Les Leçons du mal

Gâté par le sort, je n'ai pas su voir les ténèbres ni ce qu'elles dissimulaient.

Ses yeux étaient d'un vert profond qui, en un sens, les rendait à la fois intimidants et encourageants. Il était facile d'imaginer des bateaux sombrer sous leur surface.

Je vis en lui le parfait spécimen de l'agressivité crasse de cette part de l'humanité qui s'asphyxie irrémédiablement sous les plis de sa terrible intransigeance.

- Ah, Jack, comme il est difficile de contenter nos pères.
Un bref instant, il parut perdu dans ses pensées, le regard fixe et introspectif.
- Surtout si c’est un tyran comme l’était le mien.
Cette déclaration me surprit.
- Pourtant vous sembliez très bien vous entendre.
Il lança un coup d’œil au portrait de son père.
- L’harmonie, c’est l’oppression dans un gant de velours, déclara-t-il d’une voix lasse en continuant de contempler le portrait.

Après, une à une, les années passèrent, tombant comme les arbres d'un verger qui mourraient à intervalles réguliers.

Cinquième partie. Chapitre 36

Désormais seul dans cette vaste demeure délabrée, je me penchais sur la jeunesse privilégiée d'Ovide, né dans une famille de chevalier, doué d'une grande intelligence, qu'il développa grâce à une éducation supérieure.

Cinquième partie. Chapitre 35

Ma mère m'apparut, immatérielle, presque transparente, me regardant depuis le fond du jardin, fille de bal des débutantes morte tout juste quelques semaines après ma naissance, de sorte que la seule chose que nous ayons partagée, semblerait-il, fut l'immensité de la mer sur laquelle elle avait péri.

Cinquième partie. Chapitre 32

Une leur vive s'alluma dans son regard, deux petites flammèches blanches. Mais elle demeura silencieuse, et, dans ce bref silence, j'eus la prescience que si le paradis existait, ce n'était pas un lieu d'éblouissement et de gloire, de ravissement et d'extase, mais simplement la sensation éternelle de la présence d'un coeur aimant.

Quatrième partie. Chapitre 25

(...) et en cet instant, je fus traversé par le sinistre pressentiment que je rencontrais tout à coup une manifestation du mal différente de celles que j'exposais en cours, un mal venu de loin, et en cela même, d'une perniciosité beaucoup plus subtile, un mal pleine de drames et de collusions, d'actions commises par des pantins contrôlés par des marionnettistes manipulateurs en diable.

Troisième partie. Chapitre 22

-Ils disent tous qu'il pouvait être gentil quand il le fallait, mais que, dans le fond, il ne l'était pas. Ma mère pense pareil.
C'était le portrait classique d'un sociopathe, de quelqu'un qui pouvait être tout sucre et tout miel, et pourtant ne valoir rien de bon, mais je savais que ce n'étaient pas là ses seules parts d'ombre.

Troisième partie. Chapitre 21