AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757838563
336 pages
Points (02/01/2014)
3.83/5   90 notes
Résumé :
"Mon père a tué ma mère, ma soeur et mon frère. Puis il a attendu que je rentre à la maison... " Steve Farris a tout pour être heureux: une femme attentionnée, un petit garçon charmant, un job qu’il adore. Cet équilibre apparent va se rompre le jour où il rencontre Rebecca, une chercheuse qui enquête sur les tueries familiales inexpliquées. Les souvenirs remontent : il n’avait que 7 ans quand il revint de l’école un jour et trouva sa mère, sa soeur et son grand frèr... >Voir plus
Que lire après Mémoire assassineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 90 notes
5
7 avis
4
11 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Steve a, semble-t-il, tout pour être heureux. Un boulot d'architecte qu'il affectionne, une femme, Marie, et un fils, Peter, qu'il aime. Une vie somme toute bien remplie et équilibrée. Mais ça, c'était avant Rebecca... 
Il ne s'est jamais retourné sur son tragique passé. de ceux qui laissent des traces et des séquelles irréversibles. Il n'a pas essayé de comprendre le terrible geste de son père. Jusqu'à ce que Rebecca entre dans sa vie... Journaliste, elle écrit un livre sur les hommes qui ont massacré leur famille. Alors que Steve n'a que 9 ans, en rentrant de l'école, il apprend que son père a assassiné sa mère, sa soeur et son frère avant de se faire la belle. Un acte abominable pour tout gamin qui avait l'impression que sa famille était heureuse. Mais, Rebecca va l'aider à retourner dans son passé, à fouiller dans ses souvenirs et mettre des mots sur ses proches. Peu à peu, au fil de ses introspections, chacun se dévoile à ses yeux sous son vrai jour....

Thomas H. Cook nous replonge dans l'enfance de Steve. Construit à la 1ère personne, l'on partage les souvenirs de ce dernier, même les plus enfouis ou les plus refoulés. Peu à peu, la cicatrice s'ouvre de plus belle, les failles de chacun apparaissent comme une évidence. Evidemment, cela ne sera pas sans conséquence sur sa propre vie. L'auteur tient ici un sujet captivant. Que gardons-nous réellement de notre enfance? Quelle est la part d'imagination ou de subjectivité? Jusqu'à quel point déforme-t-on les souvenirs? Pas à pas, l'auteur dévoile l'enfance de Steve qui dresse un portrait de sa famille bien différent de ce qu'il pensait. Ce roman, sur l'enfance brisée et l'innocence perdue, est remarquablement construit et accrocheur. 

Fouillez dans cette Mémoire assassine... 
Commenter  J’apprécie          660
Si Jésus, catégorie poids plumes, multipliait les pains, Cook, lui, rend la vue aux aveugles...

Lorsqu'un gamin alors âgé de neuf ans et rentrant de l'école pour y engloutir son 4h à moteur apprend que son paternel a décimé toute la petite famille avant de se faire la belle, peut-il raisonnablement se construire dans la joie et l'allégresse ? Sortez feuille triple moyen carreau format C5 et crayon 4 couleurs, vous avez deux heures...

Steve Farris, Stevie, est aujourd'hui mari et père. Un bon boulot, un environnement familial aimant, le traumatisme semble à l'état de veille. Aussi, lorsque Rebecca qui enquête sur ce type particulier de tragédie familiale vient à solliciter sa mémoire en sommeil et bousculer ses certitudes, l'homme vacille au profit d'une véracité terrifiante qu'il avait jusqu'ici occulté.

Cook aime travailler sur la famille. Elle est son terreau, son inspiration, sa ligne directrice.
Mémoire Assassine n'échappe pas à la règle. le sujet interpelle doublement puisque l'affaire Dupont de Ligonnès qui défraya la chronique en Loire-Atlantique y fait écho tout au long du bouquin.
Dévorer ce petit bijou rétrospectif, c'est souffler sur les braises d'une enfance meurtrie et plonger dans les méandres tortueux d'un esprit flétri, altéré par des faits passés qu'il se refuse à accepter, sa bonne santé mentale en dépendant.

