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Je vais vous faire une petite confidence : j'ai grandi, j'ai forgé petit à petit mes convictions auprès d'une mère, dont je peux affirmer, sans trop me vanter, qu'elle se situait au-delà de l'autoritarisme. Nous ne nous supportions pas : elle essayait constamment de m'imposer ce qui me répugnait le plus, elle menaçait, elle ordonnait, elle punissait, elle baffait, elle sanctionnait, elle était impitoyable, elle ne laissait jamais rien passer. Pas besoin d'entrer dans les détails, mais elle a fait ça tant et si bien qu'à un moment de mon existence, je la détestais purement et simplement. Non, à la réflexion, détester c'est beaucoup trop faible : je l'abhorrais.

Eh bien, avec les années, quand je repense à mon enfance, je crois que, par ce comportement, elle a construit en moi, elle a édifié brique à brique le socle en titane de mon athéisme. Outre les incohérences logiques et pragmatiques qui émaillent, qui constellent les livres fondateurs des trois principaux cultes monothéistes (ici, dans le Coran, on pourrait citer par exemple la Sourate XXXV, intitulée le Créateur, qui énonce au verset 1 : « Louange à Dieu, créateur des cieux et de la terre, qui prend pour messagers les Anges pourvus de deux, de trois ou de quatre ailes ! » Rien qu'en exercice de pensée, essayez d'imaginer voler un ange à 3 ailes, c'est assez cocasse, mais bon, passons), ce qui me frappe le plus, à chaque fois, dès que, par curiosité culturelle et intellectuelle, je m'aventure à lire l'un de ces livres, c'est le ton, c'est la résurrection quasi instantanée des affres et traumatismes causés par mon inflexible mère : les mêmes menaces, les mêmes injonctions, les mêmes enfermements, les mêmes absences de liberté, les mêmes suffocations, les mêmes aplatissements réglementaires, les mêmes négations de l'idiosyncrasie, les mêmes « ferme ta gueule et obéis ! ».

Je revendique mon incroyance, mon dégoût absolu de toute forme de domination (la domination pour les uns signifie nécessairement la soumission pour les autres), qu'elle soit étatique ou religieuse (on conçoit d'ailleurs fort bien pourquoi les états cherchent toujours à s'appuyer plus ou moins ouvertement sur une religion, car c'est tellement plus pratique d'avoir une institution spéciale qui dit au peuple « ferme ta gueule et obéis » à la place d'avoir à le faire dire à ses propres forces de police — je rappelle au passage que « ferme ta gueule et obéis » est la devise universelle, mais inavouée, de toutes les forces de police de tous les états du monde). Au reste, le Coran assume sans complexe, à la Sourate III, verset 19 : « La Religion, aux yeux de Dieu, est vraiment la Soumission. » ou à la Sourate IX, verset 4 : « Dieu aime ceux qui le craignent. » puis verset 112 : « Ceux qui reviennent à Dieu, […] ceux qui s'inclinent, ceux qui se prosternent. »

La Sourate XXXIV (Les Saba) définit au verset 31 ce que le Coran nomme « les incrédules ». On y lit ceci : « Les incrédules disent : " Jamais nous ne croiront en ce Coran, ni à ce qui lui est antérieur ". » Pas d'erreur possible, je suis donc bien, selon les rédacteurs du Coran, une incrédule. Lesquels rédacteurs précisent, à la Sourate III (La famille de ‘Imran), versets 3-4 : « Il avait fait descendre la Tora et l'Évangile — direction, auparavant, pour les hommes — et il avait fait descendre le discernement. Un terrible châtiment est destiné à ceux qui ne croient pas aux Signes de Dieu » et à la Sourate XXXIII (Les Factions), verset 8, qu'ils pourraient encore arriver à s'entendre avec des juifs ou des chrétiens, mais que le pire du pire, selon eux, ce sont bien les incrédules, et que, donc, pour les incrédules, pas de pitié : « Lorsque nous avons conclu l'alliance avec les Prophètes, — et avec toi — avec Noé, Abraham, Moïse et Jésus, fils de Marie ; nous avons conclu avec eux une alliance solennelle, afin que Dieu demande compte aux véridiques de leur sincérité ; mais il a préparé, pour les incrédules, un châtiment douloureux. »

