Citations sur Rêves amers (16)
Qui a fait le monde ? On dit que c’est Dieu. Alors pourquoi n’a-t-il pas donné à toutes les créatures les moyens d’en savourer la beauté ? Pourquoi certains ne songent-ils qu’à se nourrir, se vêtir, survivre, sans pouvoir jamais relever la tête afin d’admirer le feuillage des arbres, l’éclat des fleurs, la splendeur des rivières ? Son pays était un des plus beaux du monde. Les touristes arrivaient des lieux les plus éloignés pour se baigner dans ses criques, se dorer sous les baisers de son soleil et goûter à sa cuisine, et elle, elle devait le quitter !
(p. 73-74, Chapitre 5, “Un bateau dans la nuit”).
Et personne ne devait accepter de travailler dans ces conditions. Pour quelques gourdes par semaine, perdre, avec son honneur, le respect de soi-même ?
(p. 61, Chapitre 4, “Un patron terrifiant”).
Et la mer roula ces déshérités dans son suaire.
Elle para leur corps d'algues, ouvragées comme des fleurs, suspendit à leurs oreilles des boucles d'oreilles de varech. Elle chanta de sa voix suave pour calmer les terreurs des enfants, de Rose-Aimée et de Lisa, et, les yeux fermés, ils glissèrent tous dans l'autre monde. Car la mort n'est pas une fin. Elle ouvre sur un au-delà où il n'est ni pauvres ni riches, ni ignorants ni instruits, ni Noirs, ni mulâtres, ni Blancs...
Chaque ville se transforme avec la nuit et présente un visage inconnu.
Pourtant, le spectacle de toute cette misère ne découragea pas Rose-Aimée. Au contraire. Elle sentait naître en elle une volonté toute neuve. La vie, c’est comme une bête qu’il faut dompter. Il faut bander ses muscles comme un pêcheur mettant à l’eau une pirogue rétive. A tout moment, la lame risque de la submerger, de l’emporter. Néanmoins il tient bon.
(p. 62, Chapitre 4, “Un patron terrifiant”).
El la mer roula ces déshérités dans son suaire. Elle para leur corps d'algues, ouvragées comme des fleurs, suspendit à leurs oreilles des boucles d'oreilles de varech. Elle chanta de sa voix suave pour calmer les terreurs des enfants, de Rose-Aimée et de Lisa, et, les yeux fermés, ils glissèrent tous dans l'autre monde. Car la mort n'est pas une fin. Elle ouvre sur un au-delà où il n'est ni pauvres ni riches, ni ignorants ni instruits, ni noirs, ni mulâtres, ni blancs...
Pourquoi des peuples sont-ils riches, et d'autres si pauvres qu'ils doivent aller chercher hors de leur pays natal des moyens de subsister?
Du jour au lendemain, je me liai étroitement avec deux étudiants haïtiens en sciences politiques, Jacques et Adrien, qui, vrai ou faux? se déclarèrent amoureux de moi à la folie. Très savants, ils n'ignoraient rien de leurs pays : ni l'histoire, ni la religion, ni l'économie, ni les tensions politico-raciales, ni la littérature, ni la peinture naïve. Travailleurs, deux rats de bibliothèques, ils me firent honte de mon inactivité.
C'est là que l'esclave révolté devenu général, Dessalines, avait déchiré le drapeau français et jeté à la mer la partie blanche, créant ainsi le drapeau d'Haïti rouge et bleu.
Ecoute, ce n'est pas la peine de pleurer ainsi... Est-ce que demain n'est pas un autre jour?