à cette époque. Je considère en effet que Laura incarne l'image de l'idéal de la femme de ces temps qui ne sont pas si reculés. Un être fragile, faible, dépendant, voire insipide.

Et si Laura ennuie peut-être un peu le lecteur c'est qu'il y a, pour nous, lecteurs contemporains, quelque chose de choquant voire de dérangeant dans cette peinture trop lisse de la femme.

Par ailleurs, la pâleur de Laura permet d'accroitre le contraste avec sa soeur, Marian. Contraste qui rend l'ensemble du récit d'autant plus émouvant.

Néanmoins, quel que soit leur sexe, tous les personnages sont fouillés et contrastés. Ils sont tous différents et Wilkie Collins parvient à leur donner une voix propre malgré leurs différences. Difficile d'imaginer qu'il n'y ait qu'un seul homme derrière tous ces personnages.

Je suis toujours aussi fascinée par la force de Wilkie Collins qui construit ses intrigues et ses complots d'une manière rarement égalée.

Un rythme soutenu renforce le suspense pour s'assurer, à chaque instant, l'attention du lecteur. Ce, même lorsqu'il se hasarde à quelques descriptions. Il parvient littéralement à obséder le lecteur.

La tension est omniprésente et même les éventuelles longueurs sont rapidement balayées par l'avidité du lecteur impatient.

J'ai en effet toujours considéré ce livre comme fondateur pour moi. Jusque là, je songeais à la Dame en blanc sans hésiter lorsqu'on me parlait de mes « livres préférés », même si je n'aime pas tellement ce terme tant les préférences sont toujours liées à des éléments changeants.

D'ailleurs, avec cette deuxième lecture, je serai plus nuancée que je ne l'ai été jusqu'ici.

Je regrette effectivement un peu cette tension permanente qui fait obstacle à une lecture plus réflexive. le lecteur est tellement plongé dans l'intrigue qu'il en perd presque la tête et l'esprit.

Par conséquent, après réflexion, il me semble que Sans nom est à ce titre infiniment plus intéressant. L'intrigue et le suspense y sont peut-être moins soutenu, mais le roman est plus équilibré. L'intrigue laisse plus de place au lecteur. À ses pensées, aux réflexions que lui inspirent le récit.

Je comprends donc finalement (il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis) pourquoi de tous les romans de Wilkie Collins, c'est Sans nom que Dickens préférait.

Par contre, la Dame en blanc est peut-être un roman plus adapté à des lecteurs qui ont perdu l'habitude de lire et dont l'intérêt nécessite d'être quelque peu stimulé.
Lien : https://nevrosee.be/la-dame-..
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