Et mieux encore, la Sourate IX (L'Immunité) déclare, aux versets 1 à 4, qu' « une immunité est accordée par Dieu et son Prophète aux polythéistes avec lesquels vous avez conclu un pacte. […] Annonce un châtiment douloureux aux incrédules, à l'exception des polythéistes. » Pas d'erreur possible, je suis donc bien le coeur de cible des rédacteurs du Coran, même si, cette adorable neuvième sourate s'empresse d'ajouter à peine plus loin, au verset 5 : « Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-lez, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. » Admirez au passage la délicatesse du message et des moyens prescrits...

Et, en effet, lorsque je rouvre le Coran, que j'ai refermé il y a déjà un moment, il n'y a pas besoin d'aller très loin pour voir renaître le fantôme de ma chère maman, dès la Sourate II, nommée La Vache (ça correspond d'ailleurs assez bien à ma mère, encore que moi, j'aurais plutôt écrit « peau de vache »), versets 6 et 7 : « Quant aux incrédules […] un terrible châtiment les attend. » Bim ! Les menaces, ça commence, et je ne suis arrivée qu'au verso de la première page !

Pourtant, si je réfléchis un instant, je trouve cette menace totalement gratuite et dénuée de fondement, pourquoi ? Je suppose, par honnêteté intellectuelle, que le Coran a été écrit par des personnes croyantes, qui ne sont donc, par définition, pas celles dont elles parlent quand elles désignent les incrédules, n'est-ce pas ? Elles sont donc les porte-paroles (ou supposées telles) de ce qui se passe sur une berge de l'au-delà, les incrédules se situant obligatoirement sur l'autre, à l'exact opposé des précédentes. La Sourate VII (Al 'Araf), verset 46 précise d'ailleurs : « Un voile épais est placé entre le Paradis et la Géhenne. » Je postule, a fortiori, que le Coran a été écrit par des personnes vivantes et non des mortes. Alors qu'est-ce qu'en savent ces personnes, de ce qui attend les incrédules après leur mort, puisqu'elles ne se situent même pas sur la même rive et qu'elles n'étaient, par définition, pas encore mortes ? Ce faisant, pourquoi se permettent-elles d'affirmer — pas de supposer, la nuance est grande, quoi qu'affirme la Sourate X (Jonas), verset 36 : « La plupart des incrédules se contentent d'une supposition. La supposition ne prévaut pas contre la Vérité. » — ce qu'en tout état de cause elles ne pouvaient qu'ignorer d'expérience, n'en ayant jamais été les témoins directs ? Et après, on vient nous faire des grands sermons à longueur de pages sur les mensonges et les menteurs, les faux-ceci, les faux cela, et tutti quanti ?

Partant, je pose la question sans malice : qui sont les menteurs dont le Coran ne cesse de nous rebattre les oreilles (voir par exemple la Sourate IX, verset 42 : « Ils se perdent eux-mêmes. Dieu sait parfaitement qu'ils sont menteurs. ») ? ceux qui parlent de ce que, manifestement, ils ne connaissent pas précisément ou ceux qui, jusqu'à preuve du contraire, n'ont aucune raison de croire aveuglément ce qui ne leur a jamais été prouvé d'aucune façon depuis que l'humanité se pose ce genre de question ? Ce n'est qu'un très modeste exemple, toutefois, je constate que les croyants se permettent partout de parler allègrement des incroyants — à chaque fois pour les dénigrer —, par contre, les incroyants doivent toujours se taire — se bâillonner symboliquement — à propos des croyances des autres, sous peine d'être aussitôt qualifiés d'irrévérencieux, d'irrespectueux, de blasphémateurs, de haineux, de méprisants ou que sais-je encore.

