Citations sur Discours sur l'ensemble du positivisme (8)
Par une honorable transmission de la science grecque, la civilisation arabe figurera toujours parmi les éléments essentiels de notre grande préparation au moyen âge.
L'esprit n'est pas destiné à régner, mais à servir : quand il croit dominer, il rentre au service de la personnalité, au lieu de seconder la sociabilité, sans qu'il puisse nullement se dispenser d'assister une passion quelconque. En effet, le commandement réel exige, par-dessus tout, de la force, et la raison n'a jamais que de la lumière ; il faut que l'impulsion lui vienne d'ailleurs.
Le positivisme érige donc désormais en dogme fondamental, à la fois philosophique et politique, la prépondérance continue du coeur sur l'esprit.
Nous sommes donc appelés désormais à rependre directement, sur de meilleurs bases mentales et sociales, la grande entreprise tentée au Moyen-Âge pour fonder, dans toute l'Occident, un régime pacifique et rationnel, en systématisant la prépondérance continue de l'amour universel, dominant à la fois la spéculation et l'action. La marche générale sera la même que celle de la démolition préalable.
Toutes nos langues occidentales s'accordent, en effet, à indiquer par le mot positif et ses dérivés, les deux attributs de réalité et d'utilité, dont la combinaison suffirait seule pour définir désormais le véritable esprit philosophique, qui ne peut être, au fond, que le bon sens généralisé et systématisé.
[La loi des trois états] Elle proclame, comme on sait le passage nécessaire de toutes nos spéculaions quelconques par trois états successifs : d'abord, l'état théologique, où dominent franchement des fictions spontanées, qui ne comportent aucune preuve ; ensuite, l'état métaphysique, qui caractérise surtout la prépondérance habituelle des abstractions personnifiées ou entités ; et enfin, l'état positif, toujours fondé sur une exacte appréciation de la réalité extérieure.
Sanctionnant l'expérience universelle, encore mieux que ne peut le faire le catholicisme, le positivisme explique pourquoi le bonheur privé et le bien public dépendent beaucoup plus du coeur que de l'esprit.
La vraie philosophie se propose de systématiser,autant que possible, toute l'existence, individuellement et surtout collective, contemplée dans les trois ordres de phénomènes, qui la caractérisent, pensées, sentiments, et actes.