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Citations sur Seule contre la loi (La piste du crime) (23)

La petite oie blanche que j’étais, à l’énoncé de cette curieuse superstition, ressentit un certain malaise. Le contact de la main de mon mari me rassura. Et c’est avec un indicible soulagement que j’entendis, au moment des adieux, la voix chaude de mon oncle me souhaiter tout le bonheur possible. Le brave homme avait quitté son presbytère du Nord du pays – le toit sous lequel j’avais vécu depuis la mort de mes parents – pour venir célébrer ma messe de mariage ; et ma tante et lui avaient prévu de s’en repartir par le train de midi. Il m’enveloppa dans ses grands bras puissants pour m’appliquer un baiser qui dut être entendu des curieux massés à l’extérieur de l’église.
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Ma tante, invitée à parapher le document, s’exécuta de mauvaise grâce.
– Un bien mauvais départ ! dit-elle en montrant ma rature. J’espère, à l’instar de mon mari, que vous n’aurez pas à vous en mordre les doigts.
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– Comment ! s’exclama mon oncle avec bonne humeur, voilà que vous avez déjà oublié votre patronyme ? Ma foi, espérons que vous n’aurez pas à vous repentir de vous en être séparée aussi volontiers. Allez, Valeria, faites un autre essai.

D’une main tremblante, je biffai ma première tentative et écrivis mon nom de jeune fille, fort mal, comme suit :

valeria
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Il ne restait plus à accomplir que le rituel de la signature du registre de mariage. Dans l’égarement qui était le mien – et en l’absence de toute indication –, je commis une erreur, et qui, d’après ma tante Starkweather, augurait des malheurs à venir : au lieu de mon nom de jeune fille, je signai de mon nom de femme mariée.
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De mon côté, hormis mon oncle et ma tante, il n’y avait personne. Mes père et mère n’étaient plus de ce monde et je n’avais que peu d’amis. Le vieux Benjamin, fidèle employé de mon cher père, était venu, selon l’expression consacrée, « me conduire à l’autel ». Il me connaissait depuis ma petite enfance et, dans ma triste position, il me témoignait une bonté toute paternelle.
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– Suivez votre oncle.

Accrochée au bras de mon mari, j’attachai mes pas à ceux de mon oncle et du vicaire qui l’avait secondé. Les deux ecclésiastiques nous menèrent à la sacristie. Cette église se trouvait dans un des coins les moins reluisants de Londres, entre la City et le West End ; c’était une journée de grisaille, l’air était épais et humide. Nous composions une petite noce un peu triste, bien assortie à ce quartier morne et à ce temps maussade. Aucun des parents ou connaissances de mon mari n’était présent : comme je l’ai déjà indiqué, les siens n’approuvaient pas ce mariage.
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Où mes pensées m’avaient-elles emportée ? J’étais trop désorientée pour le savoir. Je sursautai et posai les yeux sur mon époux. Il semblait tout aussi dérouté que moi. Je crois bien que la même pensée nous était venue en même temps : étions-nous vraiment, en dépit de l’opposition de sa mère à cette union, devenus mari et femme ? Ma tante Starkweather trancha la question d’une seconde tape sur mon épaule.

– Donnez-lui le bras ! me souffla-t-elle avec impatience.

Ce que je fis.
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– … Car ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui révéraient le Très-Haut, étant soumises à leur époux ; comme Sarah qui obéissait à Abraham, l’appelant seigneur ; Sarah, dont vous êtes les filles, tant que vous faites ce qui est bien, sans vous laisser troubler.

Concluant par ces paroles le rite nuptial de l’Église d’Angleterre, mon oncle Starkweather referma son livre et me regarda par-dessus la balustrade de l’autel avec une expression joviale sur sa large face rubiconde. Dans le même instant, ma tante, Mrs Starkweather, debout à côté de moi, m’appliqua subitement une tape sur l’épaule :

– Valeria, vous êtes mariée !
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Si jamais, Valeria, vous découvrez ce que je vous cèle, votre quiétude ne sera plus qu'un souvenir et la vie vous sera une torture. Vos jours seront marqués par la peur, vos nuits peuplées de cauchemars horribles.
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Calmée et fortifiée par la douce solitude et par l’air délicieux que je respirais, je me sentis le courage de regarder en face le sérieux problème qui me tenait en échec… le problème de l’avenir.
J’avais lu le jugement. J’avais fait vœu de consacrer ma vie à cette œuvre sainte : la revendication de l’innocence de mon mari. Seule et sans aide, je renouvelai envers moi-même l’engagement solennel de mener à bien ce dessein irrévocable.
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