Car, en effet, il n'y a pas de Torah d'incroyance, de Nouveau Testament d'incroyance, de Coran d'incroyance qui permettraient aux incroyants de pouvoir, ne serait-ce que défendre leur point de vue, qui est pourtant tout aussi légitime et défendable, me semble-t-il, que les points de vues alternatifs. Si l'un de ces trois livres me crache ouvertement dessus en ma qualité d'athée (et aucun ne se prive de le faire), les juifs, les chrétiens et les musulmans n'y trouvent rien à redire, par contre, si j'ai le malheur de répondre, même pas de cracher, juste de postillonner, là, je suis, bien évidemment une odieuse et tous les qualificatifs auto-victimaires appelant à la sanction qui viennent ensuite.

J'ai beau tourner et retourner le problème, ça n'est tout simplement pas juste. On a bien fait modifier le titre du roman d'Agatha Christie « Les Dix petits nègres » parce que des personnes se sentaient insultées par cette désignation — et je crois qu'à titre moral, elles avaient raison d'exiger ce retrait. Qu'est-ce que c'est, la morale, au sens le plus élémentaire du terme ? Tout simplement le respect mutuel des intérêts des autres. Ainsi, d'un point de vue moral, je n'ai ni le droit ni l'envie de m'en prendre aux croyances des autres, par contre, j'exige que, réciproquement, on respecte tant mon droit à l'incrédulité que ma personne incrédule. Pourquoi ne pourrait-on, pareillement, et dans un soucis d'équité, faire retirer du Coran, du Nouveau Testament ou de la Torah tout ce qui offense les incroyants ? Pourquoi est-ce qu'on a le droit de me cracher dessus alors que je n'ai rien demandé à personne ? Qui me défend quand ces livres m'insultent ? Réponse : rien, ni personne.

Alors, vous vous dites peut-être que j'ai choisi le seul passage susceptible de me dénigrer ? Jugez plutôt : si je me penche par exemple sur la seule Sourate VIII, intitulée le Butin (et c'est loin d'être la seule à enfreindre mes élémentaires droits moraux, dans son style égorgeur et belliqueux, la Sourate IX, intitulée L'Immunité, n'est pas mal non plus…), on y trouve notamment au verset 7 « Dieu voulait manifester la Vérité par ses paroles et exterminer les incrédules jusqu'au dernier », verset 12 « Je vais jeter l'effroi dans le coeur des incrédules : frappez sur leurs cous ; frappez-les tous aux jointures », verset 14 « Le châtiment du Feu est destiné aux incrédules. », verset 22 « Les pires des bêtes au regard de Dieu sont les sourds et les muets qui ne comprennent rien [les auteurs désignent bien sûr les incrédules] », verset 35 « Goûtez donc le châtiment de votre incrédulité ! », verset 37 « Les incrédules seront réunis dans la Géhenne, pour que Dieu sépare le mauvais du bon ; qu'il entasse les mauvais les uns sur les autres, puis qu'il les amoncelle tous ensemble et qu'il les mette dans la Géhenne. — Voilà les perdants — », verset 65 « Ô Prophète ! Encourage les croyants au combat ! S'il se trouve parmi vous vingt hommes endurants, ils en vaincront deux cents. S'il s'en trouve cent, ils vaincront mille incrédules : ce sont des gens qui ne comprennent rien. »

Est-il nécessaire que j'analyse le contenu d'autres sourates ? Je n'en ai pas l'impression. Pourtant, transportons-nous tout de même encore, et au titre de simple illustration complémentaire, jusqu'à la Sourate XVIII (La Caverne), qui dit notamment, aux versets 54 à 57 : « Oui, nous avons adressé aux hommes toutes sortes d'exemples dans ce Coran. L'homme est, cependant, le plus querelleur des êtres. Qui donc a empêché les hommes de croire […] sinon leur refus d'admettre […] que le châtiment les touchera de face. […] Les incrédules usent d'arguments faux pour rejeter la Vérité. Ils se moquent de mes Signes et de ce dont ils ont été avertis. Qui donc est plus injuste que celui qui se détourne des Signes de son Seigneur […] ? » Laquelle sourate se dépêche d'ajouter, au verset 87 : « Nous allons punir celui qui est injuste ; il sera bientôt ramené vers son Seigneur qui le châtiera d'un terrible châtiment. » Là, au moins, c'est clair !