Cook, doucement, lève le voile sur ce terrible drame au rythme des réminiscences de l'ami Stevie qui se livre pour finalement se délivrer. Une mère effacée, une soeur complice, un grand frère tyrannique et un géniteur complexe, quatre acteurs aux rôles prédéfinis qui n'ont peut-être pas montré leur vrai visage.
Cook repose également la question de l'hérédité dans la violence - cf Les Leçons du Mal – tout en y traitant de ses répercussions possibles au sein de sa propre cellule familiale.
L'écriture est toujours envoûtante. le lecteur, en totale empathie avec un Stevie déjà bien amoché, assiste, impuissant, à l'effondrement de toutes les digues salvatrices qu'ils s'était construit au fil des ans pour finir, tout comme notre triste héros de l'amer, terrassé par un final palpitant aux allures de " gros pain dans ta tronche ".

Un Cook au sommet de son art !
Un grand merci à Babélio et aux éditions Points.
Commenter  J’apprécie          638
Ambiance sombre et froide. le sujet n'est effectivement pas gai puisqu'il s'agit d'un drame familial que Steave a vécu enfant et va revivre en tant qu'adulte par l'intermédiaire de Rebecca qui enquête sur des drames similaires, c'est-à-dire sur "des hommes qui ont massacrés leur famille".
Cette enquête va replonger Steave dans ce drame en se remémorant des scènes, des paroles, des gestes, des regards et des ressentis.
Tous ces souvenirs vont faire basculer sa vie qui est déjà, on s'en doute bien fragile !
Le style est très particulier, je suis étonnée par tant de "froideur". Il y a une mise à distance avec les sentiments. Tout se passe comme si il ne fallait pas trop s'épancher sur le ressenti. Cela n'empêche pas malgré tout d'avoir de l'empathie pour Steave mais j'ai eu, à plusieurs reprises, envie de creuser un peu ses sentiments c'est ce qui explique que je ne mets que 3 étoiles.
Commenter  J’apprécie          540
♫ Je m'appelle Stevie, et je suis sans famille ♪ pour l'intro en version « soft ».

« Mon père a tué ma mère, ma soeur et mon frère. Puis il a attendu que je rentre à la maison… » nous explique Steve Farris, trentenaire qui, alors qu'il n'avait que 7 ans, s'est retrouvé sans famille : sa mère, sa grande soeur et son grand frère ont été abattus pas leur père. Ça c'est pour l'intro « hard » et sans fard.

Qu'est-ce que s'est passé lors de ce « bloody day » ? Pourquoi le père a-t-il été pris d'une frénésie meurtrière ? C'est ce que Steve va tenter de comprendre et de nous expliquer.

Élément déclencheur de ses réminiscences, tout sauf joyeuses ? Rebecca, une chercheuse qui veut écrire un livre sur ses pères qui, un jour, assassinèrent leur petite famille alors qu'ils avaient tout pour être heureux.

Notre Stevie qui avait réussi sa vie (boulot, femme et fils) va introspecter ses souvenirs de ces quelques mois qui ont précédés le joyeux massacre. Mais à force de plonger en soi, ne risque-t-on pas de perdre pied ?

Amis des ambiances joyeuses et des marshmallows au coin du feu de camp : au revoir ! Ici, rien de réjouissant, que du sombre ou du noir.

Petit à petit, l'auteur dévoile avec une précision diabolique les souvenirs qui remontent à la surface de la mémoire de Stevie, qui, sans doute pour se protéger, les avaient occultés.

Si la première partie m'a paru un peu « lente » suite à mon manque d'empathie avec les personnages, la seconde a passé comme une balle.

La plume de Cook est allée titiller les souvenirs d'un petit garçon avec habilité pour nous les retranscrire avec douceur au départ, s'enfonçant ensuite de plus en plus dans le malsain.

On sent que quelque chose va se produire, on se doute qu'une trame bien plus sombre se cache derrière cette horrible fait divers et mon esprit a supputé bien des théories avant de se faire planter le couteau en traitre, par l'auteur, dans les dernières pages.

Pan dans ma gueule… c'est vache, ça fait mal, mais ça fait du bien aussi.

Le Mal est-il héréditaire ? Les souvenirs ne feraient-ils pas mieux de rester enfouis, puisque la mémoire en a décidé ainsi ?

Cook vous décortiquera ça à la manière dont on ôte la carapace d'un homard : on croit qu'on a tout enlevé, qu'on est arrivé au bout, mais non, il reste encore des petits morceaux.

Vu mes débuts laborieux, je ne pensais pas aimer le roman, mais maintenant je peux dire que oui, j'ai aimé.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
Commenter  J’apprécie          420
L'univers sombre de Thomas H . Cook m'attire toujours autant. Son sens de la dramaturgie aussi. Ici encore, la tension grandissante mène à une fin inattendue.

