— Et le clou du spectacle... La rosalie à triple arête ! 460 grammes d'acier tranchant et transperçant ! Avec ça, on va débiter du teuton en tranches grasses !
— Pourquoi ? Ils ne sont pas armés, en face ?
- T'as pas l'air en grande forme, Jacques... Tout va bien?
- Bien sûr... On va au casse-pipe... Comment ça pourrait aller mieux?!
Quand il s'agit d'étaler sa virilité devant la basse-cour, mon homme, c'est un vrai coq de combat... Mais dans l'intimité, c'est profil bas!
- C'est pas la rombière d'un aristo de mes deux qui va me dicter ma conduite! Je suis libre!
- Libre de nous les briser!
- Mets-la en veilleuse, tu veux?
- Quoi, quoi? La noblesse est belliqueuse? Elle veut écrabouiller le prolétariat? Aux armes!
Un café, une soupe, un rata... n'importe quoi aurait été le bienvenu pour étouffer les cris de nos estomacs. Tandis qu'à 200 mètres de là, notre régiment jouissait des bienfaits de la roulante, nous nos étions résignés à passer la nuit le ventre noué.
Les soldats Allemands ne sont pas nos seuls adversaires... Il va falloir aussi se défier du corps de nos propres officiers et de leurs valets de pied!
- C'est injuste!
- C'est la guerre...
On a croisé deux uniformes bien repassés... Maintenant, ils sont troués!
On vous collera vos sardines sur vos manches lorsque vous reviendrez... si toutefois vous revenez!