On trouve encore tout plein de gentillesses dans ce genre, par exemple, aux sourates III (versets 10, 12, 28, 127, 151), IV (versets 76, 101), V (versets 44 à 47), VII (versets 36 à 38, 93, 101 à 102, 166, 176, 179), IX (versets 19, 23, 26, 30, 49, 73, 80, 90, 123), X (versets 4, 69-70), XIII (versets 5, 31), XIV (versets 2, 28-29), XVI (versets 27, 39, 84, 88, 105), XVII (versets 8, 97 à 99), XIX (versets 72 à 74), XXII (versets 19 à 22, puis 57), XXIV (versets 2, 19, 55 à 57), XXV (verset 19), XXX (verset 16), XXXI (versets 6 à 7, 23 à 24), XXXII (versets 18 à 22). Donc vous vous rendez compte que ce n'est pas qu'un détail, qu'un bout de phrase oublié par inadvertance, c'est réellement très présent et je n'ai relevé qu'une partie des (très) nombreuses apostrophes belliqueuses ou méprisantes destinées aux incroyants : le Coran en a été littéralement criblé par ses rédacteurs.

Qu'ai-je à répondre aux rédacteurs du Coran ? Très chers rédacteurs du Coran, je ne vous connais pas (et pour cause), je ne vous ai rien fait (et pour cause également), je ne vous ai rien demandé, mais vous vous permettez tout de même, rien que dans la seule sourate n°8, répétée quotidiennement par des millions de personnes de par le monde, 1°) de me menacer, 2°) d'inciter à ma molestation, 3°) à mon extermination, et 4°) d'exprimer un jugement d'autorité à propos de la faiblesse de mes capacités cognitives et de mon entendement, etc.

En conséquence de quoi, très chers rédacteurs du Coran, je me permets de vous répondre 1°) qu'après vous avoir lus, je reste plus que jamais incrédule et 2°) que je vous emmerde. 3°) Je constate, au demeurant, que moi, qui ne comprends pourtant pas grand-chose, d'après ce que vous écrivez à plusieurs reprises et sans scrupule, je n'ai cependant pas besoin qu'on me répète autant de fois les consignes pour les assimiler, que l'ahurissante fréquence avec laquelle vous rebattez les oreilles des croyants à propos de la nécessité de croire. Doutez-vous à ce point de leurs capacités de mémorisation et d'assimilation pour leur répéter tant de fois exactement les mêmes prédicats ? Je côtoie fréquemment des musulmans, et bien s'il m'arrive de leur demander, par exemple : « Pouvez-vous allumer la lumière, s'il vous plaît ? » je vous assure qu'à chaque fois ils l'allument du premier coup, sans que j'aie besoin de réitérer 153 fois ma demande. Alors, en bonne bête incrédule, moi, je m'interroge…

Bref, outre, il est vrai, des passages acceptables et positifs, disséminés ici ou là, ce livre se permet tout de même beaucoup de choses à mon encontre et à beaucoup d'endroits. Je l'ai lu il y a plusieurs années et, dans l'ensemble, il m'a dégoûtée — cependant ni plus ni moins que les deux autres susmentionnés émanant des juifs et des chrétiens —, probablement pour les raisons que j'ai évoquées au début et qui ont trait à ma mère, mais pas seulement.

Et donc, en mon nom propre, et sans chercher à nuire à qui que ce soit, j'émets cet avis sur ce qui est, malgré tout et avant tout, un livre. En tant que livre, tant par sa technique narrative que par son contenu, il m'a, dans l'ensemble, très fortement et irrémédiablement déplu. J'invite quiconque à le lire de même pour se forger sa propre opinion personnelle à son propos et l'on peut, bien évidemment, ressentir l'exact opposé de ce que j'ai ressenti à sa lecture, tout comme je constate chaque jour que des lecteurs détestent parfois les livres que j'ai adorés. Je n'oublie jamais que ce que j'exprime ici n'est qu'un avis, un sur plus de sept milliards, c'est-à-dire vraiment pas grand-chose.