Au centre du roman Steve, le narrateur. Marié à Marie et père d'un petit garçon, Peter, il a une vie en apparence tranquille. Jusqu'à ce que Rebecca vienne la bouleverser et raviver sa mémoire. En effet, elle écrit un livre sur ces hommes qui , sur une décision soudaine ( mais souvent préméditée) tuent les membres de leurs familles. le père de Steve en fait partie. Alors âgé de neuf ans, Steve a échappé à la tuerie familiale parce qu'il était chez un copain.

Rebecca l'incite à évoquer ses souvenirs. D'abord réfractaire, lui qui se voulait amnésique de cette horreur, Steve se réapproprie peu à peu le passé, mais la mémoire est assassine, elle réinvente à sa manière les événements, les interprète parfois faussement...et met en danger les êtres.

Remarquable retour en arrière, morcelé, trafiqué. Subtile introspection d'un homme à jamais déchiré par les doutes, les manques, les interrogations. Jusqu'au final glaçant et surprenant. Impressionnant!
Commenter  J’apprécie          420


critiques presse (1)
Actualitte
23 janvier 2012
Une belle innovation qui, facétieusement, pourrait contribuer à faire converger ceux qui lisent de droite à gauche et ceux qui lisent de gauche à droite !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Avant Rebecca, j'étais incapable de me rappeler ce qu'il m'avait dit alors, ce qui ne m'empêcha pas, au fil des années, d'échafauder toutes sortes de suppositions, répliques sans doute glanées à la télévision ou au cinéma qui ne me semblaient jamais sonner tout à fait juste.
Avant Rebecca, je ne savais même plus combien de temps j'étais resté assis à l'arrière de cette voiture, pourtant j'ai toujours gardé le sentiment d'avoir vu la lumière changer, phénomène qui n'avait pu se produire que très lentement, à mesure que le soir tombait. Je me souvenais de la grisaille qui s'intensifiait autour des arbres dénudés de l'automne. Je revoyais même les ombres qui s'étiraient et s'élargissaient pendant que les heures passaient, mais étant donné l'épaisse couverture nuageuse de cette fin d'après-midi-là, cela ne pouvait pas correspondre à la réalité. Pourtant, cette faus
Commenter  J’apprécie          160
Je pense que la mémoire est le lot de consolation qui nous est dévolu pour compenser la mort de chaque jour, le lieu auquel nous accédons pour reconstruire et réécrire notre vie, pour nous donner une seconde chance.
Commenter  J’apprécie          270
"C'est à cet instant que la destruction de ma famille m'apparut dans toute son horreur. En une illusion étrange et cauchemardesque, je me vis traverser sans effort les murs du 417 McDonald Drive comme s'ils n'étaient que des décors de scène, tantôt épais, tantôt d'une transparence de rêve, si bien que, d'un simple coup d'oeil, je pouvais voir au travers de toute la maison, voir la mort d'un jour à l'oeuvre sous mes yeux dans ses moindres détails, tous plus macabres et plus précis les uns que les autres, comme je n'avais jamais été capable de l'imaginer jusqu'alors".

Commenter  J’apprécie          40
De cela, je m'étais toujours souvenu : les rideaux à fleurs de leur chambre à l'étage, bien fermés ; le nouveau ballon de basket de Jamie à la lisière du jardin, luisant sous la pluie ; le soutien-gorge blanc traînant dans l'herbe derrière la maison, le reste de nos vêtements, mouillés et immobiles, suspendus à la corde à linge.se impression d'ombres qui s'agrandissent perdura au fil des années, forte, tenace, alors que d'autres choses, infiniment plus importantes, en vinrent à se brouiller et à s'effacer.
Commenter  J’apprécie          40
Je pense que la mémoire est le lot de consolation qui nous est dévolu pour compenser la mort de chaque jour, le lieu auquel nous accédons pour reconstruire et réécrire notre vie, pour nous donner une seconde chance.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Thomas H. Cook (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas H. Cook
Evidence Of Blood Trailer 1998
autres livres classés : roman noirVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (223) Voir plus



Quiz Voir plus

Les liens du sang

Comment Dave surnommait son père?

Père
Le Vieux
Papi

15 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Les liens du sang de Thomas H. CookCréer un quiz sur ce livre

{* *}