Citations sur Anthologie de la poésie française de Villon à Verlaine (7)
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume :
Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.
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José Maria De Heredia.
Dans un autre ouvrage publié par un nouveau poète presqu'inconnu j'ai trouvé des pépites poétiques sublimes (recueil Chants d'écume que j'ai mis dans mes livres préférés et dont je ne me lasse pas !)
par exemple le dernier quatrain du poème : Marées (hommage aux marins pêcheurs et à leurs compagnes :) ...
"Le flot s’en va, revient, sans repos et sans trêve
Dans les pleurs déchirants d’une corne de brume
Au rythme des marées et les fleurs de l’écume
Laissent sur le sable ceux qui n’ont plus de rêve."
Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront :
Il saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.
(Stances à Marquise, Pierre Corneille)
La pluie nous a débués et lavés
Et le soleil desséchés et noircis
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés
Et arraché la barbe et les sourcils
(Ballade des pendus, François Villon)
Anthologie, florilège, que le mot soit d’origine grecque ou latine, il est invitation à cueillir les fleurs écloses au fil du temps ou des plumes. Ici le jardin sera modeste, mais ses promenades s’offrent comme une petite collection,. […]
A nous, lecteurs d’y sentir le parfum du printemps, […]
Pierre de Marbeuf
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage...
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
"Le symbolisme?... comprends pas... Ça doit être un mot allemand, hein? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? Moi, d'ailleurs, je m'en fiche. Quand je souffre, quand je jouis ou quand je pleure, je sais bien que ça n'est pas du symbole... J'écris sans autre règle que l'instinct que je crois avoir de la belle écriture, comme ils disent!"