P. S. : Charles Darwin, le Mahomet (Muhammad) des incroyants, n'a jamais écrit que les croyants devaient être exterminés jusqu'au dernier, ni qu'on devait leur taper sur le cou ou les articulations, ni quoi que ce soit de cet acabit, que je sache. Au contraire, il a écrit dans Voyage d'un naturaliste autour du monde : « Grande est certainement notre faute, si la misère de nos pauvres découle non pas des lois naturelles, mais de nos institutions. »

De même, Clair Patterson, responsable de l'actuelle datation de l'âge de la Terre, n'a pas milité pour la mise en place de lapidations ou de châtiments corporels destinés aux croyants, mais pour la réduction de l'usage du plomb dans l'essence et les contenants alimentaires. Ou encore Karl Popper, l'un des derniers grands prophètes de la croyance scientifique des incroyants, n'a jamais invité quiconque à s'en prendre aux croyants, il a écrit, au contraire, dans La Société ouverte : « Personne ne doit être à la merci d'autres, mais tous doivent avoir le droit d'être protégés. »

L'un des rares, parmi les prophètes des incroyants, à avoir ouvertement évoqué Dieu est Albert Einstein dans sa fameuse saillie (qui n'avait, je pense, rien d'offensant pour les croyants) : « Dieu ne joue pas aux dés ». Eh bien, tout porte à penser à présent que même ça c'était une connerie. Ainsi j'en déduis que les incroyants ne devraient jamais s'aventurer à parler de ce qu'ils ne connaissent pas, et Dieu en fait bien évidemment partie, fut-ce pour en dire du bien, car l'avenir leur donne systématiquement tort à chaque fois.

Ainsi, je n'ai rien à exprimer à propos de Dieu, je n'ai rien à exiger des croyants, si ce n'est que les écrits qu'ils révèrent arrêtent de fustiger gratuitement les incroyants, dont je fais partie. Je trouverais scandaleux que des incroyants fustigent des croyants dans leurs écrits, pour la simple raison de leur croyance, alors la réciproque devrait aller de soi et s'appliquer également. Mais comme ça ne sera jamais le cas et qu'à tous égards, c'est totalement injuste, voilà pourquoi je me permets d'exprimer que je n'aime absolument pas ce livre, au moins pour les raisons décrites, indépendamment de ses piètres qualités d'écriture.
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Précisons tout de suite le contexte de lecture : athée diablement convaincu, poussant le vice jusqu'à lire des livres d'archéologie dans le but de trouver de nouveaux dieux en lesquels ne pas croire, mes chances de conversion étaient plutôt minces. Mais athée ou pas, on est bien obligé de s'interroger sur le Coran, coincé entre les ceux qui disent qu'il apporte paix et amour, et les ceux qui répliquent qu'il n'apporte que guerre et violence. Et la meilleure opinion reste, bien sûr, celle qu'on se forge soi-même.

Première impression : c'est un peu ennuyeux. Les protagonistes qui se battent à coups de versets hors contexte m'avaient laissé l'idée d'un livre rempli de pièges intellectuels, capables de transformer en un instant le plus doux des humanistes en un fanatique assoiffé de vengeance. Force est de constater qu'il n'en est rien : au contraire on prend son temps, pas pressé d'en arriver aux faits, dans une écriture assez riche en métaphores.

