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Critique de fabienBx


« Je réfléchis à tuer Holmes ... et le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit de meilleures choses » : en décembre 1893 Doyle expédie Holmes ad patres.

Ces "meilleures choses" ce sont les romans historiques que Doyle, fervent admirateur de Walter Scott, s'emploie à écrire en parallèle : romans de chevalerie (La compagnie blanche, Sir Nigel Loring) mais aussi un conséquent cycle Napoléonien, ce dernier étant regroupé dans le présent volume.

On citera d'abord les aventures du Brigadier Gérard, cycle de nouvelles passionnantes, dont les 2 opus ont été respectivement publiés en 1896 et en 1903. Ces faux mémoires, pleins d'humour et de rebondissements (entre autres inspirés de ceux de Jean-Baptiste de Marbot (Mémoires du général baron de Marbot) mettent en scène des figures célèbres de l'époque, retraçant les faits d'armes de notre Brigadier, un peu hâbleur mais d'un courage aveugle.

Bouquin rassemble aussi deux romans courts. D'abord, "L'oncle Bernac" qui est un véritable hommage -dans sa forme et sa thématique- au "David Balfour" de R.L.Stevenson (Les Aventures de David Balfour). Doyle y met en scène un Napoléon dans son intimité et son portrait de l' "Aigle" est saisissant, évoquant un homme à la mémoire surhumaine, à l'activité incessante qui se consacre à régler aussi bien les détails militaires les plus essentiels que les tendances vestimentaires les plus futiles de la cour impériale. le Brigadier Gérard apparaît de manière indirecte dans ce récit.

Ce recueil comporte également ce que je considère comme l'un des chefs-d'oeuvre de Doyle, "La grande ombre" (1892) dans laquelle la désolation semée par Napoléon est retracée au travers de l'expérience de simples soldats anglais, dont les pérégrinations les mèneront jusqu'à la bataille de Waterloo. Roman initiatique de premier ordre, le style littéraire de "La grande ombre" est d'une pureté et d'une efficacité stylistique rare.

Le volume comporte également d'autres nouvelles dont la portée est nettement moindre.

On peut déplorer que ce cycle Napoléonien soit nettement sous-coté au regard du reste de l'oeuvre de Doyle.

Si le succès extraordinaire de Sherlock Holmes est amplement mérité, je m'étonne un peu des appréciations flatteuses portées sur le cycle du Pr. Challenger, dont le niveau littéraire se situe à mon avis très en deçà. L'écriture des Challenger est laborieuse -sinon purement propagandiste dans le cas des romans de spiritisme- et si la thématique du "Monde perdu" est plus attrayante pour le grand public, d'autres auteurs -Jules Verne pour ne citer que lui- s'y sont essayés avec un succès autrement plus éclatant.
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