Seconde impression : c'est terriblement ennuyeux ! On se rend rapidement compte que l'ensemble du texte est articulé autour de trois idées principales :
1) Tout ce que Dieu dit ici, il l'a déjà dit avant, mais personne n'écoute jamais rien ;
2) Il y a tellement de preuves que ce livre est la vérité qu'il faut vraiment le faire exprès pour ne pas croire ;
3) Ceux qui ne croient pas feraient bien de vite changer d'avis, car l'avenir qui leur est promis n'est pas particulièrement engageant.
Et c'est à peu près tout. Ces trois idées sont répétées, inlassablement, deux fois, dix fois, vingt fois, cent fois, complétées par la liste exhaustive de tout ceux qui n'ont pas cru, pour de mauvaises et stupides raisons, et qui s'en sont mordus les doigts une fois atterris dans la Géhenne. L'impression d'avoir sans cesse les mêmes phrases sous les yeux provoque chez le lecteur un état léthargique, et même les menaces sans cesse réitérées de subir des châtiments éternels en Enfer ne parviennent pas sur le long terme à contrer cet effet soporifique.

Surprise également, le peu de règles morales présentes dans le texte. Si les exhortations à les respecter et les menaces envers ceux qui ne les respecteront pas ne manquent pas, on se soucie assez peu souvent de nous rappeler quelles sont ces règles. À part une règle de partage d'héritage par ci, le nombre de témoins à rassembler pour constater un adultère et le nombre de coups de fouet à infliger aux coupables par là, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. L'intérêt d'une Sunna et des hadiths, qui m'avaient toujours laissé sceptique, devient alors évident, puisqu'eux seuls fournissent un modèle précis à imiter.

Lecture pas franchement enthousiasmante pour ma part, vous l'aurez compris. Seul le fait de pouvoir dire « Je l'ai lu ! » m'a donné le courage d'en venir à bout, et si j'en crois le ticket de caisse, il m'a fallu tout de même six ans pour y parvenir. J'encourage les gens qui veulent découvrir l'islam à se diriger plutôt sur des commentaires ou des introductions plus conviviales.

Quant à savoir si le monde serait meilleur ou pire si les gens lisaient plus souvent le Coran, ce qui était finalement ma question initiale, ma conviction intime restera qu'il serait surtout beaucoup plus endormi.
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L'Histoire montre que ce grand "Livre", comme tout autre livre religieux ne peut pas être mis entre toutes les mains. Combien d'horreurs ont-elles été perpétrées au nom des religions? par des gens qui interprétaient les textes à leur manière... Les "Livres" sont pour certains fanatiques ou extrémistes des bombes à retardement, mais dans tous, que ce soit l'Ancien ou le Nouveau Testament, ou le Coran, on y trouve des messages de paix, de respect et d'amour, qui justifient leur lecture.
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Comment lire le Coran? La préface est obscure. Disons ce que nous en avons compris. Dieu est un. Il ne peut donc avoir un fils. Les Chrétiens ont donc tort. le reste du message est simple et martelé. Ceux qui embrassent la religion musulmane et se conforment sincèrement au contenu du Coran, à ses règles, et qui combattent en son nom, seront, lors du jugement, envoyés dans un paradis avec des fleuves (parce que tout cela vient du désert...). Les autres brûleront dans la géhenne. Soumet-toi à Dieu et tais-toi. Ne pose pas de question. Médite le livre de vérité. Avouons, au risque de finir en enfer, notre perplexité. Premièrement, qui parle? Dieu? L'Archange? le Prophète? ça s'emmêle, mais ça dit toujours la même chose, sans cesse répétée, comme si la parole révélée relevait du radotage. Ensuite, où sont les signes évidents de la vérité indubitable de tout cela? En quoi sont-ils évidents? Enfin, qu'est-ce qui prouve que c'est ce prophète-là, et pas un autre, oublié, qui dit la vérité? Bref, un esprit moderne, rétif au discours autoritaire, ne peut pas adhérer à ce livre, ni à la religion qu'il institue, me semble-t-il, parce qu'il lui manque la liberté et la raison.
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On y dit tout et son contraire, on nous le rabâche même et moi, l'athée de culture judéo-chrétienne, je comprends qu'il y ait tant d'interprétations des paroles du "prophète".
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Quand on n'est pas né musulman, ni tombé tout enfant "dans la marmite" coranique, la lecture de ce livre est difficile. Plus difficile encore pour ceux qui ont une teinture de Bible et d'études bibliques, car rien ne diffère plus de ce maître-livre de la tradition judéo-chrétienne que le Coran. Enfin, une bonne lecture est presque impossible si l'on a de solides préjugés anti-religieux, qui empêchent de comprendre ce qu'on lit. Heureusement pour moi, j'en suis dépourvu.
J'ai rencontré, pour ma part, les difficultés du lecteur judéo-chrétien habitué à la Bible, dans ma lecture du Coran. Elles viennent de l'habitude que l'on prend de voir récits, paraboles et lois mêlés ensemble dans la Bible. le Coran ne procède pas ainsi, mais sous la forme de prêches déconnectés de toute situation concrète, ce qui rend presque impossible la compréhension juridique de ses lois au lecteur profane. On a l'impression de lire une liste de commandements assortis de menaces contre ceux qui ne les respectent pas.
D'autre part, ayant appris à lire la Bible en hébreu, j'ai vite compris que son texte ne se lisait pas, mais s'étudiait dans sa langue et dans ses formulations propres, quitte à recourir à des traductions ensuite. Ne sachant pas l'arabe et n'ayant pas le temps de lui consacrer une étude, j'ai toujours soupçonné que l'essentiel des pages du Coran français m'échappait à cause de mon ignorance du texte original et de ses commentaires. Seul, un Coran annoté, bilingue et commenté, trouvé un jour dans une grande bibliothèque, m'a donné quelques éclairages. Mais le livre est introuvable et donc, il est impossible de faire une vraie lecture approfondie : un texte du VIII°s ne se lit pas comme le journal du jour ! Donc j'ai répugné à tomber dans des lectures simplistes et sottes, dues au manque de commentaires et de guides.
Telles sont les difficultés auxquelles je me suis heurté.
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A lire, comme tous les livres sur les religions, histoire de connaitre et de surtout parler de ce que l'on sait.
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Fort beau texte poétique.

Des dizaines de descriptions de l'enfer destiné aux non croyants, un paradis pour les autres avec pour les hommes de belles houris aux grands yeux noirs!

Et si la peur de l'enfer ne vous a pas convaincu, des preuves évidentes, des signes, maintes fois répétés. Noé si bien inspiré, le bâton de Moïse transformé en serpent, du coup concours de magiciens organisé par le pharaon, mais Moïse gagne, fureur du pharaon, fuite d'Egypte poursuivis par l'armée engloutie par les flots, les Aad infidèles punis par un vent violent, idem pour les Tamud.
Autre preuve, personne ne pourrait écrire d'aussi belles sourates que celles inspirées à son messager par Allah (Dans la biographie de Muhamad, il fit tuer plusieurs poètes incroyants).

Quelques règles, partage de butins, d'héritages, divorces, répudiations...., accomplir la salat (prières) pratiquer la zakat (aumône), des prescriptions à accomplir en cas de faute, affranchir un esclave, payer le prix du sang, ou pour les pauvres jeûner deux mois, 100 coups de fouet pour les fornicateurs, mais les femmes ne seront pas lapidées si elles trouvent 4 témoins....

Beaucoup de répétitions mais lecture très instructive.
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Un des meilleurs livres qu'Allah est fait ; c'est tellement magnifique récité en tajwid ! Qu'Allah nous donne l'occasion de l'apprendre par coeur, insh'Allah.
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Je pense qu'en ce qui concerne tous les Livres Saints, il est difficile de faire une critique, qu'elle soit élogieuse ou non.
C'est le genre de livre qui vous parle ou ne vous parle pas. Vous touche ou vous indiffère. Vous calme ou vous met hors de vous. Tout est une question d'interprétation et de subjectivité.
Pour ma part, le Saint Coran est d'une rare logique en ce qui concerne l'histoire religieuse et des principes qu'il défend. Les annotations permettant, de plus, d'aider les lacunes de ses lecteurs et ainsi permettent une meilleure compréhension. Il est bon également de savoir que la lecture est plutôt agréable, surtout du fait que plane une certaine poésie à travers tous les versets.
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